La première session extraordinaire du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), en 2022, s’est tenue le 18 novembre à N’Djamena, au Tchad. Sous la présidence du Gouverneur de l’institution sous-régionale, le CPM est revenu sur plusieurs points, dont les enjeux et les perspectives de la Banque après 50 années d’existence. La nécessité de développer l’inclusion financière dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale figure parmi les principales ambitions de l’institution. 

Abbas Mahamat Tolli, le 18 novembre 2022 à N’Djamena. © Gabonreview

Quels enjeux pour la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) ? Une question à laquelle a répondu le gouverneur de cette institution, le 18 novembre à N’Djamena, au Tchad. «A court et moyen et long termes, les principaux défis à relever par la BEAC sont nombreux», a souligné Abbas Mahamat Tolli. Selon lui, en effet, «la politique monétaire devrait être prête à réagir de manière proactive aux futurs chocs exogènes ; le suivi de la concentration bancaire primordial dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, car la concentration contribue à rendre inefficace la politique monétaire». 

Abbas Mahamat Tolli a également évoqué «le faible taux de bancarisation est favorable à l’accroissement du secteur informel et fragilise la conduite de la politique monétaire : il y a donc nécessité de développer l’inclusion financière ; la nécessité de répondre aux défis à une très grande digitalisation de l’économie, entrainant ainsi des besoins nouveaux pour les populations ; l’incorporation des enjeux climatiques et environnementaux dans la conduite de la politique monétaire de la BEAC ; et, la nécessité d’une plus grande coordination de la politique monétaire avec les politiques budgétaires, pour une meilleure transformation structurelle des économies de la sous-région et l’amélioration du bien-être des populations».

Une inflation maitrisée en Afrique centrale

Le gouverneur de la l’institution sous-régionale s’exprimait à l’issue de la première session extraordinaire du Comité de politique monétaire (CPM) de l’année 2022, organisé dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la BEAC. Durant ces travaux, les participant ont également revisité l’évolution de la politique de la l’institution sous-régionale au cours de son demi-siècle d’existence, en déclinant ses principales étapes, y compris celle de la dévaluation et les réformes réalisées. 

En effet, les réformes réalisées au cours des 50 dernières années ont produit des résultats globalement satisfaisants, avec notamment : un taux de couverture extérieure de la monnaie significativement au-dessus du minimum statutaire de 20%, s’élevant actuellement à plus de 70% ; des réserves de change représentant environ quatre mois d’importations de biens et services ; une inflation très largement maitrisée et bien en dessous de la moyenne des économies d’Afrique subsaharienne.

«Par ailleurs, ces réformes ont porté sur le renforcement du cadre institutionnel de politique monétaire, favorisant ainsi une amélioration de sa transmission sur les secteurs réel et financier et un marché interbancaire de plus en plus intégré qui permet de renforcer progressivement le rôle de la Banque centrale en tant que prêteur de dernier ressort. En lien avec le régime de change fixe, les évolutions de la politique monétaire ont contribué à la stabilité du cadre macroéconomique dans la Cemac, favorisant ainsi la croissance et la résilience des économies dans un contexte d’incertitudes croissantes», a conclu Abbas Mahamat Tolli.

 

 
GR
 

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