Faisant transparaître les failles d’un système à la croisée des chemins, l’affaire Stéphane Zeng-Landry Amiang Washington contre Hervé Patrick Opiangah est en train de jeter un nuage de suspicions sur le paysage judiciaire gabonais. Entre manipulation médiatique, présumées interférences politiques et questionnements sur l’indépendance de la justice, ce litige génère plusieurs interrogations sur l’indépendance réelle de la machine judicaire gabonaise et sur l’importance accordée, au Gabon, à des activistes prompts à se soustraire de leurs responsabilités.

Se réclamant proches du président de la Transition, Landry Washington et Stéphane Nzeng ont visiblement adopté une stratégie visant à noyer le poisson et laissant penser qu’ils bénéficient du parapluie protecteur du chef de l’État. © GabonReview

 

L’affaire opposant les activistes Stéphane Zeng et Landry Amiang Washington à l’ancien ministre des Mines Hervé Patrick Opiangah prend une tournure inattendue, soulevant des questions sur l’intégrité du processus judiciaire et les motivations des parties impliquées.

Au cœur du litige : une plainte pour «injures publiques» et «atteintes à l’honorabilité d’autrui» déposée par Hervé Patrick Opiangah contre les deux activistes. Bien que la procédure ait suivi son cours normal jusqu’à présent, une série d’actions orchestrées par les accusés vient perturber son déroulement, laissant penser à une tentative d’échapper au verdict que les juges pourraient rendre dans cette affaire. Ainsi, ce qui semblait initialement être une procédure judiciaire standard s’est transformé en un véritable feuilleton médiatique et juridique, marqué par des rebondissements qui soulèvent des interrogations sur les véritables enjeux de cette affaire.

Parapluie protecteur du chef de l’État et autres bizarreries dans la stratégie de défense

Les récents développements mettent en lumière plusieurs aspects troublants : En se présentant comme les victimes d’une «justice corrompue» sans apporter de preuves tangibles, Stéphane Zeng et Landry Amiang semblent tenter de délégitimer le système judiciaire lui-même. Se réclamant proches du général président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, les deux activistes semblent adopter une stratégie visant à noyer le poisson et, surtout, laissant penser qu’ils bénéficient du parapluie protecteur du chef de l’État. Cette tactique peut être interprétée comme une manœuvre visant à détourner l’attention des accusations portées contre eux et à saper la crédibilité du processus judiciaire avant même que le procès n’ait lieu.

D’un autre point de vue, l’instrumentalisation massive des réseaux sociaux dans cette affaire révèle une nouvelle dimension du conflit juridique à l’ère numérique. Les attaques répétées contre Hervé Patrick Opiangah, le plaignant, sur ces plateformes suggèrent une volonté de façonner l’opinion publique en dehors du cadre judiciaire traditionnel. Une stratégie qui interroge sur la capacité du système juridique à garantir un procès équitable face à une pression médiatique croissante.

Les présumées interférences dans le processus judiciaire sont particulièrement préoccupantes, notamment l’extraction forcée de l’un des accusés, Landry Amiang Washington, de la maison d’arrêt de Gros-Bouquet. Cet événement inattendu se serait produit grâce à l’intervention d’une haute autorité, et ce, malgré un mandat en bonne et due forme qui ordonnait à tous huissiers et agents de la force publique de le rechercher, de l’arrêter et de le ramener en détention. Ces faits mettent en lumière la fragilité potentielle de l’indépendance judiciaire face aux pressions politiques. Ils soulèvent surtout des interrogations sur l’équilibre des pouvoirs au Gabon et sur la capacité du système judiciaire à résister aux influences extérieures, qu’elles soient politiques ou économiques.

Indépendance judiciaire : un test pour les institutions gabonaises

Ces apparentes tentatives d’obstruction au bon déroulement de la procédure judiciaire méritent une attention particulière. Si les accusés cherchent effectivement à éviter le procès, cela pourrait indiquer soit un manque de confiance dans leur capacité à se défendre devant un tribunal, soit une stratégie délibérée visant à maintenir le flou autour des accusations portées contre eux. Dans les deux cas, cette attitude compromet la recherche de la vérité et la résolution équitable du conflit.

L’affaire soulève des questions plus larges sur l’état de la justice au Gabon, mettant en évidence les défis auxquels le système judiciaire est confronté pour maintenir son intégrité et son impartialité face aux pressions externes. La situation met également en lumière la tension entre la liberté d’expression, notamment celle des activistes, et la protection de la réputation personnelle.

Le cas Zeng-Amiang contre Opiangah pourrait devenir un précédent important dans la jurisprudence gabonaise. L’issue de l’affaire va nécessairement définir les limites de la critique publique envers les figures politiques et les conséquences juridiques de dépassement de ces limites. Elle pourrait également avoir des répercussions significatives sur la perception de la justice au Gabon. Si le procès n’a pas lieu ou s’il est perçu comme étant influencé par des facteurs extérieurs, cela pourrait éroder davantage la confiance du public dans le système judiciaire. En revanche, un procès équitable et transparent pourrait renforcer la légitimité des institutions judiciaires gabonaises.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Gayo dit :

    ASL qui a tant ete nourrit par l’ancien régime, nous ne sommes pas étonné qu’elle tienne tant à faire payer un oligarque fabriquer de toute pièce par le régime Bongo-PDG.

  2. Le Grand dit :

    Gabonreview Opiangha vous a donné combien pour pondre un tel torchon ? Vous n’avez honte ? Vous avez suivi cette affaire ou pas ? Vous faites semblant d’oublier qui est Opiangha pour quelques billets de banque ? L’homme dont vous parlez à participé à l’assaut du QG de Jean Ping en 2016,a torturé Bertrand Zibi Abeghe. Vous avez un jour dénoncé tout les crimes de cet homme ? Non !!! mais vous êtes quel genre de média ? HONTEUX !!!

    • Eliwa ⁷ dit :

      Ok ! mais dans le traitement de cet article, faites-vous preuve de lucidité et d’impartialité ? Je ne crois pas, Vous omettez de rappeler que les accusés n’ont ni été entendu, ni vu le procureur, mais directement conduits aux arrêts (du moins, l’un d’entre eux) à la prison centrale… Est-ce la procédure ?
      Hum ! La presse (certains journalistes) a tout intérêt aussi, à ne pas vaciller face à la corruption et arrangements de tous genres, soit dit en passant…

  3. Evouna dit :

    Donc Gabonreviews veut blanchir opiangha malgré tout ce dont on l’accuse ? Aujourd’hui c’est un homme saint pour vous

  4. ACTU dit :

    @l auteure de l article

    Il s agit de l affaire Opiangha contre Zeng et A Washington.

    La precision est necessaire et tres importante pour permettre aux lecteurs de bien comprendre le narratif (en droit)

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