Affaire Mounguengui : «Les faits de pédophilie ne sont pas documentés. Il n’y a pas de victimes connues et identifiées»

Au terme de sa détention provisoire à la prison centrale de Libreville, Pierre Alain Mounguengui pourrait être libéré le 7 mai prochain, date de son passage devant le juge d’instruction. C’est du moins le vœu d’un de ses avocats, contacté ce 28 avril, qui estime qu’il n’y a rien contre son client et président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot).

Selon l’un des avocats de Pierre Alain Mounguengui, il n’y a rien contre son client. Il pourrait être libéré à l’issue de son passage devant le juge d’instruction, le 7 mai 2022 à Libreville. © Gabonreview

24 heures après la mise en détention provisoire de Pierre Alain Mounguengui, l’un des avocats du président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) s’est épanché sur les tribulations du mis en cause, notamment sur la procédure, à l’issue de laquelle, le 7 mai prochain, son client pourrait recouvrer la liberté.

Prévu par la loi

Ainsi, la procédure ayant conduit M. Mounguengui aux arrêt «est prévue par les dispositions du Code pénal : ce n’est pas inédit, comme cela a pu se dire ici et là. C’est une incarcération provisoire de 10 jours, prévue par la loi. Au bout de 10 jours, on sera de nouveau reçu par le juge d’instruction et nous allons solliciter un nouvel examen des garanties de représentation pour notre demande remise en liberté provisoire», a expliqué l’homme de loi contacté par Gabonreview.

Afin de lui éviter la descente à Sans-Famille, la maison d’arrêt de Libreville, des garanties de représentation ont été proposés qui n’ont pu être examinées. Celles-ci sont un ensemble de documents permettant d’assurer aux autorités judiciaires que le mis en cause ne va pas disparaître et se présentera bel et bien à son procès.

Pas de témoignages de victimes

«Hier, nous avons présenté des garanties de représentation. Nous avons même proposé des montants pour la caution. Mais tout ça sera examiné dans 10 jours, puisque l’incarcération de Pierre Alain Mounguengui est provisoire. A mon avis, mon client aurait dû bénéficier d’une liberté provisoire après sa garde à vue, le temps que l’enquête de se poursuive. A défaut, l’affaire aurait pu être classée sans suite car il n’y rien», a ajouté l’avocat.

Le défenseur n’a pas manqué d’évoquer la garde à vue de Pierre Alain Mounguengui, qui ne se serait pas faite dans les règles de l’art. «Ses droits ont été violés pendant la garde à vue, puisque je n’ai pas pu le rencontrer. A chaque fois, on voulait restreindre la durée de l’entretien d’une heure à un quart d’heure. Ce que je ne pouvais accepter. Ensuite, on voulait m’imposer de rencontrer mon client en présence d’un soldat, ce qui est contraire à la loi», a-t-il dénoncé.

Mounguengui aurait alerté les autorités

Concrètement, il est reproché au président de la Fegafoot de n’avoir pas dénoncé les crimes de pédophilie qui défraient actuellement la chronique. Un chef d’accusation récusé par l’avocat. «Les faits de pédophilie ne sont pas documentés : il n’y a pas de victimes connues et identifiées. Aucun enfant ou parent ne s’est plaint. La Fegafoot a même passé des avis à témoin. Il n’y a jamais eu de témoignages», a-t-il martelé. Qu’à cela ne tienne, après les alertes du journaliste Romain Molina, Pierre Alain Mounguengui se serait activé en saisissant les autorités judiciaires, administratives. Il aurait même écrit au ministre de la Justice, à la Police judiciaire (PJ) et même à la présidence de la République.

«Pierre Alain Mounguengui n’est pas habilité à mener les enquêtes. Il a informé les autorités. Et c’est à l’issue des annonces publiques de Romain Molina que Capello a été arrêté. Ce dernier est-il un pédéraste ou un pédophile ? Encore une question à laquelle il faut répondre, car ça va dans tous les sens», regrette l’avocat. Rendez-vous est donc pris le 7 mai pour être fixé sur le sort de Pierre Alain Mounguengui.