Appel de l’OGC pour une obole de 2 milliards contre la pénurie du riz
Analysant le contexte alimentaire mondial et la situation de la Thaïlande, principale source d’importation du riz consommé au Gabon, l’Organisation gabonaise des consommateurs (OGC) invite le gouvernement à octroyer à deux entreprises agroalimentaires et 5 importateurs de riz exerçant au Gabon, une subvention de 2 milliards de francs CFA, comme en 2008.
Ibrahim Tsendjiet-Mboulou, président de l’Organisation gabonaise des consommateurs (O.G.C.), est à nouveau monté au créneau, le 29 mars dernier, en vue de tirer la sonnette d’alarme sur la menace de crise alimentaire qui pèse sur le Gabon, concernant notamment le riz, et sur la nécessité pour l’État gabonais de reconduire la subvention de deux milliards de francs CFA, accordée en 2008 aux importateurs de riz pour éviter la disette aux consommateurs gabonais.
Le président de l’OGC reconnait et déplore que la subvention de 2008 ne soit jamais parvenue aux destinataires. Il rappelle que cette année-là, «le Gabon a été épargné des agitations sociales qui ont secoué bon nombre de pays suite à la crise alimentaire internationale», même si quelques manifestations avaient été enregistrés. Notamment des mouvements contre la vie chère, des marches pacifiques pour protester contre la flambée des prix, etc.
S’appuyant sur une analyse conjoncturelle, l’OGC estime que le Gabon pourrait à nouveau connaître cette situation. Et d’expliquer : «une crise alimentaire similaire pointe à l’horizon. Il faut rappeler que le Gabon importe chaque année 70 000 tonnes de riz dont l’essentiel provient de la Thaïlande. Or, ce pays a récemment connu deux faits majeurs qui ont contribué à réviser les mécanismes de ses exportations de riz. Notamment, le changement de régime politique et de graves inondations de ses usines suivies d’une perte importante des récoltes plus une baisse de l’offre engendrant une flambée des prix sur les marchés internationaux. Du coup, le nouveau gouvernement Thaïlandais subventionne ses agriculteurs pour protéger sa population et garantir ainsi un prix minimum d’achat mais en faussant le prix du coût du riz à l’international. Les Importateurs gabonais constatent une hausse constante de 15 à 33% et le prix de la tonne de riz thaïlandais a augmenté de 400 à 700 $, principale source d’approvisionnement du plus gros importateur gabonais.»
Par voie de conséquence, les importateurs de riz au Gabon vont nécessairement répercuter ces hausses sur leurs prix de vente dans le marché gabonais, entrainant ainsi des difficultés pour les consommateurs. L’OGC qui assure avoir enquêté auprès de ces importateurs, indique qu’ils auraient «sollicité de l’État l’inscription d’une péréquation riz à liquider dans les délais en 2011 et même demandé la permission à l’administration soit de procéder à des augmentations conséquentes des prix, soit d’actualiser la subvention qui leur avait été accordée en 2008 dont ils n’ont jamais vu la couleur.»
Cette subvention était en effet destinée à Siat Gabon, à la Smag et aux importateurs de riz que sont notamment Olam, HM distribution, Cedicom, AEA et Sodipog pour Port-Gentil. L’organisation rappelle que cette subvention était inscrite «dans l’annexe explicative à la loi des finances rectificative de l’année 2008, Budget de fonctionnement page 292, annexe 2008 51 économie, Finance Budget et Privatisation.»
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’OGC que le gouvernement devra «choisir entre d’une part ne pas subventionner les importations de riz et réaliser des économies et d’autre part soutenir les opérateurs économiques importateurs de riz et contribuer à maintenir le pouvoir d’achat des consommateurs gabonais.»
1 Commentaire
Si telle est la solution (la subvention) qui peut permettra à la population d’être à l’abri de la hausse du prix cette denrée qu’est le riz, je pense bien que l’état devrait compatir au plan établit par l’OGC.