Après la confirmation de la mise en examen des trois enfants d’Omar Bongo aux côtés d’une douzaine de personnes physiques et morales, et alors que le dossier instruit depuis 15 ans semble en passe d’être bouclé, peut-on s’attendre à l’ouverture du procès pour le volet gabonais de l’affaire dite des «biens mal acquis» en France ? Beaucoup s’impatientent.

Un membre de la « cellule Françafrique », un collectif luttant pour une autre relation de la France avec l’Afrique. © Franck Fife/AFP

 

De la banque BNP Paribas à l’ex-miss France Sonia Rolland en passant par Pascaline Bongo et 9 de ses demi-frères et sœurs dont la mise en examen a été confirmée par la Cour d’appel de Paris mercredi 17 janvier, l’affaire dite des «biens mal acquis» par l’ancienne famille régnante du Gabon connaît désormais tous ses mis en cause. Doit-on pour autant s’attendre à l’ouverture du procès cette année ? Rien n’est moins sûr, alors que beaucoup s’impatientent de voir les personnes physiques et morales citées rendre compte devant la justice. Une impatience particulièrement perçue à Libreville où le régime vieux de plus de 50 ans est tombé le 30 août 2023.

Instruite depuis 2007 à l’initiative de l’ONG Transparency International, l’affaire semble pourtant bien avancée. De nombreuses enquêtes ont été menées et en septembre dernier, une source judiciaire laissait entendre à l’AFP que le dossier était presque bouclé. D’autant plus qu’à ce jour, 70 millions d’euros de biens ont été saisis. Seulement, d’autres recours attendent d’être vidés, à l’instar de celui de l’ex-reine de beauté française ayant reçu d’Édith Lucie Bongo un appartement à Paris, en 2003.

Qu’à cela ne tienne, Me William Bourdon, avocat de l’ONG anticorruption, assure qu’inéluctablement, un procès «aura lieu un jour ou un autre». Il espère d’ailleurs que ce procès «sera celui de tout un clan, et également de tous les complices et bénéficiaires français de leurs forfaits, une première dans la saga des biens mal acquis, une page de la Françafrique».

 

 
GR
 

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