Dans un monde où les puits de carbone s’effondrent, les forêts du bassin du Congo émergent comme un bastion d’espoir face à la crise climatique. Pourtant, leur importance cruciale reste largement méconnue du grand public. Adrien N’Koghe-Mba* plaide ici pour une action urgente visant à mettre en lumière ces écosystèmes vitaux. Il appelle les pays du bassin du Congo à adopter une stratégie proactive de communication et de sensibilisation à l’échelle mondiale, soulignant que la préservation de ces forêts est désormais une question de survie collective.

Les forêts du bassin du Congo : un trésor vital pour notre planète, dont la préservation est une question de survie globale. Le moment est venu pour elles de briller sur la scène mondiale, pour le bien de tous. © GabonReview

 

En 2023, les puits de carbone terrestres se sont effondrés de manière alarmante. Les forêts et les sols, qui avaient absorbé 9,5 milliards de tonnes de CO2 en 2022, n’ont capté qu’entre 1,5 et 2,6 milliards de tonnes cette année, une chute vertigineuse principalement due à des sécheresses prolongées et des incendies dévastateurs en Amazonie, au Canada et en Sibérie. Face à cette crise, les forêts du bassin du Congo demeurent un rare bastion de résilience, continuant d’agir comme un puissant puits de carbone. Pourtant, leur rôle essentiel reste

Un épisode de “La Terre au Carré” de France Inter, diffusé au mois de juin dernier, a révélé un manque flagrant de notoriété des forêts du bassin du Congo. Lors d’un micro-trottoir, de nombreuses personnes interrogées ignoraient non seulement l’importance de ces forêts, mais parfois même leur existence. Cette situation soulève une question cruciale : les pays du bassin du Congo doivent-ils saisir cette opportunité pour se présenter sur la scène mondiale et faire valoir l’importance de leurs écosystèmes ?

La réponse est claire : oui, et avec urgence. Notre survie collective pourrait bien dépendre de notre capacité à faire connaître ces forêts vitales, à nous faire des alliés, et à mobiliser des soutiens financiers, technologiques et humains à l’échelle mondiale. Il ne s’agit plus seulement de protéger un écosystème, mais de préserver un pilier essentiel de la lutte contre le dérèglement climatique global.

Pour remédier à cette invisibilité, les pays du bassin du Congo doivent adopter une stratégie proactive de communication et de sensibilisation. Ils doivent cibler en priorité les opinions publiques mondiales, car c’est auprès des citoyens, des consommateurs et des électeurs que se trouvent les alliés les plus puissants. Les campagnes de sensibilisation doivent être percutantes et omniprésentes sur les réseaux sociaux et les médias internationaux, illustrant clairement l’importance des forêts du bassin du Congo dans la régulation du climat mondial.

Il est essentiel de créer des partenariats stratégiques avec des organisations environnementales influentes, des scientifiques reconnus et des personnalités publiques engagées dans la cause climatique. Ces collaborations peuvent aider à amplifier le message et à attirer l’attention des décideurs politiques et économiques.

Par ailleurs, développer et promouvoir un écotourisme autour des forêts du bassin du Congo peut attirer l’attention internationale, tout en générant des revenus pour les communautés locales et en renforçant les efforts de conservation. Investir dans des programmes éducatifs pour accroître la compréhension et l’appréciation de ces écosystèmes vitaux est également crucial.

Les forêts du bassin du Congo ne doivent plus être les grandes oubliées de la communauté internationale. Leur préservation est une question de survie globale. Chaque jour de silence est un jour perdu dans la lutte contre le changement climatique. Le moment est venu pour les pays du bassin du Congo de prendre la parole et de revendiquer leur place au cœur de la lutte mondiale contre le changement climatique.

Face à l’urgence climatique, il est crucial que chaque acteur, chaque forêt et chaque puits de carbone soit reconnu et valorisé à sa juste valeur. Les forêts du bassin du Congo sont un trésor vital pour notre planète. Leur temps est venu de briller sur la scène mondiale, pour le bien de tous. Nous devons agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard.

* Directeur général de l’Institut Léon Mba et président de l’association Les Amis de Wawa pour la préservation des forêts du bassin du Congo.

 
GR
 

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