Gabon : Après 33 ans de prison, «le cannibale» Mba Nteme en appelle à Ali Bongo

Après plus de 30 ans de prison et affirmant être innocent des actes de cannibalisme qui lui ont valu une condamnation à mort muée en prison à perpétuité en 2010, l’un des plus vieux prisonniers d’Afrique souhaite bénéficier de la grâce présidentielle ou d’une mise en liberté conditionnelle.

La Une de L’Union du 26 avril 1988 que l’intéressé jugerait mensongère. © Capture d’écran

Placé sous mandat de dépôt le 27 avril 1987 et condamné pour meurtre à la peine de mort le 2 novembre 1988 avant de se voir signifier le changement de sa condamnation en réclusion criminelle à perpétuité 22 ans plus tard, Théophile Mba Nteme souhaite désormais quitter la prison centrale de Libreville, informe un de ses fidèles visiteurs, le jeune juriste Lionel Ella Engonga. Après 33 ans passés à «Sans-Famille», faisant de lui un des plus vieux prisonniers du continent africain, celui que l’on présente jusqu’à lors comme «un mangeur d’hommes» en appelle au président de la République dont il demande la grâce.

À défaut, Théophile Mba Nteme souhaite être placé en liberté conditionnelle «pour bonne conduite en milieu carcéral». Le 30 septembre dernier, il a en effet adressé une lettre à l’Inspecteur des affaires judiciaires du ministère de la Justice, notamment pour l’informer de ce qu’il n’a jamais pu bénéficier ni des grâces accordées aux prisonniers du 3^e âge ni du décret permettant aux personnes ayant déjà purgé 30 ans de prison de recouvrer leur liberté. Selon des informations recueillies par Gabonreview, sa lettre a bel et bien été réceptionnée le 1^er octobre dernier.

Innocent ?

L’ayant plus d’une fois rencontré dans son univers carcéral, le jeune juriste Lionel Ella Engonga rapporte dans un post sur sa page Facebook ce lundi 19 octobre que Théophile Mba Nteme clame désormais son innocence. Il assure n’avoir jamais mangé de chair humaine depuis sa naissance.

Ancien tradi-praticien à succès, le prisonnier dit avoir été victime d’une jalousie de la part d’un certain «AB», ayant profité du décès dans son temple d’une de ses patientes pour l’affubler du statut de «mangeur d’hommes». Il s’avère d’ailleurs, selon le détenu que son accusateur est «une autorité du pays».