Gabon : Malgré la libération de Ngambia, l’enquête se poursuit en Suisse
Suite à un acte transactionnel, l’ancien tout-puissant ministre de la Promotion des investissements, des Transports, des Travaux publics, de l’Habitat, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire, Magloire Ngambia, a été libéré le 24 septembre dernier. Cela n’a pas pour autant mis fin aux enquêtes concernant le volet «corruption passive» au profit de l’homme d’affaires italien, Guido Santullo, décédé en 2018, dont il fait l’objet.
Le 24 septembre dernier, la Cour criminelle spéciale devant laquelle l’ancien ministre Magloire Ngambia comparaissait pour détournement de 4 milliards de francs CFA, lié à la construction de la route Akieni-Onga, avait ordonné sa libération. Cela n’a pour autant pas mis fin aux poursuites envers l’ancien membre du gouvernement, puisque le confidentiel Africa Intelligence, du 6 octobre, relève qu’il reste accusé de «corruption passive» au bénéfice de l’entrepreneur italien, Guido Santullo. L’enquête menée par le parquet fédéral suisse se poursuit.
Le confidentiel indique que depuis plusieurs mois, «la justice gabonaise, qui reste saisie du volet «corruption passive» de l’enquête, transmet des éléments sur ce dossier au ministère public de la Confédération suisse» qui suit l’affaire depuis 2019, à la suite d’une plainte du Gabon contre le magnat du BTP, à Genève, en 2018.
Par ailleurs, la Suisse a bloqué une trentaine de comptes bancaires pour un montant total de 65 milliards de francs (6,2 millions d’euros) et que les enquêteurs seraient sur le point de boucler les analyses des différents mouvements sur ces comptes. Une opération enrichie par les éléments apportés par le Gabon, à travers une Commission rogatoire. Selon Africa Intelligence, la veuve de Guido Santullo et ses quatre enfants ont tenté de faire lever les séquestres sur ces comptes, sans succès. Leur demande a été rejetée.
Cousin d’Ali Bongo, Magloire Ngambia a été notamment accusé de détournement de 4 milliards de francs CFA, lors de l’attribution du marché de la construction de la route Akieni-Onga (60 kilomètres) à la société de l’homme d’affaires italien Guido Santullo. Selon les dispositions de l’article 149 du Code pénal, il encourait la peine maximale de 20 ans de prison et une amende de 100 millions de francs CFA. Sa culpabilité dans les faits de détournement des deniers publics a été établie.
En répression, il lui a été infligé 44 mois, 13 jours de prison et 100 millions d’amende. Par la même occasion, la Cour avait ordonné la levée du mandat de dépôt ainsi que sa mise en liberté, mais les dossiers ne sont pas encore clos au niveau de la Suisse où une plainte demeure.
4 Commentaires
65 milliards de Francs Cfa ne font pas 6,2 millions d’euros. Merci.
Voila 1 individu qui est en liberté.pourquoi?il devrait rester 50ans en prison et l’Etat tecupere tous ses biens.
Pour la sortie de sieur NGAMBIA des arrangements ont eu lieu, c’est ce qui a été dit. Face un fait aussi grave, médiatisé même à l’International le Gouvernement Gabonais ou la justice Gabonaise (ce qui semble être pareil) aurait du jouer toute la transparence. Mais là on a fait les choses comme des délinquants qui se sont entendus. C’est pas étobbant car les montants annoncés s’ils sont réels impliquent forcément plusieurs personnes du Pouvoir. Ngambia n’est pas arrivé au Gouvernement par hasard. C’était un mercenaire aux ordres des tout-puissants et forcément ALI BONGO et ACCROMBESSI, tous deux connus pour leur affairisme notoire. Le pauvre s’est au passage un peu trop servi et n’ a jamais su jouer d’allégeance en toute circonstance affiché par les politicards du PDG. Voilà l’origine de son tort.
Croire qu’on puisse emprisonner au Gabon un influent membre du système PDG pour 4 milliards de FCFA est une vraie rigolade.
La justice suisse, si elle fait proprement son travail on découvrira des choses incroyables. 50, 100 milliards de FCFA de détournés et peut-être plus.
Au PDG voler les deniers publics n’a jamais été un crime. Il a manqué à NGAMBIA de savoir jouer la comédie politicienne, lui qui était nouveau dans cet univers malsain.
Le pouvoir a peur que tout se sache, NGAMBIA pourrait tout cracher, mais pourra-t-il quitter le pays par la suite ou même revivre normalement. That is the question.
Au Gabon la justice est minable.
Tout à fait d’accord avec Lavue.