Échanges commerciaux : La Cemac affiche sa préférence communautaire
Le Comité régional d’agrément au tarif préférentiel généralisé de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale se réunit du 20 au 24 février à Douala, au Cameroun. 304 produits sont à l’étude et pourraient circuler librement dans la zone Cemac pour permettre la croissance de la sous-région.
Pr Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac. © D.R.
Ouverts par le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) le 20 février, les travaux du Comité régional d’agrément au tarif préférentiel généralisé Cemac se tiennent jusqu’au 24 février à Douala au Cameroun. «Plusieurs États membres de la Cemac n’avaient pas encore mis en place leur comité national d’agrément mettant ainsi le comité régional dans l’incapacité de siéger et de délibérer avec un quorum statutaire satisfaisant. Ce qui a pénalisé pendant plusieurs années des entreprises de la sous-région disposant pourtant des potentiels d’exportation incontestable dans notre sous-région, malgré l’existence dudit dispositif», a déclaré Daniel Ona Ondo. Selon lui, «le manque de réactivité adéquate et de suivi tant du côté des Etats que du côté de la Commission de la Cemac a été un sérieux revers voire un frein au processus d’intégration».
Durant cette rencontre, a expliqué Jean Richard Ngouala, chef de section du tarif et du contrôle de l’application des règles d’origine de la Douane congolaise, il s’agit d’agréer des produits qui devraient circuler librement s’ils répondent aux critères définis par le législateur communautaire. «Il y a 304 produits qui sont soumis à l’agrément. S’ils remplissent les critères requis, ils devront circuler librement dans la zone Cemac. Ça ne paiera pas les droits de douane. Ce sera soumis aux tarifs préférentiels généralisés», a-t-il expliqué.
À travers cette démarche, la Cemac compte accélérer les échanges commerciaux entre le Cameroun, le Gabon, le Congo, la Centrafrique (RCA), le Tchad, la Guinée équatoriale, en misant sur la commercialisation des produits industriels fabriqués dans chacun de ses six États membres. Sur les 304 produits issus de 25 entreprises, plus de 200 sont du Cameroun, 62 du Gabon, 4 du Congo, 6 de la Guinée équatoriale, 14 de la RCA.
À en croire Daniel Ona Ondo, les deux notes de conjoncture 2017 et 2018 de la Commission de la Cemac révèlent un niveau d’échange des biens transformés extrêmement bas. «Les échanges en Afrique centrale sont de 3,5% ce qui n’est rien», a-t-il dit. L’idée est de booster la croissance de la Cemac en portant ce niveau à 10% en 2021. «Donc le comité régional d’origine va agréer les entreprises qui sont appelées à exercer dans l’espace régional et bénéficier des tarifs préférentiels. Pour nous, c’est une avancée considérable parce que les producteurs, les industriels qui sont en Afrique centrale peuvent bénéficier d’un marché qui fait plus de 50 millions d’habitants et peut-être plus tard, aller dans la configuration Cemac/CEEAC à 180 millions d’habitants et pourquoi pas, comme on est dans le cas de Zlecaf, aller beaucoup plus loin», a-t-il indiqué.
Daniel Ona Ondo estime que cela permettra de régler les problèmes de balance de paiement et de devises. «Nos pays ont des balances de paiement déficitaires parce qu’on ne vend pas souvent entre nous», a-t-il affirmé. Selon le commissaire en charge du marché commun de la Cemac, la zone accuse un déficit alimentaire de 2000 milliards de francs CFA, dont près de 400 milliards dus à l’importation de la viande et des produits bovins, alors que le Tchad dispose de 120 millions de têtes de bovins qui pourraient alimenter toute la sous-région.
1 Commentaire
Nous sommes pour une Afrique qui s’assume pleinement.Toutes nos félicitations au comité régionale d’agrément au tarif préférentiel généralisé de la CEMAC pour cette avancée historique qui cadre avec les aspirations de l’ensembles des états membres, et surtout celles des peuples…