Santé d’Ali Bongo : Lucie Milebou explique son silence
Interpellée plusieurs fois, notamment par l’opposition, sur l’état de santé du président de la République, la présidente du Sénat explique que son silence était une façon d’éviter de rajouter à une situation déjà difficile et intime.
Lucie Milebou-Mboussou, le 31 décembre 2018. © Sénat-Gabon
Depuis le début des ennuis de santé d’Ali Bongo, victime d’un AVC à Riyad en Arabie Saoudite en octobre 2018, la présidente du Sénat ne s’était jamais exprimée sur le sujet. Ce n’est pas faute d’avoir été interpellée par plusieurs partis et personnalités de l’opposition et de la société civile gabonaise. Lucie Milebou-Mboussou a expliqué le 31 décembre, à l’occasion de la clôture de la 2e session ordinaire du Sénat, les raisons de son long silence.
La présidente du Sénat et ses collègues ne souhaitaient pas rajouter à l’«infortune» du chef de l’Etat dont la situation était déjà fortement commentée, particulièrement sur les réseaux sociaux. Et si le débat politique national avait également semblé tourner exclusivement sur le sujet, elle explique que son silence visait à calmer le jeu d’une certaine façon.
«Le silence gardé par nous a semblé la meilleure réponse, pour ne pas souffler sur des braises ardentes de tant d’ignominies», confie Lucie Milebou-Mboussou, estimant qu’aborder «un sujet aussi intime» que celui lié aux ennuis de santé d’Ali Bongo, «somme toute [familiers] à la vie de tout être humain», nécessitait de «la pudeur» et de «la délicatesse».
Pressée par l’opposition et la société civile gabonaise de saisir la Cour constitutionnelle pour lui demander, soit l’envoi d’un collège de médecins à Rabat au Maroc, soit pour exiger de l’institution qu’elle prononce officiellement la vacance du pouvoir à la tête de l’Etat, Lucie Milebou-Mboussou est perçue comme celle qui devrait être la véritable intérimaire d’Ali Bongo, en petite forme. Les autorités gabonaises, elles, assurent qu’il n’y pas lieu d’évoquer la vacance du pouvoir : Ali Bongo serait pleinement en fonction et les institutions du pays fonctionnent normalement, précise le gouvernement.
4 Commentaires
Desmond Tutu a dit…
Si vous êtes neutres dans les situations d’injustice, vous avez choisi le côté de l’oppresseur.
Aveu d’impuissance / obscènité de la part de cette personne
Elle est du côté d’Ali Bongo. Incroyable.
La santé du chef de l’état est une situation « intime ». Incroyable! Voici les personnes qui son en charge de nos hautes institutions…