Affaire Mboulou Beka : L’hommage du troisième mois
La famille du jeune homme tombé lors des émeutes du 20 décembre dernier, consécutives à un meeting de l’opposition, entend commémorer son souvenir avec le soutien des Gabonais, au lieu même de sa mort, le 20 mars courant. Elle l’a annoncé le 19 du même mois au cours d’un point-presse donné en présence de son avocat, Me Paulette Oyane Ondo.
20 mars 2015. Cela fait exactement trois mois, jour pour jour, que Bruno Mboulou Mbéka est tombé au cours d’émeutes consécutives à un meeting «interdit» de l’opposition au carrefour Rio. Les conditions de ce décès n’étant toujours pas élucidées, sa dépouille est toujours conservée aux pompes funèbres. S’inspirant des coutumes, de la philosophie et de la mythologie fang, la famille du défunt a décidé de lui rendre un vibrant hommage ce 20 mars sur le lieu où il a été «assassiné», bien que la justice ne se soit toujours pas prononcée.
Pour l’avocate de sa famille, «on doit rendre un hommage particulier à Bruno Mboulo Beka parce qu’il est mort d’une manière particulière». Autrement dit, l’objectif est d’élever le défunt «au rang de héros et de martyr». «De la politique, Bruno Mboulou Beka n’a tiré aucun bénéfice coupable», a-t-elle déclaré, affirmant qu’il est à comparer à un «guerrier mystique» comme ceux dont parle l’épopée Mvett. «La mort est un détour», a dit Me Paulette Oyane Ondo, ajoutant : «C’est parce qu’on ne peut pas la prévoir que Mboulou Béka a fait un détour par le PK 5 alors qu’il avait fait son sac pour se rendre à la cérémonie que préparait son frère».
La famille, représentée par Christophe Ovono Allogo et Serge Ngui Allogo, frères aînés du défunt, a souhaité que justice soit faite, indiquant qu’«il n’y a point de vérité que le temps ne révèle». Dans le calme, cette famille a dit être restée unie et a gardé patience malgré «le fait des personnes aient été montées pour semer le trouble dans les esprits». Par la voix de Christophe Ovono Allogo, elle estime que «la date du 20 décembre 2014 a été une date fatale pour le monde libre». «Bruno Mboulou Beka s’est sacrifié pour le Gabon, pour le monde libre », a dit son représentant, soulignant : «Son nom restera à jamais gravé dans l’histoire de ce pays». S’indignant du fait qu’aucune information ne leur ait été fournie jusqu’ici sur ce décès et que «la dépouille de son fils est encore entre les mains de l’Etat», la famille a indiqué, une nouvelle fois, que la «vérité éclatera tôt ou tard». «Ceux qui resteront connaîtront la vérité sur la mort de Mboulou Beka. Cela prendra le temps que cela prendra, mais cette vérité éclatera», a clamé Christophe Ovono Allogo.
Une cérémonie de recueillement a été annoncée pour le 20 mars 2015 au PK 5, au lieu dit Perchoir où leur frère et fils, est tombé. La lettre de demande d’organisation de cette manifestation a été déposée au ministère de l’Intérieur avec une demande d’encadrement par les forces de sécurité. Relevant qu’elle n’a toujours pas reçu de réponse à sa requête, la famille du défunt invite cependant les Gabonais à venir munis de fleurs et de bougies pour cet hommage qui se fera autour du Mvett, de chants religieux et certainement d’un culte œcuménique. «Mieux qu’à perpétuer le souvenir, le Mvett, par le récit de Tsira Nkoghe Nguéma, tient à célébrer Mboulou Beka, pour inviter chacun de nous à rechercher l’immortalité sur les sentiers épars qui mènent aux origines, aux mythes fondateurs de civilisations, aux valeurs gardiennes, non pas de petits intérêts, mais de grands principes de vie qui transcendent tout particularisme local pour étreindre l’universel global», a déclaré, quelque peu lyrique, Me Oyane Ondo.
La famille a rappelé qu’une plainte a été déposée depuis le 19 janvier 2015. Depuis lors, l’information judiciaire n’a pas été ouverte. Enfin, elle a dit ne réclamer que trois choses à savoir «l’enquête sur cet assassinat, une autopsie faite à la régulière en présence des membres de la famille et la reconnaissance du préjudice».
5 Commentaires
Ce jeune homme était un parfait inconnu jusqu’à ce fameux jour du 20 décembre 2014 mais le régime doit savoir que son âme crie vengeance car tous les morts ne sont pas pareils trop c’est trop vous avez trop fait ce jeune homme sera le Norbert ZONGO et à travers lui ce sont tous les morts du système qui crient vengeance du système il sonnera votre glas et ce n’est pas la messe organisée à sainte Marie par un archêveque corrompu et complice et à votre demande d’ailleurs qui changera quelque chose.Son décès a déjà entrainé certaines décisions certes attendues ou espérées mais finalement prises dans la précipitation mais Dieu sait jusqu’où peut encore nous mener son sang.j’ai parlé.
Ah ça! Je n’étais pas au courant que le régime avait fait célébrer une messe en mémoire de Mboulou Beka vraiment ce régime est d’une hypocrisie qui frise l’imbécillité quant aux religieux chez nous ils sont comme l’armée ils sont rangés résolument du côté du pouvoir ils l’ont démontré au moment de la crise du bac et il semblerait que dans l’affaire de l’empoisonnement de AMO un évêque aurait joué un rôle luciférien
Repose en paix cher frère Bruno celui qui t’avait tué va le payé il ya un Dieu personne n’est éternel sur terre la vérité sortira un jour meme dans 20ans
Tôt ou tard, la vérité se saura et les coupables répondront de cet acte de violence gratuite. Ce compatriote, paix à son âme, est rentré malgré lui, et de façon malheureusement tragique, dans l’histoire de ce pays.
Comme le dit une chanson des années 90: tout le monde est coupable de cet assassinat lâche . nous les citoyens nous sommes coupables a cause de notre silence. Martin Luther King disait: « ce n est pas la brutalité de l oppresseur qui me fait peur mais surtout le silence des élites ». Mon frère MBOULOU pardonne moi pour mon silence et ma passivité.