À l’antipode de la CEEAC, la Cedeao appelle le Togo à se démocratiser
Plus influente, la Commission de la CEDEAO sur ses Etats-membres ? C’est ce que relèvent d’anciens responsables politiques d’Afrique centrale après l’appel lancé, le 13 septembre, au Togo par l’organisation économique ouest-africaine…
Manifestation pour réclamer une alternance politique et des réformes, le 6 septembre 2017 à Lomé (Togo). © Pius Utomi Ekpei
Président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao), le Béninois Marcel Alain de Souza était en visite cette semaine à Lomé, au Togo. But de la visite : rencontrer le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, les responsables de l’opposition et des dignitaires religieux. Au terme de cette visite, il a affirmé que «la Commission ne peut pas rester sans rien faire, surtout qu’actuellement le président Faure Gnassingbé du Togo est en même temps le président de la Conférence des chefs d’Etat de la Cedeao».
Depuis près d’un mois, le Togo est secoué par une crise politique. Rassemblés à l’appel de Tikpi Salifou Atchadam, leader du Parti national panafricain, de milliers de Togolais descendent dans la rue pour exiger des changements politiques profonds. Dans ce sens, le président de la Commission de la Cedeao a précisé que ces réformes comprennent «l’instauration d’un mandat de cinq ans, renouvelable une fois, ainsi que le mode de scrutin à deux tours et le vote de la diaspora togolaise». Sur ce, il a eu le sentiment, après son entretien avec Faure Gnassingbé, que les choses vont aller vite. «Le chef de l’Etat nous a écoutés et nous pensons qu’il a exprimé la volonté ferme de parvenir à ces réformes». Marcel Alain de Souza a renouvelé son appel de voir «les autorités et l’opposition togolaises travailler de concert pour les changements politiques majeurs que demandent les populations ; ces réformes sont une aspiration profonde du peuple».
En Afrique centrale, beaucoup d’observateurs doutent de ce que l’actuel Secrétaire général de la Commission économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) puisse prendre une initiative similaire. Une journaliste camerounaise, Priscille Moadougou, pense que «cela est impossible dans notre sous-région où tout le monde le sait, la démocratie et une vue de l’esprit, même au sein des institutions». Pour sa part, un universitaire du Congo Brazzaville estime qu’il est «impossible pour un Tchadien – l’actuel Secrétaire général de l’organisation sous-régionale est un Tchadien – de demander à un des chefs d’Etat membres de démocratiser les pratiques politiques de son pays sans qu’il ne lui soit rétorqué qu’il doit d’abord appeler son pays à se démocratiser».
Le Béninois Marcel Alain de Souza avait succédé au Burkinabé Kadré Désiré Ouedraogo en avril 2016 à la tête de la Commission de la Cédéao.
2 Commentaires
Cher Gérard, il convient de comparer la cedeao à la ceeac et non à la cemac qui, elle, doit être opposée à l’uemoa. Intégration régionale versus intégration sous régionale. Faire le contraire, de la part d’un journaliste, c’est desinformer, faire preuve d’un manque de culture en rapport avec le sujet traité et dégrader inutilement la cote de son média.
Ngota,
Tu as du lire ce texte de travers. Où as-tu vu une seule fois écrit CEMAC ? Gérald Mounomby parle bien de la CEEAC et il la compare justement à la CEDEAO. Le « petit mabouéla » t’a détruit les yeux ou quoi, Ngota ? Je ne faisais que passer…