Au lendemain de la défaite du candidat du Gabon, Jean Ping, au poste de président de la Commission de l’Union Africaine (UA), le président gabonais Ali Bongo Ondimba qui était à Addis-Abeba (Ethiopie), se rend dès le 18 juillet 2012 à Ankara et Istanbul où il échangera avec son homologue turc, Abdullah Gül.
Gabonreview.com - Abdullah Gül, chef de l'État Turc - © D.R.
Cette visite arrive seize mois après la visite officielle effectuée les 24 et 25 mars 2011 à Libreville par le chef de l’État turc,  Abdukkah Gül, en compagnie d’une forte délégation d’hommes d’affaire de son pays. Il s’agira donc pour Ali Bongo Ondimba et sa délégation de renforcer les liens de coopération bilatérale entre les deux pays et de donner de la substance aux sept conventions signées le 25 mars 2011 par les deux parties.
Ces conventions et accords portaient essentiellement sur la coopération touristique, les consultations diplomatiques, la non-double imposition et l’évasion fiscale, la promotion et la protection réciproque des investissements, l’exemption des visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques, ainsi que sur la défense et la santé. Des sources de la présidence de la République gabonaise notent qu’il sera également question de faire le point sur des projets de collaboration maritime, de libre échange, de coopération dans l’agriculture et dans le transport aérien et d’explorer tous les autres domaines d’intérêt commun.
Lors de sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole de la Présidence de la République, Alain Claude Bilie Bi Nzé,  a rappelé qu’en mars 2011, dans le cadre de la coopération turco-gabonaise, Abdullah Gul avait, au terme de son séjour à Libreville, adressé une invitation à son homologue, Ali Bongo Ondimba. «Cette visite qui s’inscrit dans le cadre de la diplomatie gabonaise, entre également dans le cadre de la stratégie de diversification des partenariats publics privés prônée par le Chef de l’État, Monsieur Ali Bongo Ondimba, pour la construction de notre pays», a rappelé le porte-parole.
Pendant la Conférence de presse conjointe animée par les deux présidents, en mars 2011 à Libreville, le numéro un turc avait indiqué que «le Gabon est un des pays d’Afrique qui possède le plus important potentiel économique, ainsi qu’un leadership fort grâce au président Ali Bongo Ondimba ». Aussi, avait déclaré, «les accords signés ensemble, aujourd’hui, résultent de notre  volonté politique de créer des partenariats gagnant-gagnants entre nos deux pays».
La visite d’Ali Bongo en Turquie épouse l’ambition de ce pays de proposer une alternative aux modèles occidentaux et chinois en Afrique. Pour Bayram Balci, chercheur spécialiste de la Turquie, cet attrait pour l’Afrique de la part d’Ankara est avant tout pragmatique : «La Turquie est devenue une puissance émergente, et ses entreprises vont là où il y a des opportunités d’investissement. Même admise dans l’Union européenne, la Turquie irait voir en Afrique, car le continent a des énormes besoins auxquels la Turquie peut répondre».
Cet intérêt n’est pas nouveau. Il a officiellement débuté en 1998 lorsque Ankara a mis en place un programme intitulé «Plan d’ouverture vers l’Afrique». Depuis, les initiatives se sont succédées. Ainsi, le volume du commerce entre la Turquie et le continent noir est passé de 742 millions de dollars en 2000 à 17 milliards en 2011 (tiré en grande partie par le secteur du bâtiment). Une dynamique permise également par le renforcement de ses représentations diplomatiques en Afrique : de 2 en 2005, le nombre d’ambassades sur le continent est aujourd’hui passé à 31.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Guy Massard dit :

    Alain Claude Bilie Bi Nzé sait-il que Bectel a de gros intérêts dans le secteur du BTP en Turquie ? Alain Claude Bilie Bi Nzé sait-il que Bechtel est le prénetdu partenaire technique de l’ANGT ? Alain Claude Bilie Bi Nzé sait-il que le futur palais va être construit par une entreprise turque, filiale de Bechtel. Alain Claude Bilie Bi Nzé peut-il nous dire comment ça s’appelle en droit commercial ?

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