Afrique : Le spectre d’une crise d’endettement
Si la perspective d’une croissance prometteuse incite les pays africains et les bailleurs de fonds à l’optimisme, la baisse des cours mondiaux des produits de base, notamment le pétrole, dont plusieurs pays sont exportateurs et dépendants soulève des inquiétudes sur la soutenabilité de leur endettement. N’y a-t-il pas un risque de reproduire la crise des années 80 ?
La question de la soutenabilité de l’endettement des pays d’Afrique subsaharienne interpelle les bailleurs de fonds et certains États emprunteurs, au regard de la situation de chute des recettes tirées des exportations des produits de base, amenuisant les capacités de remboursement des créances de nombreux pays. Pour la Banque mondiale, le niveau de la dette de l’Afrique subsaharienne reste encore soutenable. «Le niveau général de la dette en Afrique subsaharienne atteint à peine 50% du produit intérieur brut (PIB) des pays de la région et reste raisonnable et supportable», a indiqué Jim Yong Kim, le 6 octobre 2016 au cours d’une conférence de presse, à la veille de la tenue des assemblées générales annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et du groupe de la Banque mondiale.
Si le taux d’endettement moyen de l’Afrique subsaharienne est inférieur à 50%, il n’en demeure pas moins que pour certains pays de la région, selon les données statistiques de la Banque mondiale et du FMI, ce ratio avoisine les 90% et dépasse même les 100% pour certains pays. C’est le cas du Ghana (74,1%), Congo (78,4%), Cap-Vert (121,7%), Erythrée (125,6%), etc. «Nous continuons à avoir un regard vigilent sur le niveau de la dette et imaginons les solutions les plus souples dans l’octroi des prêts destinés à la réalisation des infrastructures qui vont contribuer à notre objectif de croissance économique et de réduction du taux de l’extrême pauvreté en Afrique», a t-il assuré.
En effet, une nouvelle crise de la dette, si elle venait à se produire, saperait pour de longues années, les dynamiques porteuses d’espoirs à l’œuvre sur le continent. Elle hypothéquerait pour longtemps les capacités des États à mettre en œuvre des politiques publiques favorisant une croissance durable, et surtout davantage distributrice qu’elle ne l’a été jusqu’à présent.
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