Réformes du travail : Le «oui mais» d’Emmanuel Eyeghe
Le président de l’Organisation patronale gabonaise (OPG) revient avec Gabonreview sur les réformes du travail initiées par le ministre de tutelle. S’il a reconnu le bien-fondé de ces mesures, Emmanuel Eyeghe estime que celles-ci ne tombent pas au moment opportun.
Le président de l’OPG, Emmanuel Eyeghe (2e en partant de la droite). © L’Union
Dans une récente interview accordée au quotidien L’Union, vous avez émis certaines réserves sur les nouvelles dispositions prises par le ministre du Travail. Concrètement, que reprochez-vous à ces mesures ?
Le principal reproche que nous faisons est le moment choisi pour mettre en place ces nouvelles dispositions. Certainement le fond a quelque chose d’intéressant mais à y voir de près, cela pourrait impressionner les investisseurs. Surtout ceux souhaitent venir au Gabon, devant des nouvelles charges annoncées.
Peu après la parution de votre interview aux allures de coup de gueule, vous avez été reçu par le ministre du Travail, le 3 juillet dernier. Avez-vous abordé ces aspects?
Les points sus évoqués ont été évidemment abordés et débattus de long en large dans une atmosphère respectable. Les ambitions qui sous-tendent ces dispositions ne sont pas mauvaises. Mais encore une fois, ce n’est pas le moment car les entreprises peinent actuellement à survivre dans ce marasme économique. Quelle que soit l’entreprise, les grincements de dents sont légion.
Dans le prolongement des mesures annoncées par le ministère du Travail, quelles sont les propositions de l’OPG à même de redynamiser l’activité des PME, notamment, en cette période de vaches maigres ?
Dans l’interview accordée au quotidien L’Union, j’ai insisté sur l’application des dispositions existantes concernant «le contenu local», qui impose aux grandes entreprises d’embaucher au moins 40% de nationaux dans leurs effectifs. Et, la mise en fonction de «la bourse de la sous-traitance» afin d’assurer la pleine activité et l’expansion des PME gabonaises. Il faut rappeler que ses grandes entreprises doivent réserver un pourcentage appréciable (30% de leur budget d’investissement) aux PME gabonaises. Je suis convaincu que la surveillance par rapport au respect de ces dispositions ne pourra pas impacter négativement les nouveaux investisseurs qui s’intéresseraient à notre pays.
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