Après des rencontres avec les organes délibérants et consultatifs puis une rentrée politique où à aucun moment il n’a été fait mention du Distingué camarade président (DCP), l’on est tenté de croire que le Parti démocratique gabonais (PDG) a tourné la page Ali Bongo. Entre hommage au président fondateur, chants à sa gloire, tenues du parti et autres affiches à son effigie, les PDGistes essayent d’effacer tant bien que mal, la page Ali Bongo et assurent que c’est l’esprit d’Omar Bongo qui a inspiré la mise en place d’un nouveau directoire.

En image et en paroles, la mémoire d’Omar Bongo a été restaurée le 12 octobre 2024. © GabonReview

 

Le Parti démocratique gabonais (PDG) semble avoir tourné la page Ali Bongo. Si l’on se rappelle encore des scènes de liesse populaire des Gabonais savourant sa chute, acclamant dans la foulée la prise du pouvoir par les militaires et accablant le président déchu ainsi que son parti politique, l’on a tout aussi en mémoire que dans la même foulée, plusieurs de ses camarades ont officiellement ou pas, préféré quitter l’ex-parti au pouvoir matérialisant leur nécessité de tourner la page Ali Bongo. Aujourd’hui, ceux qui sont restés et qui se présentent comme «les vrais» PDGistes, semblent à leur tour marquer leur éloignement d’un Ali Bongo honni. Le prix de la sauvegarde de leurs intérêts par le président du CTRI et le CTRI tout entier ?

Ils ont choisi leur nouveau camp : celui du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et son président Brice Clotaire Oligui Nguema en se positionnant comme «un parti de pouvoir, un parti qui est là pour accompagner celui qui dirige». Opportunisme avisé plutôt bien assumé ? Mieux, alors que le directoire provisoire a organisé des rencontres pour préparer la rentrée politique puis ladite rentrée politique qui s’est tenue le 12 octobre, aucune allusion à Ali Bongo n’a été faite. Au siège du parti, la seule évocation du nom du président déchu qui deux mandats durant a porté le titre de distingué camarade président, devenait tabou.

Ali Bongo fait-il honte aux PDGistes ?

Pour l’heure, les PDGistes semblent vouloir effacer les traces d’Ali Bongo. © GabonReview

Dans la fièvre des préparatifs de cette rencontre, les femmes membres des groupes d’animation disaient avec fierté qui leur a été demandé de ne ressortir que les chansons à la gloire d’Omar Bongo. C’est donc à juste titre que lors de la rentrée politique, seules les chansons de l’époque d’Omar Bongo ont été entonnées. Une minute de silence a d’ailleurs été observée en hommage à ce président fondateur dont la mémoire est en train d’être restaurée. Bien que les tenues estampillées ou à l’effigie d’Ali Bongo existent encore, aucun PDGiste n’en a arboré. Les seules tenues admises étaient la traditionnelle tenue blanche, les pagnes à l’effigie d’Omar Bongo et les tee-shirts et autres à l’effigie d’Omar Bongo conçus pour la circonstance.

Pour les PDGistes qui disent avoir traversé une «turbulence politique passagère», «l’esprit d’Omar Bongo a créé la confusion et a inspiré la mise en place d’un nouveau directoire qui vient de remettre habilement et avec dextérité le Parti démocratique gabonais sur les rails». Avec Ali Bongo le PDG a-t-il donc déraillé ? Ali Bongo a-t-il finalement échoué aussi bien au sommet de l’État qu’à la tête du parti laissé par son père et qui l’a hissé au sommet de cet État ? Ali Bongo fait-il honte aux PDGistes ? Pour mieux diriger ce parti, le nouveau directoire a en tout cas opté pour «la prise en compte avisée» des statuts du PDG datant de 2003 et de 2008. Ceux d’avant Ali Bongo à la tête du PDG. Comme quoi, rien de bon n’est sorti de son règne ?

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Si Oligui continue à renforcer le pdg qui ne pourra jamais se départir de cette culture de l’opportunisme et de la cupidité. Il a déjà échoué comme Ali Bongo et son prédécesseur de père qui ont vu le PDG les guider dans l’échec plus ils n’ont pu guider vers l’échec. Lorsque vous avez laisser la vermine pourrir un fruit, humainement il n’y a aucun miracles pour restaurer un fruit pourrit. Impossible d’extirper les nombreux parasites, microbes et autres qui s’y sont installer et dont la nuisance ne peut être stopper quand détruisant tous le fruit pourri. Pourquoi consommer un fruit pourri quand on peut soit même cultiver du nouveau. Matthiey 9:17 On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, les outres se rompent, le vin se répand, et les outres sont perdues; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et les outres se conservent.

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