Audiovisuel : le CTRI va-t-il prendre des parts dans TV5Monde ?

Lancés dans l’acquisition tous azimuts d’actifs dans diverses sociétés, les militaires au pouvoir au Gabon vont-ils accéder à l’offre faite par le PDG de la télévision francophone TV5Monde, Yves Bigot, d’entrer dans son capital ? Des discussions sont en cours.

Le Gabon va-t-il entrer dans le capital de TV5Monde ? © GabonReview

40 ans après sa création, TV5Monde, diffusée dans 198 pays et touchant 432 millions de foyers, s’est mise en quête de nouveaux actionnaires.  En décembre dernier, Yves Bigot expliquait déjà sur le plateau de Franceinfo que c’était «pour l’avenir» de la chaîne mondiale et francophone. «J’ai reçu mandat […] de pouvoir commencer à discuter avec des États africains pour voir de quelle manière ils pourraient s’associer et rejoindre TV5Monde», avait informé le PDG. Depuis, des discussions auraient été lancées avec les autorités de Libreville qui réfléchiraient sur l’intérêt, y compris politique, d’entrer dans le capital de cette télévision qui a été rejointe dans sa gouvernance son financement par la Principauté de Monaco.

Lancé depuis quelques mois dans l’acquisition tous azimuts d’actifs dans diverses sociétés, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) pourrait bien sauter sur l’occasion. Ce qui permettrait d’ailleurs aux militaires d’améliorer davantage leur image auprès de la communauté internationale, et notamment l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont TV5Monde est l’opérateur audiovisuel. Or, forte de 88 États, dont une trentaine en Afrique, l’OIF dit regarder avec une certaine attention tout ce qu’il se fait au Gabon dans le cadre de la transition en cours.

Seulement, en termes d’actions, si le Gabon venait à en acquérir, celles-ci ne devraient pas dépasser celles de la République démocratique du Congo avec laquelle Yves Bigot est également en négociation. La RDC, selon le PDG, est le pays qui compte le plus de téléspectateurs (30 millions). «C’est nécessaire de partager la francophonie avec les États du Sud. On ne peut plus, en 2023-2024, être simplement les francophones du Nord qui parlons à ceux du monde entier» avait déjà plaidé cinq mois plus tôt le patron de TV5Monde, semblant promettre une plage d’expression plus grande aux États actionnaires de la chaîne.

TV5Monde est détenue à 46,42 % par le groupe France Télévisions et à 11,97 % par France Médias Monde auquel appartient également RFI. Le reste des actions est partagé par la Belgique, le Québec, la Suisse et Monaco.