Récupération des bois au sol : Lee White accusé de nuire aux nationaux
Les petits exploitants forestiers exerçant dans la récupération des bois abandonnés regroupés au sein de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) accusent le ministre de la Forêt de mettre en place «des mécanismes visant la nuisance des activités des nationaux», alors qu’une nouvelle opération de récupération du bois illégalement coupé a été lancée.
Lee White, le ministre de la Forêt, est accusé par la CGPMEI de tenter de nuire aux nationaux de la filière forêt-bois. © D.R.Emmanuel Zue Meye, le président de la CGPMEI (micro), lors d’une précédente déclaration. © Gabonreview
Annoncée dans une note adressée aux directeurs provinciaux, chefs de cantonnements et de brigades des Eaux et Forêts, l’opération de récupération du bois illégalement coupé et abandonné n’est pas pour plaire aux petits exploitants forestiers regroupés au sein de la CGPMEI. Loin de là. Débutée le 21 octobre, cette opération est accueillie comme une attaque. Elle ferait partie, estime la confédération, «des mécanismes visant la nuisance des activités des exploitants forestiers nationaux» supposément mis en place par le ministre de la Forêt depuis sa nomination, en juin dernier.
«Il ne fait plus l’ombre d’un doute, que le ministre Lee White semble s’engager chaque jour dans un dérapage obsessionnel de nuisance au bien-être collectif des nationaux exploitants de la filière forets-bois. Le ministre Lee White ne se prive plus de nous montrer qu’il ne veut plus des Gabonais dans l’exploitation forestière. Il passe son temps à nous traiter d’illégaux, mais quand on regarde de près cette situation, on se rend bien compte que l’illégalité c’est bien l’administration qui l’incarne en ce moment», s’est emporté, le 28 octobre, Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene à la faveur d’un point presse.
Ce qui met le président de la CGPMEI hors de lui, c’est bien la note n°1517/MEFMEPCPAT signée du secrétaire général adjoint du ministère de la Forêt, qui annonce en effet l’opération de repérage, d’identification, de récupération et de stockage du bois abandonné au sol, y compris le kevazingo. Pilotée par l’Agence d’exécution des activités de la filière forêt-bois, cette opération n’intègrerait pas la confédération comme il se doit. Or, rappelle Emmanuel Marcos Zue, depuis 2011, ce genre d’opération s’est déroulée conformément au décret n°0273/PR/MEF auquel son organisation s’est toujours tenue. Aussi, refuse-t-il de se voir traiter d’exploitant illégal.
«Les exploitants gabonais sont traités d’illégaux chaque jour. Mais quand on est illégal, est-ce qu’on a l’audace de réclamer un cadre légal et réglementaire comme nous l’avons fait dans le courrier en date du 11 octobre 2019, adressé au ministre Lee White [qui n’y a jamais répondu] ? Quand on est illégale, est ce qu’on a l’audace de réclamer une concertation, des confrontations ou des discussions, y compris avec le Parquet de la République ? Quand on est illégale est ce qu’on brandit des dossiers juridiques justifiant le fondement de ses activités ?» s’est interrogé le chef de file de la CGPMEI.
Répondant à ce qu’il considère comme une invective de la part du ministère, Emmanuel Marcos Zue a lancé : «L’opinion publique nationale et internationale conviendra avec nous que quand on est illégale, on refuse les discutions et les confrontations comme le fait le ministère des Eaux et Forêts. Quand on est illégale, on refuse de mettre un cadre réglementaire pour encadrer les opérations comme le fait le ministère des Eaux et Forêts. Quand on est illégale, on crée des conditions de travail opaque comme le fait le ministère des Eaux et Forêts.» Ambiance.
3 Commentaires
Monsieur White,
Je voudrais vous rappeler que c’est la terre de nos ancêtres. Comme disait AMO nous n’avons pas choisi de naître au Gabon.
Faites attention nos ancêtres vous observent.
l’administration est plus illégale que nous n’est pas un argument.
C’est infantile et contre productif.
Maintenant je suis sur que les petits exploitants fraudent.
Pire ils veulent que cela continue…
[…] Source : GabonReview […]