Particularité touchant des milliers de personnes à travers le monde, l’albinisme effraie encore une bonne frange des populations ayant tendance à maltraiter les albinos. La présidente de l’Association de lutte pour le bienêtre de l’albinisme au Gabon (Alba) estime que l’albinisme «n’est juste qu’un manque de couleur».

Des élèves albinos au Gabon. © D.R.

 

Chaque année à travers le monde, se célèbre le 13 juin la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme. Cette année au Gabon, la célébration se fera en différé les 24 et 25 juin par l’Association de lutte pour le bienêtre de l’albinisme au Gabon (Alba), en collaboration avec le ministère des Droits de l’Homme sous le thème : « Tous unis pour faire entendre nos voix ».

Le 13 juin, à travers différents médias, Stéphanie Ntsame Ngoua la présidente de l’Alba s’est exprimée sur cette question qui la concerne elle et des centaines de milliers de personnes à travers le monde. Ce, au regard des préjugés, de discriminations et même des violences dont sont victimes les albinos. Reconnaissables à leurs yeux, leur peau et cheveux dépigmentés, ils sont pour ainsi dire souvent pris pour cible. «Cette différence d’aspect par rapport aux autres créent des soucis», a déclaré Stéphanie Ntsame Ngoua évoquant des cas de bagarres, harcèlement en milieu scolaire, dans les familles et bien plus.

«Certains vont trouver que c’est normal parce qu’il s’agit de maltraitance de personnes différentes. Beaucoup de personnes pensent que comme tu n’es pas comme tout le monde, tu dois comprendre pourquoi on ne te traite pas comme tout le monde», a-t-elle dit. Selon elle, des enfants sont encore abandonnés parce qu’ils sont albinos et femmes répudiées pour avoir mis au monde des enfants albinos.

Faire entendre la voix des sans voix

«C’est important d’expliquer aux gens que ce n’est juste qu’un manque de couleur» a-t-elle dit, invitant le monde à regarder les albinos différemment tout en expliquant les risques encourus par les albinos. Au nombre des risques, le cancer de la peau. «Un risque mortel parce qu’il y en a qui meurent tous les ans de cette pathologie par manque d’information», indiquant que son association encadre et accompagne les albinos qui se battent contre le cancer de la peau. Revenant sur le thème de cette année, la présente de l’Alba a indiqué qu’il est question d’évoquer la question de l’albinisme à partir de l’école. L’idée, lutter contre les stigmatisations et superstitions liées à cette maladie génétique dès le plus jeune âge.

«Ce thème a été choisi parce que nous sommes une minorité et nous sommes très peu entendus», a-t-elle déclaré. «Nous nous sommes dit qu’il est important qu’on se mette tous ensemble pour que ce que nous avons à dire soit entendu», a-t-elle ajouté. «Nous au Gabon, nous avons choisi de faire entendre la voix des enfants albinos qui subissent du harcèlement scolaire puisqu’il fallait prendre des sans voix parmi les sans voix. Un enfant albinos subit une vulnérabilité supplémentaire. Donc avec ce thème, on veut demander à la communauté nationale de faire en sorte que vivre à l’école ne soit pas un calvaire» a-t-elle expliqué, relevant qu’à cause de leurs problèmes médicaux importants, parfois dus à l’exposition au soleil, plusieurs albinos ont du mal à s’insérer correctement dans la société, puisqu’essuyant en amont des échecs scolaires.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire