Présidence de la République : Le sommet de l’Etat à la «petite école» ?
Dans une récente note adressée à ses administrés, le secrétaire général de la présidence de la République a annoncé la tenue d’une formation en grammaire et techniques d’expression à l’endroit du personnel. L’initiative de Jean Yves Teale étonne autant qu’elle pousse à s’interroger pour une institution censée être pilotée par la fine fleur de l’élite gabonaise.
La présidence de la République. © facebook/PresidenceGabonLe secrétaire général de la présidence de la République, Jean Yves Teale. © D.R.
La présidence de la République forme son personnel en grammaire et techniques d’expression orales et écrites, du 4 au 22 février. Ce besoin exprimé par le secrétaire général du palais Rénovation, apparaît dans une note de service datée du 25 janvier dernier. Assurée par Honorine Ngou, enseignante de littérature à l’Université Omar Bongo, la formation est «ouverte à toute personne souhaitant améliorer son expression orale ou écrite».
Si l’initiative est louable, elle suscite tout de même plusieurs interrogations. En effet, quelles sont les raisons ayant poussé Jean Yves Teale à organiser une telle formation ? Le SG de la présidence de la République, qui assure la gestion de la correspondance de cette administration, est-il désarçonné par le niveau de son personnel ?
Pour certains, l’initiative de Jean Yves Teale traduit un affaissement du niveau au sein de l’institution censée être pilotée par une élite affermie et affirmée du pays. Car, estiment-ils, «la présidence de la République représente le sommet de l’Etat. Elle est censée accueillir les brillants esprits de la République pour tracer avec certitude, intelligence et abnégation, l’horizon projeté par le dessein du destin national» et hisser le pays vers le sommet des nations. Pourtant, le Gabon ne manque pas de cadres talentueux et expérimentés qui forcent le respect. Même le PDG est riche en intellectuels organiques.
Le sursaut de Jean Yves Teale suggère implicitement que les choses ne sont pas à l’endroit. Si cette prise de conscience est sincère, le secrétaire général gagnerait surtout à recourir à une meilleure circulation de l’élite sur la base du mérite, en dévitalisant la géopolitique clanique, pour donner plus de chance au pays de la Concorde d’assoir son essor vers félicité.
1 Commentaire
Ah mon Afrique francophone ! Le blanc est venu nous apprendre que pour être élite et très intelligent ou intellectuel, il faut juste apprendre à bien parler français. Resultat, nous sommes incapables aujourd’hui de mettre au point une technologie pour exploiter nos propres richesses ; l’université est remplit des littéraires et autres qui pensent avoir atteint le sommet parce qu’ils ont appris à parler comme Molière ou Shakespeare etc… D’autres n’ont plus les pieds sur terre tout simplement parce qu’ils ont rempli leur cerveau de toutes sortes de pensées philosophiques… Mais en réalité quelle est l’incidence véritable de tout cela sur la transformation de notre cité ? Depuis les indépendances, l’apprentissage de la grammaire française ou des techniques d’expression ne nous a pas permis de mettre en oeuvre une technologie pour extraire notre pétrole, notre manganèse ou encore notre fer de Belinga. C’est bien tout cela mais est ce réellement nécessaire de chercher l’excellence dans ce domaine là ?
Non, je préfère dire « la » à la place « le » et d’être à mesure de fabriquer une allumette, une chaussure, un barrage hydroélectrique, etc….