Amérique, bakchich et armes vendues au Gabon : l’épilogue ?
L’affaire judiciaire, aux Etats-Unis, mettant en accusation des hommes d’affaires qui avaient tenté un bakchich avec un ministre de la Défense du Gabon, pourrait être arrivée à son épilogue le 30 janvier dernier.
Au terme de dix jours de délibération, le jury n’a pu parvenir à un verdict concernant les chefs d’accusation contre la fratrie John et Jeana Mushriqui, et Morales Marc. Le juge fédéral a donc déclaré le non-lieu concernant l’incrimination de ces personnes, les dernières d’un feuilleton judiciaire qui a fait défiler à la barre vingt-deux personnes, parmi lesquels des agents secrets.
Le procès, qui remonte au mois de juin 2011, mettait particulièrement en cause les dénommés John Wier III, Andrew Bigelow, Lee et Tolleson Pankesh Patel. Ces quatre dirigeants de l’industrie américaine d’armement étaient accusés d’avoir participé, en 2009, à une entente portant sur 15 millions de dollars pour équiper la Garde présidentielle du Gabon.
Selon l’accusation, il avait été convenu que 20 % de leur contrat devait être reversé au ministre de la Défense du Gabon. L’accord comprenait deux offres de prix, l’un représentant le vrai prix des produit et l’autre gonflé de la commission de 20 %, selon l’accusation. 1,5 million de dollars aurait ainsi été versé au ministre de la Défense du Gabon, indiquent les sources judiciaires américaines.
La vente concernait des uniformes, des kits de visée laser, des grenades et lance-grenades ainsi que des fusils. L’opération devait se dérouler en deux phases : la première concernait une petite cargaison de produits pour tester que la commission serait payée, et la seconde concernait la plus grande part du contrat. Selon le dossier de l’instruction, les produits ont été expédiés au Gabon de Juin à Août 2009. Les procureurs allèguent que les accusés ont violé la Foreign Corrupt Practices Act. Mais les accusés ont toujours nié toute malversation. Le ministère américain de la Justice qui avait lancé ce procès, sans doute pour promouvoir la loi contre les pratiques de corruption avec l’étranger (Foreign Corrupt Practices Act), essuie un sérieux revers avec le non-lieu prononcé le 30 janvier 2012.
On n’est cependant pas sorti de l’auberge. Haim Geri, Daniel Alvirez, Spiller et Jonathan, trois prévenus dans cette affaire avaient déjà plaidé coupables. Ils n’ont pas encore été condamnés. Après la déclaration de la nullité du procès, le 31 janvier par le juge fédéral, le ministère américain de la Justice a déclaré son intention de réécouter certains prévenus.
L’affaire avait connu son paroxysme médiatique au début du mois de juin 2011 alors que le président Ali Bongo Ondimba séjournait aux USA en vue d’assister au Conseil de Sécurité de l’ONU puis d’être reçu par le président américain. Barak Obama avait-il évoqué la question avec Ali Bongo lors de leur rencontre le 9 juin à la Maison Blanche ?
1 Commentaire
Que les émrgents répondent à cette question : » Qui était ministre de la Défense à cette poque ? ».