Le ministère de l’Économie «casse» les prix
Le gouvernement gabonais, par le biais du ministère de l’Économie, vient de se saisir du dossier de l’inflation sur les produits de première nécessité tels que l’huile, le lait, le riz, le poisson ou les légumes. Une situation inquiétante pour le pouvoir d’achat de la population malgré une certaine embellie de l’économie nationale.
La montée exponentielle des prix des denrées de première nécessité, décriée depuis plusieurs mois déjà par certaines centrales syndicales, les ONG et les associations en faveur du consommateur, a finalement été examinée au ministère de l’Économie.
Afin de freiner cette tendance qui devient dramatique au fil des jours, la direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCC) a, le 15 août dernier, rendu public les prix des denrées de première nécessité applicables sur l’ensemble du territoire national.
Deux arrêtés ont été adoptés par le ministère de l’Économie. Ils s’appliquent aux marchandises importées et à celles fabriqués au Gabon. Au total 65 produits, répartis dans les familles viande, volaille, conserve de poisson, légume en boîte, huile de palme raffinée, pâtes alimentaires, produits laitiers, riz et poisson sont pris en compte dans la mercuriale qui sera incessamment vulgarisée dans les communes de Libreville et Owendo.
Selon le ministère de l’Économie, la DGCC veillera au strict respect de ces mesures par le renforcement des contrôles sur le terrain. Les Gabonais pourront désormais saisir les administrations compétentes à travers un numéro vert, qui sera mis à leur disposition, lorsqu’ils constateront que les prix plafonnés ne sont pas respectés sur le terrain.
«Ces arrêtés seront affichés dans tous les commerces, et la mercuriale aussi, pour que chaque consommateur puisse vérifier effectivement que le prix pratiqué est celui adopté par le gouvernement. Et nous irons nous-mêmes, les associations de consommateurs, vers les populations pour expliquer un certain nombre de choses dans la mise en œuvre de ces mesures», a indiqué le président de l’Organisation gabonaise des consommateurs (OGC), Ibrahim Tsiendjet.
4 Commentaires
Notre pays est vraiment particulier. Sur quelle base l Etat peut il fixer les prix des denrees alimentaires. Nous ne produisons rien du tout, nous depensesons des milliards de devises pour faire venir des denrees des pays voisins. Chaque commercant sait exactement combien il est difficile de faire rentrer les produits dans notre pays (mauvais etat des routes, racket par toute la machine administrative, du policier aux agents de la DGCC….)
Si l Etat veut vraiment aider les gabonais, qu il commence par reduire toutes les taxes qui pesent sur ces produuits, qu il arrette le protectionnisme fait a certain secteur. Seul les entreprises les plus efficientes pourront tenir (comment par exemple expliquer que le ciment chinois apres toutes les taxes et le transport a le meme prix que le prix produit par Cimgabon)
Médecin après la mort.
Il a fallu attendre je ne sais combien de mois pour que cette bande de gabonais dont la compétence est clairement a mettre en doute aujourd hui se réveillent. Surtout que depuis quelques temps, ils se soucient plutôt de produire des spots sur certains opposants. Mais l’autre me dira vaut mieux tard que jamais.
Moi makaya, je me pose la question de savoir aussi comment vont-ils limiter ou fixer ces prix? Avec notre batterie de taxes a l’entrée des marchandises sur le territoire national.
C’est de la distraction tout ça.
Vaut mieux tard que jamais. enfin, une bonne nouvelle pour ceux qui n’en peuvent plus de cette cherté de la vie dans notre pays.
L’initiative d’instituer des échanges sur les problèmes de la vie chère au Gabon est louable. Seulement les sujets soulevés me paraissent tous importants qu’il est difficile d’occulter certains au profit d’un. Qu’à cela ne tienne, je vais axé ma réflexion sur deux d’entre eux : le poisson et les produits de 1ère nécessité. Pour ma part le problème se situe à quatre niveaux. D’abord sur le plan structurel, on relève que nos structures ne jouent vraiment pas le rôle qui leur est dévolu. On attaque pas le problème à la racine, mais on se complait de jouer les pompiers sans pour autant éteindre l’incendie. Ensuite, les consommateurs qui sont complices de cette situation en acceptant d’acheter à n’importe quel prix : ils se sont résignés derrière le gabonisme, « on va encore faire comment ». Or en la matière, les Consommateurs constituent un pouvoir indéniable (on peut s’inspirer des manifestations contre la vie chère en Afrique de l’Ouest ou le refus des consommateurs sénégalais de payer leurs factures d’électricité). Aussi, on note une parafiscalité importante qui amène les commerçants à répercuter les prix sur les consommateurs afin de réaliser leur mirobolante marge (marges qui sont pourtant règlementées mais non appliquées:20 à 40% du prix de revient. Certains opérateurs réalisent des marges bénéficiaires allant même jusqu’à 200% du coût de revient). Enfin, une certaine collusion entre les opérateurs économiques et les Responsables soit politiques, soit en charge de veiller à l’application de la mercuriale ou des textes. In fine, cela fragilise l’autorité de l’Etat…et donc propice à un laisser aller des opérateurs.