Visage serré, témoignant de la gravité du moment, loin de son air jovial régulièrement arboré lors de ses sorties médiatiques, le président de la plateforme Ensemble pour le Gabon (EPG), l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, s’est prononcé, le 17 février, sur les événements vécus lors de sa tournée dans la province du Woleu-Ntem. Pour lui et les membres de son écurie, il n’y a pas de doute que «les menaces en tous genres et les intimidations» proférées à leur encontre sont bien orchestrées par «ceux qui tiennent l’État». Pour eux, tout cet acharnement est la résultante de ce que EPG refuse de s’«agenouiller», de s’«aligner». «Rien ne me fera reculer», a-t-il prévenu.

L’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, le 17 février 2025 à Libreville. © GabonReview

 

De retour à Libreville après les événements désastreux enregistrés lors de la tournée des membres de la plate-forme Ensemble pour le Gabon (EPG) dirigée par Alain-Claude Bilie-By-Nze, à Mitzic, l’ex-chef du gouvernement a animé, le 17 février, une conférence de presse au cours de laquelle les membres d’EPG se sont exprimés sur cet épisode malheureux de la vie politique d’un pays en pleine restauration des institutions, des comportements et des mentalités. «J’attends des autorités que la liberté d’aller et venir soit garantie à tous comme le prévoit la Constitution», a-t-il rappelé avant d’indiquer que tout cet acharnement résulte du fait qu’ils refusent de s’«agenouiller», de s’«aligner». «Rien ne me fera reculer», a-t-il prévenu.

Frontalement opposés aux tenants actuels du pouvoir, au Gabon, dont ils dénoncent régulièrement les manquements, les travers, les abus, les intimidations et les promesses non tenues, les membres de la plate-forme Ensemble pour le Gabon étaient tous présents à cette sortie médiatique. Alors que les observateurs et autres partisans espéraient une annonce de candidature, à la présidentielle du 12 avril prochain, du dernier Premier ministre d’Ali Bongo, c’est plutôt un retour sur les événements survenus dans le ‘Grand-Nord’ qui a meublé cette communication.

«Les gouvernants d’aujourd’hui ne sont en rien différents de ceux d’hier»

Rendus récemment dans le Woleu-Ntem pour une tournée entamée dans l’Ogooué-Ivindo, Alain-Claude Bilie-By-Nze et les membres de sa formation ont été victimes d’actes répréhensibles aux yeux de la loi et abondamment relayés sur les réseaux sociaux. Une situation l’ayant conduit à rebrousser chemin. Toutes choses permettant d’en tirer des leçons, les conséquences et surtout de demander aux autorités compétentes d’établir les responsabilités et de garantir les droits et libertés fondamentaux des filles et fils du pays tel que contenu dans la Constitution.

En attendant de voir le dénouement du nœud de l’écheveau de cette affaire, le président d’EPG estime que «ces événements, loin d’être anodins, sont le révélateur d’une bien triste réalité : les gouvernants d’aujourd’hui ne sont en rien différents de ceux d’hier, et pour cause, on a changé le nom de la machine, on a tenté de rafistoler sa carrosserie, mais le moteur est resté le même». Et de s’expliquer en ce sens : «hier qualifié de pouvoir Bongo-PDG, aujourd’hui, c’est le pouvoir PDG (Parti démocratique gabonais)-CTRI (Comité pour la transition et la restauration des institutions)».

EPG dénonce les «mêmes méthodes barbares qui rappellent les tristes années où on faisait la chasse à l’opposant». «Même manipulation de l’opinion par les médias publics. Même implication des autorités militaires, administratives et judiciaires dans la répression. Même recrutement de jeunes désœuvrés qui nous rappelle les tristement célèbres «capipistes» dont certains chefs passés gravitent aujourd’hui dans les hautes sphères du pouvoir», a énoncé le président d’Ensemble pour le Gabon.

«Qui était Premier ministre en 2009 ? Qui était ministre de l’Intérieur en 2009 ? Qui était ministre de la Défense en 2009 ?»

Des membres de la plateforme Ensemble pour le Gabon, le 17 février 2025 à Libreville. © GabonReview

Lors de ce rendez-vous avez les médias, Bilie-By-Nze en a profité pour répondre à ceux qui l’accusent «pour tout et rien». Il évoque les dossiers du barrage de Fé2 à Mitzic, et répond aux allégations indiquant qu’il aurait interdit un meeting d’André Mba Obame. «Non seulement cela est absolument faux, mais qui plus est, je n’étais pas au gouvernement lorsque Mba Obame était candidat en 2009. J’étais député à l’Assemblée nationale et je faisais la campagne de Paul Mba Abessole à Makokou, puisque j’étais militant de son parti, le RPG», a-t-il rappelé, avant de questionner par ailleurs : «qui était Premier ministre en 2009 ? Qui était ministre de l’Intérieur en 2009 ? Qui était ministre de la Défense en 2009 ?»

À propos du barrage Fé2 qui jusqu’alors piétine, l’ancien Premier ministre souligne que lorsque ce projet est lancé en 2010, il n’était pas ministre. «Je n’étais même pas au cabinet du président de la République de l’époque. J’étais député à l’Assemblée nationale», a-t-il fait savoir, non sans faire remarquer qu’avant son arrivée à la tête du département ministériel en charge de l’Energie en 2021, plusieurs autres personnes étaient déjà passées à ce poste.

