En dépit des efforts consentis par le gouvernement ces cinq dernières années, notamment en termes de réduction des effectifs dans la fonction publique, le budget alloué par l’État pour le paiement des salaires des fonctionnaires et des agents de la main-d’œuvre non permanente n’a pas fini d’augmenter.

Des fonctionnaires en attente du retrait de leurs salaires au siège du Trésor public, à Libreville. © D.R.

 

Prorogé de 36 mois, donc jusqu’en 2021, le gel des recrutements dans la fonction publique hormis les secteurs jugés prioritaires tels que la santé, l’éducation et la sécurité, devrait logiquement permettre au Gabon de faire des économies. En décidant de ce gel, le gouvernement espérait ainsi réduire la masse salariale du secteur public, pour permettre à l’État de faire face à la crise économique accentuée par l’effondrement des cours du pétrole dès fin 2014.

L’astuce ne semble pas très bien fonctionner au regard des chiffres de la direction générale du Budget et des Finances publiques (DGBFIP) qui révèlent qu’en réalité, les effectifs à la fonction publique n’ont pas cessé d’augmenter. Conséquence : la dépense de personnel de la fonction publique a enregistré une hausse de 2,2% au premier trimestre 2020. De 156,4 milliards de FCFA au 1er trimestre 2019, la solde permanente est en effet passé à 159,9 milliards en fin mars 2020.

En cause, la DGBFIP pointe le «recrutement des agents en présalaires dans les secteurs prioritaires». De 88 299 au premier trimestre 2019, le nombre de fonctionnaires (hors collectivité) est donc passé à 88 934, soit une hausse de 0,7%.

La MONP ne coûte plus si cher !

À côté du relèvement des effectifs de la fonction publique, l’on note tout de même que la mesure liée à la réduction de la main-d’œuvre non permanente est concrète. Les effectifs de la MONP ont baissé de 5,2% à fin mars 2020, pour s’établir à 13 589 agents, informe l’administration du Budget et des Finances publiques, qui explique que «cette évolution est la résultante de la politique de non-remplacement systématique des agents de cette catégorie admis à faire valoir leurs droits à la retraite».

À fin mars 2020, la masse salariale de la MONP a ainsi baissé de 43,1%. De 8,3 milliards de FCFA au 1er trimestre 2019, celle-ci est passée à 4,7 milliards à la même période en 2020. L’État a donc dû payer 169,1 milliards de FCFA pour honorer les salaires du secteur public.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Cathy dit :

    « …devrait logiquement au Gabon de faire des économies… » Dès économies avec les Bongo-Valentin à la tête du Gabon, c’est tout simplement impensable.

  2. Père de Dieu dit :

    Dieu mon Fils

    Monsieur Griffin Ondo Nzuey doit aller jusqu’au bout de cette logique parcellaire.

    Les gabonais attendent qu’il donne des chiffres sur le montant des dépenses trimestrielles de la présidence de la république, et des hautes institutions (salaires, indemnités de souveraineté, véhicules de fonction, voyages, soins… ).

    A noter que la plupart des recrutements des fonctionnaires et MONP pendant cette période sont basés plus sur des liens de parenté, moins sur la compétence.
    La preuve : les retenus du « concours » pour intégrer la garde républicaine sont répartis comme suit 375 pour le Haut Ogooué, et 450 pour le reste du Gabon, ce qui fait un total de 825 retenus.
    Seuls 400 seront définitivement admis ; le ratio restant inchangé on aura 45,45% des admis pour le Haut Ogooué et 54,54% des admis pour le reste du Gabon.

    Père.

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