Alors que les techniciens d’Entraco, présents sur place le 23 octobre, annonçaient une semaine au moins de travaux pour refaire la route à Meyang, où un glissement de terrain l’avait fracturée, il a été décidé de remblayer la tranchée en urgence et provisoirement, afin de permettre la reprise du trafic et rompre l’isolement de Libreville.

La route nationale 1 rouverte à la circulation avec des travaux provisoires mais rapides - © AGP

Après les fortes pluies de la nuit de lundi à mardi derniers, la route nationale 1 avait été coupée à hauteur du village de Meyang, 5 km après Ntoum sur la route de Kango. Passé les premières heures d’ébahissement, le ministère des Travaux public a réagit avec promptitude, préférant remettre à plus tard la réfection définitive de la route en comblant l’effondrement avec de grosses pierres, plus précisément des blocs de clinker. Le clinker est un constituant du ciment artificiel, qui résulte de la cuisson d’un mélange composé d’environ 75 % de calcaire et de 25 % de silice.

L’entreprise Entraco disposant d’une base à proximité, et donc du matériel nécessaire, a été chargée d’effectuer les travaux qui ont permis le rétablissement de la circulation dès le mercredi soir à 22 heures. Des techniciens de l’ANGT, du ministère des Travaux publics et de l’entreprise Socoba ont, par ailleurs, étudié les lieux afin de proposer une solution pérenne dans les meilleurs délais.

L’interruption de la circulation routière entre Libreville et l’intérieur du pays pose de véritables problèmes socio-économiques, comme l’avait mis en évidence l’affaissement du pont de Kango il y a quelques mois, en particulier dans un contexte d’intensification des échanges de produits agricoles avec les exploitations récentes qui commencent à voir le jour dans le Woleu-Ntem et d’autres provinces. D’autre part, beaucoup d’employés travaillant autour de Ntoum ou dans la zone de Nkok habitent entre Ntoum et Kango, et ne pouvaient plus se rendre à leur travail. Enfin, que ce soit pour les exploitants de bois ou les transports de marchandises, cet axe routier est incontournable dans les deux sens de la circulation.

En 48 heures, de nombreuses explications ont commencer à circuler sur les motifs de cette effondrement de la route, tout comme celui qui a causé la rupture de la canalisation de la SEEG. Certains géologues parlent d’une modification profonde des flux hydriques dans le bassin de Ntoum suite à l’industrialisation de la région : Nkok bien sûr, mais aussi les déforestations nécessaire aux plantations de SIAT Gabon, celles dues à l’afflux, encore raisonnable mais sensible, de populations vers ce nouveau bassin d’emploi et l’arrivée des faubourgs de Libreville sur l’axe Libreville-Ntoum. D’autres pointent du doigt les malfaçons d’origine et le manque d’entretien de la route dont il faut bien remarquer l’affaissement à divers endroits. Plus anecdotiques, quelques églises, sans doute fâchées avec la politique gouvernementale, affirment qu’il s’agit d’« une punition divine » quand d’autres mettent en cause les changements climatiques et « les pluies de plus en plus importantes qui ramollissent le terrain ». Les ingénieurs qui devront travailler à la réfection de la RN1 auront donc tout intérêt à se doter d’un crucifix, de bottes et d’un parapluie !

 
GR
 

5 Commentaires

  1. mackossocabrimort dit :

    RN1= le mythe de Sisyphe pour engraisser toutes ces entreprises routières (Socofi, Hassan Hedjeij, colas ect) avec leur slogan bidon avec COLAS la route avance. Un tronçon sur lequel on injecte des milliards chaque année, foutaise oui.

  2. Yves dit :

    Désolé,

    Ce remblai vient couper le cours d’eau qui a causé cet éboulement. Au fil du temps, l’érosion de l’eau fera son travail, que prévoient les autorités pour empêcher un autre éboulement? Encore du travail bâclé!

  3. Ni lire ni Ecrire dit :

    Ce n’est pourtant pas impossible de faire de bonnes routes en Afrique. Encore faut-il prévoir non seulement les intempéries mais les énormes surcharges à l’essieu de certains camions. Et si les transporteurs qui bousillent nos routes a trop charger leurs remorques devaient payer leur part des réparations? Ca serait pas logique avec la politique du Gabon Vert, Monsieur Gabon Emergent?

  4. Un Gabonais dit :

    Ce qui me déprime le plus est que personne n’a relevé le fait qu’il suffit de couper une route pour isoler totalement la capitale gabonaise du reste du pays. Et dire que nous sommes dans un pays ou la décentralisation n’est qu’une vaine pensée. Que Dieu protège le Gabon ( « Il n’y a que toi seigneur… » dixit un certain cantique)

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