Extrême pauvreté : Le fardeau de l’Afrique subsaharienne
L’extrême pauvreté continue de progresser en Afrique subsaharienne, à l’inverse de toutes les autres régions du monde, relève une étude de la Banque mondiale soulignant que 413 millions de personnes vivent avec moins de 1,9 dollar par jour dans cette région, soit 41,1% de toute la population.
L’extrême pauvreté continue de progresser en Afrique subsaharienne. © D.R.
L’atteinte des objectifs de développement durable reste menacée en Afrique subsaharienne où 413 millions de personnes vivent avec moins de 1,9 dollar par jour. Pourtant, selon le nouveau rapport triennal publie le 19 septembre 2018 par la Banque mondiale ; dans le monde, de moins en moins de personnes vivent dans l’extrême pauvreté
Selon les données de la Banque mondiale, le pourcentage de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est tombé au niveau sans précédent de 10 % en 2015, contre 11 % en 2013 et 35,9% en 1990. «Ces affirmations sont vraies pour toutes les régions du monde, à l’exception de l’Afrique subsaharienne. Une zone classée à part, sans le Maghreb-Machrek, intégrée à la région Mena», précise la Banque mondiale.
Les chiffres sont alarmants, effarants, désolants et cauchemardesques. Sur les 28 pays de la planète qui comptent le taux le plus élevé, 26 sont aujourd’hui situés en Afrique. Selon les dernières projections, cette région concentrera en 2050 près de 90 % des personnes vivant dans l’extrême pauvreté. «Cette région est la seule à avoir enregistré entre 2013 et 2015 un doublement du nombre de personnes vivant avec moins de 1,9 dollar par jour», constate la directrice en charge de la pauvreté à la Banque mondiale, Carolina Sánchez-Páramo.
La moitié des personnes vivant dans l’extrême pauvreté se concentrent dans cinq pays : l’Inde, le Bangladesh, le Nigeria, l’Éthiopie et la République démocratique du Congo. «En 2015, les pauvres vivaient pour plus de la moitié en Afrique subsaharienne, et pour plus de 85 % en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. La situation est très différente de ce qu’elle était en 1990, lorsque plus de la moitié des pauvres vivaient dans la région Asie de l’Est et Pacifique. Par suite de la réduction rapide de la pauvreté en Chine, les pauvres qui étaient concentrés en Asie de l’Est dans les années 90, puis en Asie du Sud en 2002, le sont depuis 2010 en Afrique subsaharienne, où leur nombre total ne cesse d’augmenter», écrivent les analystes dans ce rapport qui sera entièrement dévoilé le 17 octobre prochain.
Selon l’institution de Breton Wood, la situation d’extrême pauvreté qui accable l’Afrique subsaharienne trouverait ses causes dans la démographie galopante, l’instabilité de certains Etats de la région, ainsi que la fragilité institutionnelle des territoires.
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