Soupçonné pour sa gestion : Pr Ropivia prêt à rendre compte après sa démission
Après que la présidence de la République a suggéré au ministre de l’Enseignement supérieur de commander un audit financier à l’Université Omar Bongo (UOB) notamment, le recteur qui a démissionné ce mardi 11 février dit être disposé à rendre compte de sa gestion de l’établissement depuis sa nomination en mars 2013.
Pr Marc-Louis Ropivia, recteur démissionnaire de l’UOB. © Gabonreview
Fragilisé ces derniers jours par la présidence de la République qui a poussé le ministre de l’Enseignement supérieur à lui adresser récemment une «demande de clarification» suite à la nomination de sa chargée de mission au poste de conseiller en charge de la Scolarité, déniant de ce fait la nomination par le Conseil des ministres du directeur de la Scolarité, le Pr Marc-Louis Ropivia a démissionné mardi. L’ex-recteur de l’UOB explique avoir «décidé de [s’épargner] le déshonneur d’un combat risible dans lequel tentent de [l’entraîner], à travers une certaine presse et via des jeunes collaborateurs à la fragilité sociale et morale avérée, des universitaires en quête effrénée de pouvoir dans la sphère politico-administrative de notre pays».
Et au moment où plane un audit financier suggéré par le palais présidentiel, censé faire la lumière sur la gestion de l’UOB et d’autres établissements d’enseignement supérieur publics ces 5 dernières années, le recteur démissionnaire laisse entendre qu’il ne craint rien. «Je reste à la disposition des autorités compétentes pour rendre compte de ma gestion», écrit-il dans sa lettre de démission adressée à Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, le ministre de l’Enseignement supérieur.
Dans sa lettre de démission, l’ex-recteur de l’UOB nie également avoir critiqué et contesté publiquement le pouvoir discrétionnaire du président de la République ayant nommé, en novembre 2019, trois personnes au sein de l’administration de l’université. Pour ce qui est de la nomination de son ancienne chargée de mission, il assure qu’il a agi conformément à certaines dispositions légales qui confèrent une autonomie aux universités et grandes écoles publiques. Le Pr Marc-Louis Ropivia ne manque toutefois pas d’indiquer que «certaines nominations prononcées pour le compte de l’UOB sont contraires à l’esprit de ce texte novateur».
3 Commentaires
Bravo à Ropivia…il en faut beaucoup dans ce Gabon même si l’idéal aurait été de tenir tête au « prince » …combat vain de toute façon … la démission est un véritable « pied de nez « .
Dans une Administration gérée par les « messagers intimes » qui ne font même pas cas de la déontologique administrative, la forme de la lettre de Ropivia est une leçon en soit.
Bravo à Ropivia
Sans maitrise la puissance n’est rien.
Bjr. Soyons juste en posant la question de savoir qui respecte la loi dans ce cas de figure. regardez bien ceci: le gouvernement nomme sans l’avis du Recteur. De l’autre coté le Recteur nome selon les textes endogènes de l’UOB. Qui a raison .Amen.