«Combien de ministres de l’Énergie y a-t-il eu entre 2010, année de pose de la première pierre et 2021, année de mon arrivée au département énergie ? Parmi ces ministres, combien y a-t-il eu d’originaires du Woleu-Ntem, si tant est que chacun doit développer chez lui, selon la fausse idée véhiculée ici et là et qui se situe aux antipodes de ma conception de l’État et de la République ?» a-t-il demandé, ajoutant : «On me dit que j’aurais dû le faire durant mes 7 mois de primature. Mais combien y a-t-il eu de Premiers ministres originaires du Woleu-Ntem ? Combien de temps ont-ils occupé cette fonction ? Combien de fois ? Pourquoi c’est à moi qu’il faudrait le reprocher ?»

Empêcher toute expression libre et démocratique est le signe avant-coureur d’une autocratie, d’une dictature

Bile-By-Nzé est revenu sur les événements de Mitzic et d’Oyem, que les témoignages d’Annie Léa Meyé et Marlène Fabienne Essola Efountame ont permis d’illustrer. «Faire recours à la violence est toujours le signe d’une très grande fébrilité», a fait remarquer Alain-Claude Bilie-By-Nze. Celui qui a également occupé les fonctions de ministre de la Communication observe qu’«empêcher toute expression libre et démocratique est le signe avant-coureur d’une autocratie, d’une dictature».

Dans ce sens, il s’indigne et relève que «ceux qui ont la faiblesse d’imaginer que le Gabon deviendrait une démocratie digne d’envie sous la férule du CTRI et de ses affidés se trompent».

En fin de compte, le président d’EPG a souligné que ces violences physiques et verbales, ces menaces de mort, font partie d’une série d’actes posés à son encontre et qui visent, pensent leurs auteurs, à l’intimider. Il fait savoir que «rien n’a changé» dans le pays. «Sous l’ère dite de la transition, nous vivons les mêmes phénomènes d’appropriation de l’État et de ses rouages au profit de groupuscules qui en usent et en abusent», a-t-il dénoncé, en insistant sur le fait que rien ne le fera reculer.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. ACTU dit :

    Qu’il aille aux elections, il se rendra bien compte que les Gabonais ne veulent pas de lui ni des autres PDGistes.

    Le pouvoir en place aurait du ouvrir des enquêtes et prendre des mesures conservatoires en suspendant temporairement tous les anciens responsables politiques et administratifs responsables individuellement ou collectivement des crimes Economiques, Financiers et de sang des Gabonais.

    • Gayo dit :

      ACBBN a peut de chance de séduire une nombre suffisant de gabonais. Cependant il faut reconnaître que notre peuple est peu exigent et naïf. Pour un peuple qui se respecte le mépris le cynisme et le vice dont a fait montre ACBBN si on peut lui pardonner parce que nous sommes des enfants du Bon Dieu, pas au point de lui dérouler le tapis rouge pour donner des leçons de morale. Certains même, dans une amnésie totale viennent à penser qu’il est devenu indispensable pour notre pays voir l’homme providentiel. Comment des gens intelligents peuvent se faire si facilement séduire par un homme qui a brillé par la perfidie. Les adultes ca ne change pas de mentalité. Surtout pas à 60 ans.

  2. Gayo dit :

    Nous le savons ACBBN. Contre le peuple gabonais, tu n’as jamais reculé. Ce sont ces milliers de gabonais que tu as blessé par ta perfidie, ton mépris, ton arrogance et ton cynisme. Ce sont eux qui ne veulent pas que tu leur donne des leçons aujourd’hui. Tu récoltes ce que toi-même tu as semé. Oligui et son CTRI ne sont pas responsable des ressentiments que tu as toi-même semé dans les cœurs des gabonais. De nombreux jeunes disent qu’ils t’attendent. Tu dois redouter les déplacements de Port-Gentil et Libreville c’est pourquoi tu as commencé par des territoires que tu croyais conquis parce que fang. De nombreux jeunes disent qu’ils t’attendent non pour t’accueillir avec des fleurs. Le CTRI fera de son mieux pour te protéger contre l’inimitié que tu as toi-même bâtit au milieu du peule.

  3. Akoma Mba dit :

    Mitzic, un petit village appelé ville. Mitzic est la honte d’un pays pays riche habité par des mendiants et des pauvres et au lieu de chercher à se développer continue à conserver son image de brigands

  4. Akoma Mba dit :

    Mon cher Gayo, vous êtes de ces analphabètes qui contnuent à ccroire que Jésus a marché sur la mer ignorant que n’importe qui peut marcher sur la mer morte etvque Israel est au ciel et non sur terre.

  5. Gayo dit :

    Surtout on ne pleura pas quand on récolte ce qu’on a semé ACBBN.

  6. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Morceau au choix : « Il fait savoir que «rien n’a changé» dans le pays. «Sous l’ère dite de la transition, nous vivons les mêmes phénomènes d’appropriation de l’État et de ses rouages au profit de groupuscules qui en usent et en abusent». En français facile, je suis avec le CTRI. Amen.

  7. MONSIEUR A dit :

    M. ACBBN, comme vous le dite si bien, vous avez fait vos classes en politique, donc vous devriez également maitriser les rouages du métier.
    Ne venez donc pas faire semblant de pleurnicher devant le peuple Gabonais car vous avez déjà subi ces humiliations quand vous étiez dans l’opposition aux temps du Père MBA des Bois.
    Vous avez prit votre vengeance quand vous êtes rentré dans le PDG, en humiliant publiquement vos adversaires de l’époque, et aujourd’hui vous resubissez les mêmes déboires avec le CTRI qui est devenu votre adversaire après votre chute avec vos amis d’hier.

    Un bon conseil, le peuple oublie mais pas aussi rapidement comme vous semblez le croire.

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