Bilan du mandat d’Ali Bongo : une note : 2,5/20, une appréciation : «médiocre»
Sur les 105 promesses faites en 2016 par le président Ali Bongo Ondimba pour son mandat 2016-2023, 56% n’ont pas été tenues. 20% de ces engagements ont été très partiellement tenus, 11% partiellement matérialisés et 12% entièrement réalisés. Ses priorités étaient alors la paix, l’emploi et une meilleure qualité de vie. Des difficultés ont été rencontrées concernant l’accès aux services de base, la construction d’infrastructures, et la diversification économique, malgré quelques réussites législatives et dans le secteur portuaire. La synthèse de la compilation et analyse de Mays Mouissi et Harold Leckat.
Se basant sur la vision et les promesses faites par Ali Bongo, le 29 février 2016 à Port-Gentil, alors qu’il annonçait sa candidature pour un nouveau mandat, deux Gabonais – l’analyste économique Mays Mouissy et le journaliste Harold Leckat – ont entrepris, à l’approche de la fin dudit mandat, d’évaluer l’efficacité et la réalisation des engagements de celui qui sera bientôt appelé candidat sortant. Ali Bongo avait alors promis de créer plus d’emplois pour les jeunes, de renforcer l’autonomie des femmes, de repenser la société gabonaise, de transformer l’économie de rente en une économie de production diversifiée, d’améliorer l’accès aux soins de santé de qualité et de garantir la paix.
Contraintes exogènes et endogènes
L’analyse des deux citoyens gabonais n’a pas manqué de prendre en compte l’impact de certains événements internes et externes sur la mise en œuvre des engagements. Notamment, la pandémie de Covid-19 en 2020 ; la crise post-électorale de 2016 ; l’accident vasculaire cérébral d’Ali Bongo en 2018 et l’instabilité gouvernementale y consécutif entrainant le changement de 4 Premiers ministres et une dizaine de remaniements ministériels en 7 ans ; la guerre en Ukraine en février 2022 et son impact sur le cours des matières premières énergétiques et alimentaires,
Plus concrètement, le programme décliné par Ali Bongo pour l’élection présidentielle de 2016, «Mon engagement pour un Gabon émergent», comprenait 105 promesses réparties en 3 priorités : la paix, l’emploi pour tous et une meilleure qualité de vie. À la fin de son deuxième mandat, 56% des promesses n’ont pas été tenues, 20% ont été très partiellement réalisées, 11% partiellement réalisées, 12% totalement réalisées, et 1% n’ont pu être évaluées.
Le bilan dressé du mandat de l’actuel président du Gabon révèle un échec global, notamment en matière d’accès aux services de base, de construction d’infrastructures, de lutte contre le chômage, de politique du logement, de création d’un environnement favorable aux affaires, de diversification économique et de redistribution équitable des ressources publiques.
Certains succès ont toutefois été enregistrés concernant l’adoption de textes législatifs, le secteur portuaire et la construction d’établissements d’enseignement à Libreville avec l’aide de l’Agence française de développement.
Trois «Priorités» pour 105 promesses
Les deux scrutateurs ont divisé leur étude en trois «Priorités» : la «Paix» avec 34 promesses, l’«Emploi pour tous» comptant 46 promesses et de «Meilleures conditions de vie» avec 25 promesses.
Concernant la première catégorie «Paix», six promesses sur trente-quatre (18%) ont été entièrement réalisées, notamment la protection de la tolérance au Gabon et la mise en place d’une commission pour la régulation des ressources naturelles. Cependant, treize engagements (38%) n’ont pas été tenus, incluant l’engagement civique de 25 000 jeunes et la construction d’établissements sportifs. Enfin, neuf promesses (26%) sont très partiellement réalisées, cinq (15%) partiellement réalisées et une (3%) n’a pas pu être évaluée.
Pour la deuxième catégorie «Emploi pour tous», seulement cinq des quarante-six promesses (11%) ont été réalisées. Au titre de ces réalisations, on compte la construction de collèges et d’écoles publiques, ainsi que l’extension des infrastructures portuaires à Owendo. Par contre, trente-trois engagements (71%) n’ont pas été tenus, parmi lesquels figurent l’objectif de faire du Gabon l’un des dix pays africains les plus réformateurs et la création de 5000 emplois dans la Zone économique à régime privilégié (ZERP) de l’Île Mandji. De plus, huit promesses ont été partiellement ou très partiellement réalisées (18%).
