Base navale chinoise au Gabon : «La discussion reste ouverte», selon Oligui Nguema

S’il rappelle que son pays sollicite prioritairement Pékin pour combler son déficit en infrastructures, le président de la transition n’exclut pas totalement que le Gabon finisse par accéder à la demande de la Chine d’implanter une base navale sur son territoire. Les discours se poursuivant, tout reste donc possible et l’argent de la Chine, dit-il, pourrait être le bienvenu.

Brice Clotaire Oligui Nguema et Xi Jinping continuent de discuter sur la possibilité d’installation d’une base navale chinoise au Gabon. © GabonReview
En dépit des inquiétudes maintes fois exprimées par la France et les États-Unis, le Gabon va-t-il finir par accéder à la demande de la Chine qui souhaite installer une base navale sur le territoire ? Rien n’est sûr à cette heure. Interrogé récemment par RFI et France 24 sur le sujet, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est voulu un brin énigmatique. Le président de la transition finissante a répondu que «la discussion reste toujours ouverte» avec Pékin.
«C’est une discussion que j’ai [eue] lorsque je me suis rendu en Chine avec le Président Xi [Jinping]», a-t-il révélé, évoquant son séjour en septembre 2024, à l’occasion du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC). Avec le chef d’État chinois, Brice Clotaire Oligui Nguema a donc discuté des avantages que son pays pourrait tirer de l’installation d’une base navale chinoise sur son territoire. Une éventualité à laquelle l’Occident s’est déjà fermement opposé, au point que Washington a demandé à la Guinée équatoriale, premier pays à qui la demande de la Chine avait été faite, de décliner la proposition de Pékin. Américains et Français craignent que l’Atlantique nord soit ouvert aux navires militaires chinois.
Combler prioritairement les besoins en infrastructures de base
Si Brice Clotaire Oligui Nguema laisse traîner le dossier depuis son arrivée au pouvoir, certains observateurs estiment que c’est stratégique. Mais l’intéressé, lui, assure que c’est une question de priorités. Candidat à la présidentielle d’avril prochain, il estime pour sa part que «le Gabon, pour l’instant, n’a pas besoin de base. Nous avons besoin de faire des routes, des hôpitaux, des écoles pour la jeunesse».
Toutefois, il a laissé entendre que le Gabon pourrait gagner de l’argent en accédant à la demande de la Chine. Or, a-t-il défendu, «si cet argent peut nous servir à faire des routes, à construire des hôpitaux [il] sera le bienvenu».
Pour rappel, un accord de principe avait été donné par la partie gabonaise du temps d’Ali Bongo. La presqu’île de Mandji, à Port-Gentil, devait donc accueillir un complexe militaire dirigé par la Marine de l’Armée populaire de libération (MAPL). Celui-ci prévoyait notamment une première base sur la façade atlantique et une seconde sur le continent.

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