Au Gabon, l’instruction judiciaire concernant l’épouse et le fils aîné du président déchu est pratiquement achevée. Les avocats, qui saluent le travail des magistrats tout en soulignant la gravité des charges retenues contre Sylvia et Noureddin Bongo Valentin, indiquent que les éléments sont assez pour justifier la tenue d’un procès inévitable plutôt qu’un non-lieu. Celui-ci aura-t-il vraiment lieu ?

Sylvia et Noureddin Bongo pourraient inévitablement être soumis à un procès. © D.R.

 

Alors que l’affaire Sylvia et Noureddin Bongo Valentin continue d’alimenter les débats, que les défenseurs des prévenus soutiennent dans les médias étrangers que leurs clients sont victimes de détention arbitraire et de séquestration, les avocats de l’État gabonais et des sources judiciaires autorisées affirment que la procédure est sur le point d’être close. Selon les conseils de l’État gabonais, les accusations de détention arbitraire ne tiennent pas. Ils rappellent que les prévenus sont placés sous mandat de dépôt dans le cadre d’une instruction ouverte pour des infractions graves, notamment le détournement de deniers publics, la corruption, le blanchiment d’argent, le faux et usage de faux, ainsi que le recel.

Ils insistent sur le fait qu’à ce jour, aucun mandat de dépôt n’a dépassé les délais légaux. La loi stipule pour ainsi dire, qu’en matière criminelle, la détention provisoire ne peut excéder 24 mois. Sylvia Bongo, par exemple, placée sous mandat de dépôt le 23 octobre 2023, est dans ce cadre, encore loin de cette limite. Il en est de même pour son fils incarcéré le 19 septembre de la même année. Les autorités judiciaires soulignent qu’ils sont détenus à la prison centrale de Libreville, conformément aux articles 134, 135 et 136 du Code de procédure pénale et affirment que leurs droits sont respectés, qu’ils reçoivent régulièrement la visite des autorités consulaires.

Un procès inévitable ?

Les avocats de l’État rappellent que la justice gabonaise est indépendante et applique les lois en vigueur dans le pays. Ayant la nationalité gabonaise, l’épouse et le fils aîné d’Ali Bongo bien qu’ayant tout aussi la nationalité française, sont jugés en tant que citoyens gabonais par les juridictions compétentes. Au-delà des accusations de «détention arbitraire» et de «séquestration aggravée par des actes de torture et actes de barbarie» la justice gabonaise assure qu’ils ne sont pas victimes d’un procès politique, mais poursuivis pour des infractions de droit commun.

De plus, il leur est reproché d’avoir interrompu le processus électoral lors du dépouillement des élections présidentielle, législative et locale le 30 août 2023. Dans cette affaire aux allures d’affaire d’État, deux issues sont possibles avec la clôture du dossier : un non-lieu ou la tenue d’un procès. Toutefois, compte tenu de la gravité des charges, tout laisse à penser que les prévenus devront répondre de leurs actes devant la justice. Pour rappel, ils sont accusés de détournements de fonds publics, de corruption et de blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux.

 
GR
 

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