Le collectif des épargnants floués par l’établissement de micro-finance Bâtisseurs de richesses Sarl (BR Sarl) a rencontré le Premier ministre, le 17 novembre courant, afin de lui exposer la situation.  

Daniel Ona Ondo examinant un «livret d’investissement» d’un épargnant BS Sarl. © Primature-Gabon

 

Conduit par Saint Roland Mba Nguema, le collectif des clients de BR Sarl est allé exposer la situation au Premier ministre. Prenant la mesure de ce qui apparaît comme une «filouterie bancaire» à grande échelle, Daniel Ona Ondo a rassuré ses interlocuteurs de ce que le gouvernement prendra toutes les mesures possibles afin que la justice soit rendue et les responsabilités déterminées.

Selon le porte-parole du collectif, cette entreprise qui fonctionne depuis 5 ans avait réussi à embarquer plus de 9 000 épargnants à qui elle versait des ristournes alléchantes. Au bout de trois mois d’épargne, les souscripteurs recevaient un bénéfice de 45% du montant placé. Plusieurs clients ont donc convergé vers cette unité de micro-crédit au détriment des banques conventionnelles. Tout semblait aller pour le mieux du monde jusqu’au mois d’octobre dernier quand certains épargnants, voulant effectuer des retraits d’argent, ont simplement trouvé portes et fenêtres closes. Il n’y avait plus d’intermédiaires pour leur dire ce qui se passait non plus. D’où la montrée d’adrénaline qui a poussé les uns et les autres à se constituer en collectif et entamer le processus d’information des différentes autorités, y compris judiciaires, sans malheureusement avoir gain de cause. La dernière solution étant évidemment ce sit-in devant la Primature qui leur a valu cette audience urgente. Le collectif a également informé le Premier ministre de ce que, bien que les différents bureaux de BR Sarl soient fermés, une structure parallèle, avec les mêmes actionnaires, serait en activité sans que les autorités ne s’en aperçoivent. A moins qu’elles n’en soient les complices.

En réponse à ces révélations, Daniel Ona Ondo a dit qu’il instruira les différents ministres concernés par la délivrance des documents relatifs à l’ouverture et à l’exercice de l’activité de micro-finance. Seulement, il a tenu à indiquer qu’il ne s’agit nullement d’une «affaire publique, mais, strictement privée». Au demeurant, le Premier ministre a redit sa détermination à faire toute la lumière sur ce qui apparait comme un vaste réseau d’escroquerie. Demandant à ses interlocuteurs de prendre leur mal en patience, il leur a suggéré de dresser une liste des épargnants avec les montants déposés. De quoi redonner espoir aux grognards…

 

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Le Package dit :

    Bonjour a vous Gabonreview,
    Je voudrai d’abord saluer votre travail qui est a mes yeux d’une grande qualite et impartiale.
    J’aimerai mettre en lumiere l’existence d’une structure appelee Global Invest et qui fonctionne sur le meme principe que BR Sarl.
    Peut etre pourriez vous informez le public avant que les memes consequences ne s’observent laba aussi.
    Merci.

  2. Port gentil dit :

    Le Gabon est un pays de « droit » veut dire qu’ils ont le « droit » de faire ça! point à la ligne

  3. L'escroqué dit :

    Merci à GR pour votre travail. Rien que vous lire donne un soulagement aux epargnats floués, car cela signifie que vous avez pour ambition de demanteler et informer le public de ce vaste réseau d’escroquerie.

    Je me rends compte que dans ce pays l’insecurité est partout et que la population ne jouit d’aucune protection, elle est livrée à elle meme. Elle se débroulle comme elle peut. nos gouvernants ont démissionnné et c’est clair !

    Cet état de fait reste tres dansgereux pour la paix sociale, car chacun devra à un moment donné se faire justice pour s’en sortir; ça sera la jungle.

    Que les pouvoirs publics trouvent un moyen rapide et urgent pour interpeller les responsables afin de rehabiliter les epargnants.

    Avant de terminer, je me pose la question de savoir pourquoi les responsables de cette structure sont toujours libre de leurs movements jusqu’à présent et pourquoi d’autres structures semblables naissent sous le regard indifferent des autorités compétentes ? N’ya t-il pas une complicité passive ou active de nos dirigeants ?

