Expert en génie mathématique et informatique, le Gabonais Dieu-Donné Okalas Ossami propose depuis plusieurs années des solutions d’aide à la décision en faveur du développement d’une agriculture inclusive. De passage à GabonReview, le promoteur de la startup innovante E-Tumba a présenté les logiciels, outils intelligents de simulation, de prévision de rendement, de conseil et d’aide à la décision. Développés pour aider les agriculteurs, ces instruments peuvent être une boussole pour le Gabon dont les dirigeants recherchent des voies et moyens pour sortir de la dépendance alimentaire vis-à-vis de l’étranger.

L’expert en génie mathématique et informatique, Dieu-Donné Okalas Ossami, le 20 mars 2025 à Libreville. © GabonReview

 

E-Tumba, startup innovante qui conçoit et développe des outils intelligents de simulation, de prévision de rendement, de conseil et d’aide à la décision à destination des agriculteurs, se propose d’aider le gouvernement gabonais à davantage dynamiser son agriculture et à la rendre plus inclusive. Avec ses logiciels tels que FieldSim et Biofunctool, Dieu-Donné Okalas Ossami espère révolutionner l’agriculture au Gabon et surtout aider le pays à sortir de la dépendance alimentaire qui coûte plus de 400 milliards de francs CFA par an au pays.

Manager des dizaines de milliers de petits producteurs en même temps et de manière individualisée

Renforcer les capacités (conseil et formation), avoir un suivi géolocalisé en temps réel de la production et des actions menées, améliorer la collecte (données, produits, cartographie des parcelles et des producteurs) et un suivi des activités des agents de terrain, telles sont quelques missions que s’assigne la Start up E-Tumba, depuis plusieurs années.  En clair, explique Dieu-Donné Okalas Ossami «ces applications font le suivi des petits producteurs agricoles, mais également le suivi de la santé et de la qualité des sols».

Pour en arriver à la mise en place de ces applications, le promoteur de E-Tumba fait savoir qu’«on s’est rendu compte que près de 70% de la production agricole des pays subsahariens provient des petits producteurs». «En même temps, ces petits producteurs travaillent sur la base du hasard. C’est-à-dire que notre agriculture est pluviale. Ils travaillent sur la base du hasard, sur la base des connaissances ancestrales. Or, le climat a changé, les données agro-climatiques aussi. On ne peut plus produire comme ça. Ils ont donc besoin d’être accompagnés», a-t-il fait savoir.

La startup propose donc un accompagnement humain, par exemple du gouvernement, avec des conseillers agricoles, d’autant plus que cette catégorie d’experts est en nombre limité. Sur la base de ces constats, E-Tumba met à dispositions ces applications visant à diminuer la dissimulation de l’information, mais capables de manager des dizaines de milliers de petits producteurs en même temps et de manière individualisée.

Faire des choses au bon moment et au bon endroit

Dieu-Donné Okalas Ossami. © GabonReview

Les applications ont déjà fait leurs preuves dans certains pays. D’où le désir du promoteur de les faire connaitre dans son pays et de les introduire dans développement agricole. «Ces applications, nous les avons déployées au Sénégal. Nous avons commencé au Sénégal dans la filière coton. Puis, nous avons déployé avec la Direction nationale de l’agriculture du Mali, dans les filières du riz et du maïs. Nous les avons également déployés au Soudan dans les filières blé et riz et en République démocratique du Congo (RDC) dans les filières maïs», a-t-il indiqué, ajoutant que le Kenya les a implémentés dans la filière haricot-vert et maïs, de même que le Mozambique l’a fait dans la filière blé et maïs.

Dieu-Donné Okalas Ossami souligne avoir lancé en 2022, un projet pilote au Gabon avec la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab), sur le planteur de café cacao. Il explique qu’ils ont fait «un échantillonnage dans la province du Haut-Ogooué, de la Ngounié . Le projet s’est bien passé…».

La startup souhaite donc que ces solutions soient considérées par les autorités gabonaises pour les étendre aux cultures vivrières, donc les productions sont consommées par les populations. «Et cela va résoudre quatre problèmes de l’État gabonais», indique-t-il. Il évoque, au niveau social, l’inclusion. «Parce que les petits producteurs vont aussi être encadrés. Ils ne vont pas être isolés. On va structurer les filières et cela va permettre d’augmenter leur capacité», a-t-il dit. Le deuxième problème à résoudre est au niveau technique. Pour lui, «avec les conseils qu’on donne, ça va augmenter les capacités intellectuelles, les capacités techniques des petits producteurs qui vont augmenter leur productivité. Au lieu de faire des choses n’importe comment, ils vont faire des choses au bon moment et au bon endroit».

Lutter contre le chômage et d’aider à la création d’emplois

Le troisième avantage est au niveau économique. Il précise que leurs outils permettent d’accroître la productivité et les rendements. «Parce que si on fait les choses correctement, ça accroît les rendements. Si ça accroît les rendements, on vend plus et donc on améliore les revenus», a-t-il affirmé, notant que le quatrième avantage est au niveau environnemental. «Nous avons des outils qui permettent de suivre la qualité et la santé des sols en ce qui concerne le cycle du carbone, le cycle des nutriments et le maintien de la structure du sol», a confié le promoteur d’E-Tumba, ajoutant que le numérique va attirer les jeunes qui vont devenir des agripreneurs.

Ces derniers, explique-t-il, vont encadrer à leur tour les agriculteurs qui ne savent pas lire et écrire. Le plus étant donc que ces outils permettent de lutter contre le chômage et d’aider à la création d’emplois.

Au final, avec ces outils, le dirigeant de la startup assure qu’on sera donc capable, région par région, village par région, d’avoir une concentration de production, pas spéculation, et donc de pouvoir adresser au marché, les produits cultivés dans le pays. «Parce que les magasins au Gabon sont prêts à acheter la production locale, mais ils ne la trouvent pas», a-t-il déclaré.

 
GR
 

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