Affaire Nephtali Nalick : où en est le programme de réfection des bâtiments publics ?

Annoncé en grande pompe en juillet 2015, soit un an avant la présidentielle de 2016, le programme de rénovation des bâtiments publics parmi lesquels ceux abritant plusieurs familles notamment des fonctionnaires de la police nationale n’a jamais été suivi d’effet. Près de sept ans après, les images récemment diffusées par le web humoriste Nephtali Nalick du camp de police du quartier Akemidjogoni à Libreville laissent croire qu’il ne s’agissait en réalité que d’une promesse électorale de la part du gouvernement d’alors.

Jean Fidèle Otandault, en juillet 2015 au « Trois-Quartiers », lors de l’annonce du programme de réfection des bâtiment appartenant à l’Etat. © Gabonreview

Nephtali Nalick devant le Camp de police de Libreville. © Capture d’écran/Gabonreview
S’il se présente comme un créateur de contenu et influenceur gabonais, le web humoriste Nephtali Nalick Mouandjouri a acquis ces derniers jours, malgré lui, le statut d’activiste auprès des internautes après avoir montré l’insalubrité et la précarité de bâtiments dans lequel sont logés les agents des forces de police au quartier dit Akemidjogoni, à Libreville. Ces images lui ont valu d’être interpelé à son domicile le 16 mars et d’être brièvement détenu dans les locaux de la PJ, dit-on pour diffamation. Le sujet abordé par le jeune compatriote rappelle pourtant une promesse gouvernementale vieille de près de 7 ans.
En juillet 2015, en effet, alors qu’il était à la tête de la direction générale du Budget et des Finances publiques (DGBFIP), Jean Fidèle Otandault avait annoncé, campagne de communication à l’appui, une opération de réfection des bâtiments faisant partie du patrimoine public de l’État gabonais. À l’époque, les autorités assuraient que cette opération souhaitée par le président de la République visait à «assainir la vie et les conditions de travail des agents de l’État».
Pour ce faire, une visite dans plusieurs quartiers de Libreville avait été initiée par la DGBFIP à l’instar des Trois-Quartiers, Pavillon, les immeubles Branly et Gyennot au centre-ville et à l’immeuble «Gabon 2000». Les habitations du camp de police d’Akemidjogoni été visités à cette occasion. Chose pour le moins curieuse : le bâtiment abritant les services de la Direction générale du patrimoine administratif et des assurances se trouve à quelques mètres seulement dudit camp.
L’état de délabrement avancé de cet HLM à la gabonaise, comme d’autres à travers la capitale, était donc déjà un sujet de préoccupation il y a près de 7 ans, y compris pour les habitants. L’arrestation de Nephtali Nalick Mouandjouri ne se justifiait donc pas pour certains qui y ont vu une occasion pour les agents domiciliés dans ces camps en délabrement de demander des comptes à leur hiérarchie. D’autant plus que le gouvernement avait lui-même reconnu la nécessité de rafraîchir voire de renouveler entièrement ces bâtiments qui renvoient une mauvaise image des agents et de leur corps de métier. A moins qu’il s’agissait en réalité d’une promesse pour s’assurer de la réélection d’Ali Bongo en 2016.

1 Commentaire
L’histoire finit toujours par nous rattraper. D’effets d’annonce en effets d’annonce, sans concrétiser. Ah! Qu’à fai le pays GABON à ses dirigeants là ? 🤔