Malgré les contestations auxquelles elle fait face au sein du Bloc démocratique chrétien (BDC) dont son défunt mari Guy Christian Mavioga était l’un des fondateurs, Anna Claudine Ayo Mavioga s’accroche. Au terme d’un Conseil de discipline qu’elle a présidé le 22 mars, deux frondeurs ont été radiés du parti : Fortuné Mfoubou Mbaki et Biyambou Pendy.

Fortuné Mfoubou Mbaki et Biyambou Pendy ont été radiés du BDC pour plusieurs griefs par la nouvelle présidente, Claudine Ayo Mavioga. © D.R.

 

Le torchon continue de brûler au sein du Bloc démocratique chrétien (BDC), parti de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence. A l’issue d’un Conseil de discipline le 22 mars et présidé par la nouvelle patronne du parti, Anna Claudine Ayo Mavioga, plusieurs cadres de premier rang ont été radiés des effectifs de cette formation politique pour «cas d’indiscipline avérés». Cette purge frappe notamment deux frondeurs qui contestent la confiscation du parti par la veuve Mavioga : Fortuné Mfoubou Mbaki, Secrétaire national à la Jeunesse et au Sport, porte-parole du BDC, et Biyambou Pendy, Secrétaire national chargé des relations extérieures.

Dans le communiqué annonçant leur radiation, la nouvelle direction du BDC invoque plusieurs griefs : «faux et usage de faux», «usurpation de titre», «tentative de mise à mal de l’unité du parti» et «extorsion des fonds».

Cette affaire n’est que la suite d’une querelle de positionnement née après la mort de l’un des membres-fondateurs du BDC. Lors d’un Conseil politique que les «radiés» avaient organisé, début-février, ils avaient fait savoir que Claudine Mavioga était désormais «interdite d’expression au nom du parti, et de toute représentation quelconque lors d’éventuelles rencontres politiques». Ils s’étonnaient que la veuve Mavioga ait représenté leur parti lors de la réunion de la Majorité alors qu’elle n’a «aucun rang ni mandat y relatif».

Ils soulignaient avec force que le BDC n’est pas un «parti familial» et par conséquent «la veuve ne saurait hériter des rangs et des prérogatives de son mari décédé» sans passer par des voies autorisées. Ils envisageaient la tenue d’un conseil national extraordinaire pour clore définitivement ce chapitre et réorganiser les responsabilités au sein du parti. La prophétesse a peut-être fait le plus difficile mais le BDC n’est pas encore sorti de l’Egypte.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Pierre Claudel dit :

    Mavioga est mort ; vive Mavioga. La querelle dont nous fait écho GR aujourd’hui, est un remake sur la place politique gabonaise. On se rappelle un peu ce qui s’est passé dans le parti de Pierre Mamboundou, l’Union du Peuple Gabonais puis un tout petit peu après la disparition de Me Agondjo. Pour moi, ce sont des scènes de séries télévisées, où les choses se passent dans le désordre pour dire qu’il n’y a aucun ordre. Dès lors, selon moi, au Gabon, cela doit être différent. Nous sommes, jusqu’à un certain niveau, une société ou une démocratie organisée dans laquelle de telles querelles ne doivent plus subsister après la disparition de l’un des fondateurs d’un parti politique. Je veux ici, interpeler le Conseil National de la Démocratie, afin qu’elle dise aux Gabonais si créer un parti politique est une affaire juteuse qui reste confinée dans la famille comme un commerce quelconque ou un bien d’un autre genre… Car il est malheureux et très gênant de constater que les partis politiques font l’objet de disputes entre les épouses ou les époux de disparus fondateurs de ces partis, et ceux qui se sont investis des années durant pour la survie de ces partis politiques. Comme on ne sait jamais à quel moment passe la faucheuse, il serait important à on avis, que le Conseil National d la Démocratie -ou l’Assemblée Nationale ou le Ministère de l’Intérieur ou tous ensemble-, se penche sur cette question de manière sérieuse et y mettent un terme. Pour sauver notre démocratie.

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