Covid-19 : Les ministres africains des Finances s’inquiètent

Selon les ministres africains des Finances, si les mesures ne sont pas mises en place maintenant pour limiter la propagation du Covid-19, les économies du continent ne pourront se remettre des effets néfastes de cette crise qu’au bout de trois ans après l’épidémie.

L’économie africaine sera sévèrement impactée par l’épidémie du Covid-19, préviennent les ministres des Finances africains. © D.R

Le monde fait face à une urgence de santé publique grave et aiguë, impactant sévèrement l’économie, en raison de la pandémie du Covid-19 en cours. Les effets de cette crise peuvent être dévastateurs en Afrique si des mesures ne sont pas prises maintenant, assurent les ministres africains des finances réunis le 31 mars 2020, par visioconférence, à l’initiative du secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies Vera Songwe.

Tout en reconnaissant les mesures politiques louables prises par les gouvernements, les ministres n’ont pas manqué de souligner les difficultés auxquelles sont confrontés les pays du continent, à cause d’un ralentissement profond et synchronisé de l’économie. Pour ces derniers, il est urgent de prendre «toutes les mesures possibles pour ralentir et maîtriser la propagation du Covid-19 à court terme», même si le combat s’annonce difficile.

Les ministres des Finances ont convenu d’appeler à l’allégement de la dette des partenaires bilatéraux, multilatéraux et commerciaux avec le soutien des institutions financières multilatérales et bilatérales telles que le FMI, le GBM, l’UE, pour permettre à leurs pays de disposer d’un espace budgétaire nécessaire pour faire face à la crise du Covid-19. Ils souhaitent également une période plus longue pour l’allégement de la dette et l’abstention des paiements d’intérêts sur une période de 2 à 3 ans pour tous les pays africains, qu’ils soient à faible revenu (PFR) ou  à revenu intermédiaire (PRI).

De même, les ministres africains des Finances ont sollicité d’urgence un financement rapide de 100 milliards de dollars pour combattre le Covid-19, souhaitant que l’attention immédiate soit mise sur le front sanitaire et humanitaire. «Il est nécessaire de poursuivre la sensibilisation, les tests et la distanciation sociale».