Levée partielle de l’État d’urgence en Égypte
Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui tient les rênes du pouvoir, a annoncé le 24 janvier dernier à la veille de la célébration de la « journée de la révolution », la fin partielle dans toutes les régions de l’état d’urgence, en vigueur depuis l’assassinat d’Anouar el-Sadate en octobre 1981.
La levée de l’État d’urgence qui prend effet ce 25 janvier 2012 coïncide avec la commémoration du soulèvement il y a un an durant lequel les manifestants ont réussi à renverser le régime de Hosni Moubarak.
La fin de cette législation, qui permet des restrictions aux libertés publiques et des jugements devant des tribunaux d’exception, est réclamée avec insistance par de nombreux partis, par les mouvements qui ont initié la révolte de l’an dernier et par des capitales occidentales, en particulier Washington.
A l’occasion du premier anniversaire du lancement de la révolte, la justice militaire a gracié 1.960 prisonniers, dont le blogueur Maïkel Nabil, arrêté en mars et condamné à deux ans de prison pour avoir critiqué l’armée.
Les mouvements de jeunes qui avaient initié la révolte ont appelé à relancer la contestation, estimant leur révolution confisquée par les militaires qu’ils accusent de vouloir perpétuer l’ancien système.
Des mises en garde contre « toute tentative de sabotage », un avertissement à peine voilé aux militants qui veulent relancer la contestation, ont été lancées par les forces de sécurité
Le maréchal Tantawi a pour sa part réaffirmé dans son communiqué que «l’armée respecte ses engagements de remettre le pouvoir aux civils». «L’Egypte ne peut accepter aucune action qui viole sa dignité et sa liberté, et ne serait pas clément envers ceux qui tentent de perturber sa stabilité», a souligné par ailleurs le maréchal Tantawai, disant que «l’Egypte, qui porte ses responsabilités nationales et internationales, défend ses intérêts stratégiques, respecte ses engagements aux accords internationaux, ainsi à des accords de coopération avec d
‘autres pays».
Grand absent à ces célébrations : Hosni Moubarak, 83 ans, est en détention dans un hôpital militaire du Caire et ne sort que pour son procès où le procureur a réclamé la peine capitale.
La loi sur l’état d’urgence a été appliquée sans discontinuer depuis l’assassinat d’Anouar el-Sadate en octobre 1981, par son successeur Hosni Moubarak. Le CSFA en avait élargi le champ d’application à l’automne dernier.
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