Avant le discours de politique générale du Premier ministre : Des raisons d’espérer ?
Sans minimiser la polémique sur le respect des délais constitutionnels, Rose Christiane Ossouka Raponda est attendue sur sa stratégie de sortie de la crise engendrée par une gestion chaotique de la Covid-19.
Ce n’est pas son épreuve du feu. Mais c’est son baptême du feu. Nommée le 16 juillet dernier au poste de Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda délivrera son discours de politique générale ce vendredi 4 septembre 2020. Sans minimiser la polémique sur le respect des délais constitutionnels, elle est attendue sur sa stratégie de sortie de la crise engendrée par une gestion chaotique de la covid-19. Ainsi, les forces sociales seront attentives à ses propositions sur le rétablissement des libertés publiques, les opérateurs économiques se pencheront sur les mesures de relance de l’activité, les populations analyseront ses suggestions concernant leur quotidien. Pour ainsi dire, elle sera jugée sur sa capacité à esquisser une gestion plus raisonnée de la Covid-19 et de ses conséquences.
Gymkhana juridique
Même si l’exécutif feint de croire en la normalité, le contexte demeure particulier. Depuis six mois, le pays tourne au ralenti. Les libertés publiques ayant été bridées, les partis politiques et associations sont entrés en hibernation. Du fait du maintien d’un inexplicable couvre-feu, les horaires de travail ont été modifiés, plongeant les entreprises dans l’incertitude. En raison des mesures de distanciation sociale, l’économie populaire s’est effondrée, privant le petit peuple de ses moyens d’existence. Pour les mêmes raisons, la vie culturelle s’est arrêtée, installant de nombreux artistes dans la précarité. Malgré les annonces, l’action publique n’a pas été à la hauteur des défis. En dépit des promesses, la paupérisation et le mécontentement sont allés grandissant. Sous l’effet des restrictions décidées par le gouvernement, le climat général s’est fortement dégradé.
Arrivée à la tête du gouvernement dans cette atmosphère anxiogène, Rose Christiane Ossouka Raponda n’a toujours pas donné des gages de sa capacité à inverser le cours des choses. Bien au contraire, elle a laissé le sentiment de chausser les bottes de son prédécesseur ou d’être débordée par certains cercles d’influence. Comme si tout cela n’avait aucune répercussion sur le quotidien, elle a choisi de prolonger la situation d’exception. Faisant une curieuse interprétation de la loi d’habilitation, elle s’est autorisée à prendre une ordonnance, érigeant l’exécutif en évaluateur de sa propre action. Interpellée par le collectif Appel à agir, elle s’est refusée à toute clarification, se murant dans le mutisme tout en laissant s’insinuer l’idée d’une instrumentalisation politicienne de la crise sanitaire. Eu égard à tous ces manquements, la dernière gymkhana juridique de la Cour constitutionnelle n’a rien arrangé.
S’inscrire dans une dynamique de rupture
En effet, à moins de faire montre d’une totale méconnaissance de la langue française ou de vouloir réinventer le vocabulaire, on ne peut assimiler la date de « nomination» à celle d’«entrée en fonction». On ne peut non plus confondre «signature d’un décret» et «prestation de serment». Sauf à user de mauvaise foi ou à ne pas faire de distinction entre les différentes missions reconnues au Parlement, on ne peut tout faire par ordonnance. Selon l’alinéa 2 de l’article 6 de la loi sur les catastrophes sanitaires, «la prorogation (des) mesures (autorisées en vertu de l’article 3) au-delà de quarante-cinq jours est autorisée par le Parlement sur la base d’un rapport circonstancié.» En l’espèce, l’autorisation du Parlement ne procède pas d’un simple vote. Elle découle de l’exercice préalable de sa mission de contrôle de l’action gouvernementale. La loi d’habilitation transfère-t-elle cette prérogative au Conseil des ministres ? Nul ne peut le soutenir. Dès lors, on peut s’interroger sur la pertinence et la validité de l’ordonnance prorogeant l’état d’urgence sanitaire.
