Réalisation de plans d’architecture facturée à 7 milliards de FCFA, une commande de table-banc n’ayant jamais été livrée, mais pour lequel le constructeur réclame plusieurs millions de francs à l’État, des coups de peinture sur des bâtiments censés être rénovés au préalable… de nombreuses PME locales ont tenté d’«escroquer» l’État qui vient de découvrir et d’annuler environ 241 milliards de FCFA de fausse dette.

© Gabonreview/Shutterstock

 

Lancés en juin après la mise en place de cette plateforme à l’initiative d’un Ali Bongo soucieux des difficultés vécues par les petites et moyennes entreprises locales en ces temps de crise accentuée par la pandémie du Covid-19, les travaux de la taskforce sur la dette intérieure n’ont pas fini de livrer leurs secrets. Moins d’un mois après la découverte de 100 milliards de FCFA de réclamations douteuses que les entreprises ont consenti à abandonner pour éviter des poursuites judiciaires, ce sont environ 241 milliards de FCFA de «fausse dette» sur les 370 milliards audités qui viennent d’être découverts. Ce qui représente donc environ 70% des réclamations des PME qui disaient avoir effectué des travaux pour le compte de l’État.

À l’épreuve des faits, les vérifications effectuées sur le terrain auraient démontré le contraire. Plusieurs entreprises réclamant de l’argent à l’État n’auraient jamais livré les commandes passées par le gouvernement. Selon certaines indiscrétions, de nombreuses surfacturations auraient été découvertes à l’exemple des 7 milliards de FCFA réclamés par un cabinet d’architecture « pour la simple réalisation des plans d’une infrastructure publique », précise le site Medias241.com.  Nos confrères évoquent également l’exemple d’une dette douteuse de «100 milliards de FCFA pour du mobilier scolaire qui n’a jamais été livré».

Pour parvenir à cette réduction importante de la dette intérieure, la taskforce ne s’est toutefois pas intéressée à la seule vérification liée à la livraison des commandes publiques par les PME. La plateforme s’est également penchée sur la conformité de ces entreprises vis-à-vis de la loi. Elle a notamment exhibé des passations de marché jugées «non conformes». En effet, plus de 90% des marchés auraient été passés de gré à gré et l’État aurait été engagé par des personnes qui n’ont pas autorité à le faire. De même, la taskforce a souhaité s’assurer que ces entreprises sont à jour de ses obligations sociales (CNSS, CNAMGS). Il s’est d’ailleurs trouvé que plusieurs ne l’étaient pas.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Bassomba dit :

    Du bon travail, bravo!

  2. Moutsinga dit :

    Félicitation pour la découverte de ces fraudes. Mais pour les marchés de gré à gré , on le savait déjà .Trop de favoritisme dans l’acquisition des marchés publiques. Donc il fallait que le pays traverse une période aussi dure économiquement pour qu’ils mettent en place des audits aussi sérieux et transparents? Pourquoi ne le faisaient-ils pas en période grasse? Bref, vaut mieux tard que jamaid.

  3. MBOUMA Remy dit :

    Après on va accuser le système de voler alors que le gabonais lambda vole autant…

  4. Collectif Marseille 2 dit :

    Découverte de fausses dettes c’est bien, mais quel sort est réservé aux complices de ces PME qui ont permis d’enregistrer cette dette pour le compte de l’Etat?
    Ce n’est certainement pas le Gabonais de Marseille 2 qui faute d’emploi déambule dans les rues d’Akanda en longueur de journée réfléchissant à comment faire suite aux litiges fonciers dont il est conforté face aux nombreuses SCI telles que KABI BTP, qui serait responsable.
    Ces fonctionnaires doivent être sanctionnés conformément à la loi 8/91 du 26 septembre 1991 portant statut général des des fonctionnaires, en ses articles 128, 129 et suivants. Mais bon vu que plusieurs ont certainement des parapluies.. attendons voir..
    Pendant ce temps à Marseille 2 nous disons que YE7 est déferrent de YE8,.. nous ne sommes pas sur le titre foncier de quelqu’un ..

  5. Evans Daryl dit :

    Bonjour.
    J’aimerais tout d’abord adresser mes sincères félicitations au travail fourni par les investigateurs de cette découverte.
    Aussi, il faudrait que vous soyez s’il-vous-plaît,sérieux dans votre boulot,pas question de vous laisser intimider ou influencer par qui que ce soit.
    Il faudrait que ces responsables de fausses dettes répondent de leurs actes devant la justice car on en a marre des fraudes,vols, d’enrichissement illicite. Le Gabonais ne profite plus de ses richesses parce que les gens sur qui le Président compte pour faire avancer le pays,sont des voleurs. Un système pourri. Non mais bon sang. Ayez un peu pitié des gens,Seigneur !!!
    Je pense tous les documents découverts ont des dates qui coïncident avec les personnes en fonction durant lesdites dates… Svp, Messieurs et Mesdames les représentants de la justice de notre pays,nous comptons sur vous pour enfermer ces malfrats. Merci

  6. diogene dit :

    Les pompiers pyromanes à l’œuvre !

  7. Nathan dit :

    Pour cet audit, les résultats sont mis à la disposition du public.
    Qu’en est il de l’audit des effectifs réels des régies financières. Alors que les syndicats de ces administrations réclament leur publication depuis plus d’un an.

  8. Alan Matamba dit :

    Maintenant que le pot au rose est découvert quand sera-t-il au niveau de l’exécution des travaux à proprement parler ?
    Nous voyons sur le terrain ces pseudos entreprises notamment sur l’embellissement des voiries de Libreville, faire du saupoudrage au détriment,de la qualité de ceux-ci.
    Elles se livreront toujours au même exercice de la surfacturation.

  9. Mezzah dit :

    On serait tenté d’applaudir naïvement mais en regardant les choses de près on peut s’apercevoir que c’est une grosse escroquerie intellectuelle.

    Cela fait 53 ans que les sociétés fictives se servent dans les caisses de l’Etat sans être inquiétées leur parapluie étant le reversement d’une grosse partie des sommes indûment perçues à Delta Synergie (les Bongo) et aux fonctionnaires notamment ceux du Ministère des Finances. Il suffit de prendre les pièces comptables qui ont été déposées par les sociétés et verra bien qui a signé quoi.

    Le vrai changement arrive.

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