Après avoir cédé, il y a une quinzaine d’années, la totalité de son réseau de stations-services à la compagnie sud-africaine Engen, le groupe pétrolier anglo-néerlandais va définitivement quitter le Gabon. Avec la signature imminente du contrat avec Carlyle, Shell va se désengager de tout le reste de ses activités. Un coup dur pour le Gabon qui devrait aussi voir partir d’autres grands groupes bancaires ou pétroliers !

© D.R.

 

Dans quelques semaines, la filiale gabonaise de Shell, gros pourvoyeur d’emplois au Gabon, va commencer à «battre pavillon» américain. C’est en effet le groupe américain Carlyle, basé à Washington, qui va en devenir le propriétaire. L’information a été donnée, sur son site, par l’hebdomadaire Jeune Afrique citant «un porte-parole de la filiale gabonaise de Shell» comme source, et cette information n’a été démentie par aucune des parties. L’offre qu’avait faite Pérenco à l’entreprise anglo-néerlandaise n’a donc pas prospéré.

Le Groupe américain Carlyle est le premier gestionnaire mondial de portefeuilles, un fonds d’investissements, une société de gestion d’actifs mondiaux fondée il y a trente ans. Il s’est spécialisé dans le capital-investissement. Carlyle compte, dans son conseil d’administration, d’éminentes personnalités comme l’ancien président américain Georges Bush (père), l’ancien Premier ministre britannique John Major, et des personnalités du monde économique comme George Soros et Mikhail Khodorkovsky. Selon le porte-parole de Shell Gabon, l’ensemble des emplois sera préservé. Ce que les employés, inquiets et déjà en grève depuis le 12 janvier 2017, ont du mal à croire, tant ce type de promesses a rarement était tenu dans les milieux pétroliers ces dernières années.

Près de 60 ans d’histoire vont donc ainsi se boucler. L’histoire de Shell et Port-Gentil aura, en tout cas, été des plus bénéfiques pour le Gabon. Au total, cette entreprise qui a été pendant longtemps le premier producteur de l’or noir au Gabon aura parfois atteint jusqu’à 3000 employés certaines années. Sa politique sociale a permis à près de 500 Gabonais, souvent des bacheliers de séries scientifiques, de se former en Europe dans les métiers du pétrole. Son programme d’expatriation des cadres était très apprécié de ses élites.

Le contrat de reprise de Shell Gabon par le Groupe Carlyle sera signé dans les toutes prochaines semaines. Avec cette vente, le consortium anglo-néerlandais va pouvoir s’offrir la compagnie British Petroleum (BP), une des majors de la production pétrolière en Grande-Bretagne.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. CHARY dit :

    Et voila le secteur pétrolier Gabonais « aux prises » d’un des fonds d’investissement (vautour ?)les plus redoutables et des plus riches au monde (ceci explique cela), a quelle sauce allons nous être « dévoré »??. Nous avons encore en mémoire le « calvaire » qu’ont fait subir les « collègues » de Carlyle au Congo Brazza et a Sassou!!!

  2. piouf dit :

    l’amérique se lance au Gabon, pourquoi Edom nous pille autant

  3. Jones dit :

    Après 60ans, le Gabon n’a pas pu racheté cette entreprise. La honte et tjrs la honte. Carlyle ne cherche que des bonnes opportunités, ce qui est normal

  4. Goury Michel dit :

    Beaucoup de tristesse d’apprendre le départ de Shell au Gabon car j’ai personnellement passé 13 années sur les merveilleux sites de Gamba, Rabi Sette-cama et Echira. Que de merveilleux souvenirs.
    Toute mon amitié à l’ensemble du personnel local de Shell Gabon.
    J’espère que le nouveau repreneur sera apprécié votre travail.

  5. Patrick ANTCHOUET dit :

    Alors, quel sera le prochain nom de l’entreprise ? Carlyle-Gabon ?

  6. Arsene lekosso dit :

    tout se que nous pouvons espérer est que cette reprise n’engendre pas plus de chômage qu’il y en a déjà

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