Déraillements succesifs de trains : Patrick Claes s’éjecte de Setrag
Fragilisé par les accidents à répétition sur une voie ferrée comportant de gros défauts de fabrication, notamment de remblais, Patrick Claes aurait été démis de son poste de directeur général de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag)… par le conseil d’administration d’Eramet, se raconte-t-il. En attendant la désignation de son remplaçant, l’intérim est assuré par Christian Magni.
Patrick Claes Setrag, le 15 mai 2019, à Libreville. © D.R.
Les accidents à répétition ces derniers mois sur le chemin de fer ont eu raison de Patrick Claes. Le patron de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) a démissionné de son poste, le 14 juin à Libreville. Le conseil d’administration de la société a accepté le départ du Belge de 65 ans.
Depuis le début de l’année, la voie ferrée du Transgabonais été marquée par une fréquence élevée d’accidents. En mai dernier, la collision de deux trains a d’ailleurs coûté la vie à trois personnes. Il reste qu’un nouvel accident d’un train minéralier, chargé de manganèse, a été enregistré 48 heures après la démission de Patrick Claes.
Des indiscrétions à l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF) rapporteraient que Patrick Claes a n’a pas démissionné, mais a plutôt été viré par le conseil d’administration d’Eramet tenu vendredi dernier. Dans tous les cas, la Setrag a déjà lancé le processus de recrutement d’un nouveau dirigeant pour remplacer le Belge. L’heureux élu devra notamment mener à terme le Programme de remise à niveau (PRN) des infrastructures ferroviaires. Ce projet de 207 milliards de francs CFA sera financé par l’Etat gabonais et Setrag.
En entendant, l’intérim est assuré par le Gabonais Christian Magni qui connaît bien la maison. Long de 650 km, le Transgabonais est l’unique voie ferrée du pays. Vieux de plusieurs décennies et souffrant déjà de multiples défauts de construction, notamment au niveau des remblais, lors de sa construction, le chemin de fer est davantage fragilisé par un trafic intense de plusieurs millions de tonnes de marchandises par an et par les zones dites instables (zones se gorgeant d’eau pendant la saison des pluies et déstabilisant la voie ferrée).
1 Commentaire
La fin d’une imposture hélas longue.