L’«amélioration des conditions de vie de la population» comptait 25 promesses du président sortant. Dans cette priorité, seulement deux promesses sur vingt-cinq (8%) ont été réalisées : l’indemnisation des populations déplacées par des travaux de réaménagement à Libreville et Port-Gentil grâce à des emprunts dans la sous-région. Et de la réhabilitation de l’hôpital de Melen.
13 promesses, soit 52% de l’ensemble, n’ont cependant pas été réalisées. Les engagements non tenus les plus notables concernent l’infrastructure (construction de routes et de barrages hydroélectriques), l’approvisionnement en eau et électricité, le traitement des déchets, le développement immobilier et le tourisme d’affaires. Par exemple, il n’a pas été possible de connecter 100 000 personnes supplémentaires à l’eau courante ni de construire cinq barrages hydroélectriques.
Dans ce volet, huit promesses (32%) ont été très partiellement réalisées et deux (8%) partiellement réalisées.
D’une manière générale, les 12% de réalisations d’Ali Bongo équivaudraient à une note scolaire de 2,5/20. Ce qui renverrait à l’appréciation «Médiocre», ainsi qu’on a pu le lire dans des fora de discussion ayant largement commenté le rapport de Mays Mouissi et Harold Leckat qui ont fait travailler, avec eux, une vingtaine de personnes durant 10 mois.
10 Commentaires
Bonjour les bantou(e)s,
C’est bien la première fois que je lis une étude évaluant l’action publique d’un Président sortant. Les résultats de cette étude rigoureuse sont-ils fallacieux? Par « fallacieux », il faut entendre une action perfide, qui cherche à tromper et/ou à nuire. Toute étude scientifique a t-elle cet objet? Evidemment que non. On ne triche pas avec la science.
Par conséquent, Monsieur Massala (le yo-yo) est mal indiqué pour remettre en cause cette étude. Comme tout le monde peut s’y attendre, le PDG a une aversion naturelle pour la transparence. Pour embrouiller le débat, ce parti excelle. Suite à cette étude, je pense qu’il faudrait même créer un Observatoire de l’Action Publique (OAP) pour en évaluer l’efficacité.
La note de 2.5/20 me paraît généreuse dans l’ensemble. Si on tient compte en plus des procès pour détournements des fonds publiques (-2), d’un abus du pouvoir discrétionnaire (-3), d’une gestion des ressources humaine « discriminatoires » (-5), alors ma note serait (-10)/20. Par conséquent, étant ajourné, il devra des points au prochain examen. Evidemment, s’il le repasse.
Cordialement les bantou(e)s.
ALI est né pour être médiocre et pour le rester. Il aurait peut-être pu avoir une belle carrière d’artiste comme sa mère. aussi médiocre dans la gestion de la cité qu’il l’était a l’école.
Par respect pour ce Monsieur,
Il se nomme bien Frédéric Massavala et non « Massala » comme écrit plus haut.
Merci de votre compréhension.
Ce monsieur, avec un petit « m », ne mérite pas le respect des Gabonais. Nous l’appellerons comme nous le souhaitons.
Quel opportunisme rocambolesque, NGUEMA NZONG!
Analyses sourcées mais ce serait bien aussi de nous dire qui était les responsables ministériels, les DG qui étaient chargés de réaliser ces missions. Ils sont aussi coupables de cet échec, c’est trop facile de se cacher derrière ABO. Un patriote doit savoir dit non quand ca va l’encontre des intérêts du peuple.
Bsr. L’intéressé appréciera. Amen.
Les différents gouvernements d’A.B.O pourraient s’appeler « ALI BABA et les 40 voleurs »
Les Massavala et autres sont des pauvres gens, qui ne peuvent et savent rien faire d’autres que la petite politique de courtisans et d’opportunistes incrédules pratiquée au Gabon depuis papa OMAR. Ce Monsieur a été humilié, vexé il a quitté la maison du « père ». Perdu et se retrouvant sans le petit sous, il est revenu tel un chien affamé sous les pieds d’un type sans profil comme ALi BONGO. Ils ont malheureusement nombreux des types comme MASSAVALA, pour eux la politique ça sert d’abord le ventre et les intérêts bas de loge dans laquelle ils baignent. Dès qu’on leur lance un os ils accourent ,se calment et commencent à aboyer pour protéger le maître des attaques. De petites gens sans personnalité, qui perpétuent la médiocrité dans laquelle le pays est plongé depuis que le PDG a confisqué par tous le moyens le pouvoir.
2.5/20!? Est ce que c’est pas sa note réelle au BAC que papa lui avait offert?