En colère et protestant contre le racket des policiers et gendarmes, les taximen de Port-Gentil ont garé leurs véhicules dans la matinée du 13 juillet pour interpeller les autorités sur cette situation impactant considérablement leurs recettes déjà amaigries par la crise sanitaire du Covid-19.

En colère et protestant contre le racket des policiers les taximen de Port-Gentil ont garé leurs véhicules, le 13 juillet 2020. © Gabonreview

 

A l’appel de plusieurs syndicats du secteur des transports de l’Ogooué-Maritime, un mouvement d’humeur des taximen a perturbé la circulation au cours de la matinée du 13 juillet 2020 dans la capitale économique. Les chauffeurs de transport en commun ont décidé de garer leurs véhicules à l’esplanade de la place de l’indépendance pour mieux exprimer leur colère et dire non au racket exercé par les policiers et gendarmes.

«On s’est réveillé ce matin pour dire non au racket que nous font subir la police et la gendarmerie. On a tous nos dossiers à jour, pour la plupart, ils sont propres sans défaut. Quand on nous contrôle, le policier demande seulement ses 1000 francs CFA. Ils ne tiennent pas compte des dossiers ? C’est 1000 francs CFA ou rien. Et ils ont des cahiers et des stylos où ils notent chaque taxi qui passe sans payer. C’est trop !», a déclaré Sylla Ousmane, taximan.

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A cette récrimination s’ajoute la difficulté à s’acquitter des frais de la vignette en cette période de crise, où la mesure de 3 clients ne permet pas de réaliser un chiffre d’affaires leur permettant de se tirer d’affaire. «La semaine dernière, le maire a fait bloquer toutes les voitures qui n’avaient pas de numéro. On a payé les 24.000 francs CFA et aujourd’hui, on doit payer à chaque carrefour de contrôle ? Non !», a ajouté Sylla Ousmane.

Les agents des forces de l’ordre arrivés sur les lieux ont usé de pédagogie pour disperser les manifestants et faire respecter l’interdiction de regroupement de plus de 10 personnes. Ils auraient cependant embarqué quelques chauffeurs dont les collègues ont revendiqué la libération. Ce mouvement des taxis a surpris la population, contraignant certains à la marche pour vaquer à leurs activités.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Idounda dit :

    Une enquête doit être diligentée pour faire la lumière dans cet affaire. Les transporteurs revendiquent publiquement et mettent en cause la Police et la Gendarmerie Nationale; ces deux forces de sécurité et de défense spolieraient ainsi le peuple. Alors, on ne serait plus en sécurité car ceux qui sont chargés de garantir la sécurité des populations deviendraient des délinquants.

  2. beka dit :

    Je ne finirais jamais de m’interroger sur les raisons pour lesquelles des agents des forces de l’ordre, commis par l’Etat pour assurer l’ordre et la sécurité au bord de nos routes et chaussées, agiraient comme des brigands, aux mêmes endroits où eux-mêmes commettent de façon autorisée des forfaits identiques ?

    Cela fait plusieurs années déjà qu’un certain Menié dénonce un phénomène identique à Libreville ; ledit phénomène s’est propagé à Port-Gentil, sans doute dans d’autres villes du Gabon. Le plus surprenant, c’est que les gesticulations de ce monsieur ne semblent avoir ému ni les commandants en chef de la police ou de la gendarmerie, ni leurs ministres de tutelle, ni personne d’autre. Une simple voix dans le désert, de telle sorte que l’on se souvient de l’adage : « Qui ne dit rien, consent… », ou « autorise » ?

    A Libreville, aucun transporteur ne semble plus du tout disposé à protester contre ces méfaits des forces de l’ordre et de sécurité qui, reconnaissons-le, ne datent pas d’aujourd’hui au Gabon. Qui ne se souvient du terme : «saluer le képi du chef » ? En effet, le phénomène se serait même amélioré. Sur certaines voies, les policiers semblent avoir recruté des individus chargés de « récolter » à leur place, le fruit de leur racket au bord de la chaussée. Selon les taximen, ils empocheraient la somme de cinq cent francs par taxi bus ; les gendarmes celle de mille francs dans des conditions identiques. Ceux qui n’obteptempèrent pas, les mauvais élèves, sont voués à des désagréments multiples dont le plus courant est la séquestration des documents de travail du taximan.

    En partant de ce triste constat, on réalise que les policiers et autres forces de sécurité sont mal rémunérés dans notre pays. Par ces agissements, ils démontrent leur manque de culture patriotique qui aurait pu les contraindre à discerner l’intérêt de l’Etat de leurs propres poches. Car aucun rond ainsi empoché sur le bord de la route ne va dans les caisses du Trésor public, même s’il aurait permis d’améliorer leur quotidien.

  3. Ikobey dit :

    On a toujours connu ça ! C’est devenu une tradition gabonaise ! et ça ne changera pas puisque les victimes sont étrangères .

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