BDC : Ayo Mavioga contestée par les hiérarques du parti
Le décès du Secrétaire exécutif du Bloc démocratique chrétien (BDC), Guy Christian Mavioga, en septembre dernier, a plongé ce parti de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence (MRSE) dans l’impasse. En effet, «aux mépris des textes régissant cette formation politique», selon l’expression de certains «héritiers», Claudine Ayo Mavioga, l’épouse de ce dernier, se considère désormais comme la tête de proue du parti, se mettant à dos les cadres, militants et membres fondateurs du BDC.
La tendance au Gabon après la disparition du président-fondateur d’un parti politique est que cette formation est automatiquement vouée à la dislocation. Après les cas du Parti gabonais du progrès (PGP) de Pierre-Louis Agondjo Okawé, de l’Union du peuple gabonais (UPG) de Pierre Maboundou, le Bloc démocratique chrétien (BDC) risque de subir le même sort. C’est du moins ce qui se dessine au regard de la bataille par médias interposés que se livrent les «membres fondateurs», «héritiers politiques» de ce parti et l’épouse de Guy Christian Mavioga.
Anna Claudine Ayo Mavioga entend dorénavant être le porte-voix de ce parti de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence (MRSE) sans forcément passer par «les voies autorisées». La levée de boucliers a débuté avec la sortie, le 10 février dernier, de l’épouse de l’ancien Secrétaire exécutif du BDC comme représentante de cette formation politique à une rencontre initiée par le Secrétaire permanent de la Majorité présidentielle, Eric Dodo Bounguendza. Ce qui n’a pas plus aux «héritiers politiques» et membres fondateurs de cette écurie.
Dieudonné Lebongo, co-fondateur et Secrétaire nationale à la justice, Fortuné Mfoubou Mbaki, Secrétaire national à la Jeunesse et au Sport, porte-parole du BDC, et Biyambou Pendy, Secrétaire national chargé des relations extérieures ont indiqué lors d’un conseil politique que Claudine Mavioga est désormais «interdite d’expression au nom du parti, et de toute représentation quelconque lors d’éventuelles rencontres politiques».
Ils s’étonnent d’ailleurs que la veuve Mavioga ait représenté le parti lors de la réunion de la Majorité alors qu’elle n’a «aucun rang ni mandat y relatif». Une occasion pour eux de rappeler qu’un parti politique est régi par des textes. D’où l’exhumation de l’article 11 alinéa 4 de leurs statuts qui dispose que «lorsque le secrétaire général démissionne ou se trouve, pour toutes raisons, empêché d’exercer définitivement ses fonctions, le premier des secrétaires nationaux du bureau exécutif national assure son intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau secrétaire national exécutif dans un délai maximum de 3 mois».
Selon ces derniers, le BDC n’est pas un «parti familial» et parconséquent «la veuve ne saurait hériter des rangs et des prérogatives de son mari décédé» sans passer par des voies autorisées. Ils envisagent sous peu la tenue d’un conseil national extraordinaire pour clore définitivement ce chapitre et réorganiser les responsabilités au sein du parti.
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