Anamorphoses sur les Douanes gabonaises
Cheville ouvrière de la mobilisation des recettes budgétaires hors pétrole, la Direction générale des Douanes et Droits indirects est l’objet de quelques fantasmes tout à fait contraires à la réalité.
Le corps des douanes est sans aucun doute l’une des administrations publiques qui attire, le plus, les jeunes Gabonais en quête d’un premier emploi. Seulement, les modalités d’entrée à la douane sont peu ou prou connues. Ce qui justifie de folles rumeurs à l’égard de ce corps. Certains estimant que les dés sont pipés d’avance, allant jusqu’à soutenir qu’à la proclamation des résultats, des candidats n’ayant pas composé sont déclarés admis. Faux, rétorquent les membres de l’administration douanière qui soutiennent mordicus que le recrutement est de deux ordres : le concours et les admissions sur titre (recrutement de personnes n’appartenant pas au corps de la douane).
Autre grief contre ce corps : le manque de visibilité des dates du concours. Selon Michel Ondinga Ngouengoue, directeur général des Douanes et Droits indirects, beaucoup de contractuels frappent à la porte de la Douane. A en croire, le patron de ce corps, la priorité des concours revient aux personnels internes voulant progresser dans leur carrière. À ce sujet, plusieurs Gabonais sont en ce moment en formation au Burkina Faso, au Maroc, en Belgique et au Gabon, plus précisément à l’École de préparation aux carrières administratives (EPCA) et l’Institut de l’économie et des finances (IEF). Objectif : apprendre les prérequis de la Douane.
Le patron des douanes bat également en brèche les allégations relatives aux pratiques ésotériques qui seraient en vigueur à la Douane, ainsi que le clament quelques mauvaises langues. La Douane n’est point une antichambre maçonnique, affirment avec leur directeur de nombreux fonctionnaires de ce corps.
L’on notera que les ministres qui se sont succédé au ministère de l’Economie, subissent toujours les foudres des populations au sujet de ce corps. Normal la Douane ne communique que très peu. «L’argent n’aime le bruit», soutient une maxime gabonaise.
2 Commentaires
Si la douane gabonaise ne communique pas, ce n’est pas tant parce que « l’argent n’aime pas le bruit », mais c’est bien parce que cette administration fonctionne sur le mode du secret. Secrets profonds, portant sur les modalités d’entrée dans ce corps, sur les privilèges strictement réservés à des initiés… Pourquoi donc prétendre que la douane n’est pas une coterie ésotérique?
Ce n’est pas émettre du bruit que de faire montre de transparence à propos de tout ce qui touche à l’argent public. C’est l’impératif de la bonne gouvernance qui exige de la transparence et une communication fluide. Sans quoi, qu’on ne s’étonne pas que les citoyens se forgent leur propre opinion sur cette question d’intérêt national.
Nous pensons que la douane est un secteur très vaste en terme d’ouverture et épanouissement professionnel. Cependant, il reste un secteur fermé aux populations.