  4. imagine56 dit :

    Hier les personnes flouées par cette structure BR faisaient face à la police au niveau du Feu rouge du CNC, ils donnaient de la voix, mais la Police-Racket de Moubelet ne leur a pas permis de franchir le barrage.

    Je suis sincèrement désolée pour ces clients, nos compatriotes en particulier, mais quelque part, je déplore cette naïveté qui consiste à passer par des raccourcis au prétexte que l’on obtiendra rapidement des millions.

    Je ne suis pas xénophobe, mais quand je vois des établissements tenus par ces gens qui viennent de l’OUEST là, je fais comme si je n’avais rien vu, je continue à m’en tenir aux vieilles recettes des tontines et à ma vieille banque BICIG.

    Ce n’est pas pour accabler mes compatriotes, mais vous vous laissez trop avoir par les chants de sirène: aujourd’hui c’est BR, demain vous irez remettre votre argent à Aladji, après on va confier son épargne à un feyman qui va vous mutiplier 1.000.000 par deux, vous aussi…je sais que l’on dit que les gabonais sont maboules, mais sachez au moins une chose, on ne devient pas millionnaire comme cela en un laps de temps, sinon faites comme les Mamfoumbi….

    Non sincèrement…aujourd’hui vous n’avez plus que vos yeux pour pleurer, restez dans les banques traditionnelles, les histoires de micro finances qui viennent de l’OUEST là, honnêtement méfiez vous en!

    • Le Package dit :

      effectivement tout investissement cense rapporte plus de 10% par an merite qu’on y regarde a deux fois. Mais alors 45% en trois Mois??
      il fallait se poser une question assez simple: Dans quel genre de business BR Sarl investissait pour avoir de tel rendement?
      Il s’agit tout simplement d’une escroquerie appelee Pyramide de Ponzi ou l’argent des nouveaux « investisseurs » sert a payer les interets du aux premiers. le systeme continue jusqu’ a ce qu’il n y ait plus assez de nouveau arrivant pour payer les anciens.

      • africanostra dit :

        Ces gens ne peuvent s en prendre qu’ à eux même. A vouloir trop gagner on tombe dans ce genre d arnaque. 45% en trois mois c est énorme et aucune banque au monde de donne ce genre de taux d intérêt.
        Il est vrai aussi que les pouvoirs publics devraient regarder de plus près ce genre d établissement Et prendre des mesures adéquats pour que cela ne se reproduise pas.

  5. Freeman dit :

    « Il (Le Premier Ministre) a tenu à indiquer qu’il ne s’agit nullement d’une «affaire publique, mais, strictement privée» ».

    Non Monsieur le Premier Ministre!
    Lorsque l’Etat Gabonais laisse se développer sur son territoire des activités illégales, illicites et destructives pour la population, SA RESPONSABILITé est pleinement engagée!

    Receuillez les listings des épargnants floués et procédez au remboursement des sommes perdues!

  6. ROSTOTATE dit :

    Pourquoi vouloir vendre des chaussures aux lépreux, la politique des banques gabonaises taillées sur mesures a la solde du pouvoir en place et des gros bonnets ou voleurs de la Republique s’est selon, qui est la cause de cette situation.
    Ne voulant jamais prêter aux pauvres, la solution au quartier est le prêt avec intérêt, la bancarisation sauvage et la vente des illusions toutes aussi incivilisées.
    Tien! pendant que nous y sommes, la saloperie de banque de BGFI en dépit des tonnes des liasses qui trainent dans les coffres est incapable de donner plus de 10 millions a un client sur une période de plus de 24 mois.
    Tous ceux qui ont des crédits en ce moment ce sont ceux qui acceptent de les rembourser en moins d’un an.

    Que dit le gouvernement moribond du Gabon? Rien, sinon garder cet argent pour les crimes rituels et la confiscation du pouvoir au peuple.

    C’est la que le gouvernement doit agir pour que la vendeuse des silures du pk8 ou celle de la banane a akebe de tous les problèmes, ait accès aux crédits pour accroitre son activité.

    En ce moment j’oserai croire que les larmes d’ONA ne sont pas des larmes de moquerie.

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