Gabon : La reconnaissance légale du mariage coutumier en débat à l’Assemblée nationale
Les députés de la Commission des Lois, des Affaires administratives et des droits de l’Homme ont auditionné, le 15 septembre, le sénateur Ernest Ndassiguikoula sur sa proposition de loi portant reconnaissance légale du mariage coutumier en République gabonaise. Le sénateur estime que légaliser ce type de mariage lui offrira un cadre juridique tout en procurant des avantages à l’épouse et aux enfants.
Initiateur du projet de loi portant reconnaissance du mariage coutumier en République gabonaise, le sénateur Ernest Ndassiguikoula a défendu, le 15 septembre, son projet de loi devant la Commission des Lois, des Affaires administratives et des Droits de l’homme de l’Assemblée nationale. Comme principaux arguments présentés, ce texte permettra de reconnaître légalement le mariage traditionnel, de même qu’il donnera à ses bénéficiaires, notamment à l’épouse et aux enfants, des droits et des avantages devant la loi. Mieux, il assure qu’il s’agit de réconcilier nos pratiques en matière de mariage avec la loi.
Se prononçant sur la dot, en termes d’argent ou de présents, le sénateur suggère de revoir tout le contenu. Pour lui, présents et argent versés devraient être donnés de manière symbolique. Ce qui permettrait d’éviter de dépouiller le marié et sa famille. Il s’agit «d’un processus de transformation sociale, de garder nos coutumes, nos pratiques et nos rites, en les adaptant au contexte nouveau que nous imposent la modernité et le droit dont nous sommes les dépositaires en tant que législateurs», soutient le sénateur.
Au sortir de cette audition, le député ont décidé de la mise en place d’une Commission mixte comprenant les parlementaires du Sénat et de l’Assemblée, ainsi que d’autres personnalités de la société civile. Ceci permettrait d’enrichir cette loi dans l’intérêt du plus grand nombre. Lu en première lecture au Sénat, «ce texte d’une importance capitale» a suscité diverses réactions chez les élus du peuple. Ils ont souhaité son amélioration pour mieux asseoir les bases de la modernisation du mariage coutumier, tout en tenant compte des réalités locales.
6 Commentaires
Là où certains gabonais ont vu dans le mariage coutumier, une source d’enrichissement spontanée, hum !!! Et pour d’autres, une manière d’étaler, d’extérioriser leur opulence, leur aisance financière. Venir parler de symbolique, mon oeil…
Mon Cher Endundu, à travers toi, bon nombre de concitoyens, à qui je souhaite dire, finalement, TOUT EST CRITICABLE dans le pays, même quand une initiative mérite d’être saluée! Pour ma part ce projet de loi, vient peser sur la balance de la source de nos lois, toutes ou presque empruntées à nos ancêtres les Gaulois. Ce projet de loi vient également ouvrir la voie à la proposition des lois provenant de nos us et coutumes. Il est plus fondamental que le brouhaha de la dépénalisation de l’homosexualité qui a prévalu il y a peu sous nos cieux…La question de la source de nos lois reste prégnante dans la mesure où, malgré la modernité de plusieurs de nos valeurs actuelles, nous sommes avant tout africains, bantous, en l’occurrence, et nos sociétés ancestrales ne rendaient pas le droit ou la Justice selon les canons occidentaux. Le mariage coutumier est un exemple pratique ou us et coutumes qui n’a jamais été pris en compte dans notre arsenal juridique. Il était temps.
C le contournement du régime monogamique en douce … aussi.
Moi pour ma part je trouve cette loi bénéfique pour encourager les jeunes à se marier, les autorités doivent aussi jeter un coup d’œil sur la somme d’argent qui est dédiée à la dot pour éviter de dépouiller le marié(moi je propose le cota de 500 000 xaf pour motiver les jeunes ou des familles qui ne possèdent pas assez des moyens financiers.
Si on se marie a la coutume le mariage a l’état civil n’est plus nécessaire ????
Il est temps que ce mariage soit reconnu surtout en faveur de la femme et des enfants qui sont souvent éjectés après la mort du mari. Aussi, ce qui concerne la dot est un symbole qui doit être examiné par la femme qui connait son conjoint et la famille de la femme pour leur honneur.