Au moyen de tours de passe-passe juridiques, les mesures de prévention, de lutte et de riposte contre la Covid-19 ont été prorogées. Normalement, elles seront en vigueur jusqu’à la fin du mois de septembre. Dans l’opinion publique, beaucoup redoutent une nouvelle prorogation. Rose Christiane Ossouka Raponda en a-t-elle conscience ? Saura-t-elle rassurer des populations éreintées par des privations de toutes sortes ? Pourra-t-elle leur donner des raisons d’espérer ou leur offrir une nouvelle respiration ? Là réside l’intérêt de sa déclaration de politique générale. En tout cas, elle serait mal inspirée de ne pas s’inscrire dans une dynamique de rupture avec l’ère Julien Nkoghé Békalé. Sur le couvre-feu, les réunions publiques ou l’économie, elle doit apporter des réponses concrètes. Autrement, son passage devant l’Assemblée nationale restera une simple péripétie, une actualité mineure sans impact aucun.
7 Commentaires
‘son passage devant l’Assemblée nationale restera une simple péripétie, une actualité mineure sans impact aucun’étant donné que le groupe parlementaire majoritaire a déjà donné la consigne de vote, on attend des ces députés que la validation une fois de plus de pompeuses promesses!!!
Roxanne tu peux esperer parce que c’est ta parente. Nous n’esperons plus rien du regime d’Ali Bongo. Elle n’a aucun pouvoir reel.
Les nuls en général préfèrent mimer ce qui se fait ailleurs. La première ministre actuelle aurait donc un nouveau programme a elle pour 2020, différent de celui édicté en début d’année par le Président de la République au premier ministre viré?
C’est du tralala tout ça. Le COVID-19 aurait simplement pu servir d’argument pour quelques réajustements. Mais la politique générale, je ne vois pas pourquoi elle changerait parce qu’on changé d’individu à la tête du gouvernement. C’est de la politique du colonisé intellectuellement limité. On distrait les populations au lieu de régler les problèmes. L’exécutif n’a plus de tête capable d’apporter une réelle impulsion, ALI est Kaputt physiquement et mentalement alors des personnes sans légalité aucune dirigent en son nom. A la longue ça ne donnera rien. Voilà la réalité. Déjà en état de forme ce président était tout sauf un stratège économique ou financier (pour ne pas dire un détourneur masqué: attribution de plusieurs ministères à un seul individu, confiance aveugle à un Directeur de cabinet décrié etc.), c’est pas étant devenu handicapé mental et physique qu’il pourra faire mieux.
Faut soigner la mal a la racine. Faut se souvenir de Léon MEBIAME qui disait que le premier ministre au Gabon n’a absolument aucun pouvoir d’action. Mme OSSOUKA est une gentille marionnette, difficile de croire qu’elle est là pour ses talents. C’est simplement pour pérenniser la vision géopolitique d’OMAR qui veut que le premier ministre soit de l’Estuaire. Le seul changement apporté est qu’il ne soit plus forcément d’ethnie fang. Pour le reste c’est du petit théâtre connu.
On vous voit clair. Y a de la vue.
« Avant le discours de politique général du Premier ministre: Des raisons d’espérer ? »Espérer quoi?cela fait 12 ans que vous espérez,un moment donné vous n’êtes pas fatigué ?
J’ai toujours été admiratif de vos analyses chers Roxane. Je vous ai toujours trouvé pertinent. Mais dans ce texte on a l’impression de lire une journaliste vivant dans une autre planète. Loin des véritable réalités.
Comment pouvez-vous milité pour le retrait des mesures restrictives sachant que Covid19 continue de sévir. Ce qui vous intéressent se sont les lieux de divertissement.
La vie n’a pas de prix. Notre pays est faible sur le plan démographique. Perdre un gabonais ressmblerait a perdre 10.
Vous souhaitez la levée des mesures de restrictions sachant les dégâts causés par la pandémie actuelle.
Vous ne pourrez donc jamais occuper un poste de premier ministre un jour.
@Ipandy. Vous vivez sur la lune ou vous regardez trop la télévision. Combien de gens meurent de tuberculose ou de paludisme au Gabon chaque mois ? Combien de votre « pandemie » ? Vous êtes où un blagueur ou un fainéant…
Voilà un ignare qui compare la tuberculose au nouveau Coronado virus.
Simple question : savez-vous seulement les scientifiques l’on appelé nouveau coronavirus ?
A vous lire je peux devinez la réponse que vous me donnerez.
Quelqu’un qui ne sait certainement pas ce que c’est travailler dure qui vient traîter les gens de feneant. Quelqu’un qui n’arrive pas à gérer convenablement une famille vient vous traîter de feneant.
A travers vos écrits vous venez de faire ce qu’on appelle aujourd’hui » le gabonais ».