Après la propreté, à quand le recyclage ?
Si avec l’entrée en scène la société d’assainissement Averda et la volonté de Rose Christiane Ossouka, maire de Libreville, la capitale ne croule plus vraiment sous les ordures, le temps n’est-il pas venu pour investir dans le recyclage des ordures (ménagères) ?
Les observateurs locaux ainsi que les riverains de la capitale sont formels : depuis l’arrivée de la nouvelle maire à l’hôtel de ville, Libreville a changé. Les populations des Charbonnages, de Nzeng-Ayong, en passant par les PK, Plaine-Orety ou Derrière-l’Hôpital peuvent apprécier que Libreville fait effectivement peau neuve. Tout y passe : ramassage journalier des déchets, sensibilisation, nettoyage des rues, récurage des caniveaux, retrait des épaves automobiles, etc. Grâce à un partenariat avec la société d’assainissement Averda, l’Etat gabonais s’est engagé dans l’assainissement de l’environnement urbain national, mais le nouveau visage de propreté qu’affiche Libreville peut-il suffire, à lui seul, à la rendre plus attractive ? Même si beaucoup reste à faire notamment dans la modification des comportements insalubres, le temps n’est-il pas venu pour investir dans le recyclage des ordures (ménagères) ? Pourquoi pas…
L’on compte, par an, environ 80 à 100 millions de tonnes d’ordures générés en Afrique. Pourtant, le recyclage des déchets est une affaire rentable mais peu usitée par les gouvernements du continent. L’insalubrité est connue comme étant l’une des premières causes de maladies dans les pays africains autant qu’elle participe à l’accroissement de la pollution, à quoi s’ajoutent les effets des changements climatiques. De fait, l’avantage du recyclage est incontestablement son caractère écologique. La préservation de l’environnement ne peut se faire sans.
Il existe deux modes d’élimination des ordures quand ils ne sont pas transformés et réhabilités : la mise en décharge qui aura un impact sur l’environnement des générations futures et l’incinération qui produit également des résidus dangereux et polluants.
Le recyclage permet également de préserver les ressources naturelles par la production de nouvelles matières afin de fabriquer de nouveaux biens. Certains experts prédisent par ailleurs la fin de certaines matières premières, comme le pétrole, d’ici quelques décennies. Une démarche écolo-responsable viserait par conséquent à économiser des matières premières brutes extraites de notre milieu naturel.
Dans les capitales dites avancées, les ordures sont collectées, transportées et jetées dans les zones autorisées, dans l’enceinte des usines de traitement où elles sont triées et séparées en deux catégories : les organiques et les non-organiques. Il est donc possible d’actualiser notre vision environnementale grâce au recyclage des déchets non-organiques que sont le papier, les plastiques, le verre, les métaux et les synthétiques ou les textiles. Ensevelis, ces différents produits polluent les sols alors qu’une fois recyclés, ils pourraient être transformés en nouveaux produits tels que les sacs, les petits cartons d’emballage, les produits décoratifs, la production de paillassons, des coussins, des matelas, des poupées de farce et plusieurs autres produits (…) et ce, à l’aide de machines de recyclage des déchets comme les trémies, les extrudeuses, les broyeurs et les agrégateurs. Le recyclage s’avère ainsi être une aubaine pour le monde artisanal local en instance d’une meilleure valorisation et dont le talent pourrait être mis à contribution pour les besoins urbains selon les particularités du climat équatorial. Aussi, au regard de ces différents éclaircissements, le recyclage ne semble-t-il pas moins inconcevable qu’il en a l’air ? A l’Etat gabonais de l’évaluer…
Auteur : Elvire Békallé
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