FPN – Limogeage d’Oyé Nzué : la fin de la police hyper-répressive ?
Un vendredi 13 fatal à Oyé Nzué… Trois ans, jour pour jour, après avoir pris le commandement en chef des Forces de Police nationale, Jean-Clotaire Thierry Oyé Nzué a été limogé vendredi 13 avril dernier. Il était le symbole d’une police hyper-répressive, refusant toute concession et il semblait mépriser la pédagogie dans ses actes. Tout prétexte, vrai ou faux, était bon pour «frapper» sans sommation. Il a été remplacé, comme annoncé par Gabonreview le mois dernier en reprenant des informations de La Lettre du Continent, par le Général Marcel-Yves Mapangou Moussadji «Map Djé-Djé».
Septembre 2017. Face à des élèves du Lycée public Paul Indjendjet Gondjout manifestant dans la rue pour réclamer des tables bancs, des enseignants et trois trimestres d’arriérés de bourse, la police de Jean-Clotaire Oyé Nzué (en médaillon) n’avait pas hésité un seul instant à réprimer avec violence. © Gabonreview
La Police gabonaise a un nouveau chef depuis le vendredi 13 avril dernier : Marcel-Yves Mapangou «Map Djé-Djé». À 57 ans, celui-ci devient le 6ème commandant en chef de ce corps sous Ali Bongo, après les Généraux Claude Langouba, Antoine Embinga Ondounda, Léon Mistoul, Julien Athanase Nzamba Paga et Jean-Clotaire Thierry Oyé Nzué. Expert en questions de sécurité à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le Général Marcel-Yves Mapangou Moussadji devrait s’atteler à réinscrire la Police gabonaise dans un rôle qu’elle a ignoré au cours des trois dernières années sous Oyé Nzué, à savoir la pédagogie et la sensibilisation. Des exemples sont légion dans lesquels les Forces de Police nationale (FPN) se sont illustrés par le «tout-répressif», caractérisé par l’usage massif des outils tels que les gaz et bombes lacrymogènes, la matraque, face à des populations à mains nues. Le «tout répressif» n’étant pas digne d’une police moderne.
Usage excessif de la force
Février 2017. Les élèves du CES Ange Mba et du Lycée d’Etat Paul Indjendjè Gondjout sont en colère. Ils descendent dans la rue et barrent la route qui mène vers l’aéroport (celle qui passe devant leurs établissements) pour se faire entendre des autorités compétentes. Ils exigent le retour des enseignants dans les salles de classe et somment le gouvernement de répondre au cahier de doléances de leurs professeurs. Réaction des forces de l’ordre : une descente musclée des éléments des Forces de police. Bilan : une dizaine de blessés. Émoi dans l’opinion.
Septembre 2017. Marche des militants de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) à la mémoire des morts et en soutien aux nombreux blessés de la nuit du 31 août au 1er septembre 2016, donc un an auparavant. Descente musclée des éléments des Forces de police nationale. Usage de grenades lacrymogènes… sans sommation. Bilan : de nombreux blessés et interpellation de plusieurs personnalités politiques. Frédéric Massavala Maboumba et Pascal Oyougou entre autres. Nouvel émoi dans l’opinion.
Image inquiétante
Ces deux événements sont, parmi tant d’autres, le symbole de la Police d’Oyé Nzué : brutalité, absence de sommation, usage excessif des moyens de répression, réactions (toujours) disproportionnées des agents de police. Sous Jean-Clotaire Oyé Nzué, les éléments de la Police ne pouvaient se contenter d’assurer la sécurité des lieux et des biens publics et privés. Il leur fallait toujours frapper. Même lorsque le recours aux moyens de répression n’était pas nécessaire, ils procédaient sans ménagement à la «castagne». Opération de répression tous azimuts, alors que leur seule présence, avec leurs boucliers, sur le théâtre des manifestations, est dissuasive, et contribue, de ce fait, à éviter toute escalade de la violence chez les manifestants et à les dissuader de casser. Très sensibles à la question du respect des droits de l’homme, certaines chancelleries n’hésitaient plus à appeler à la désescalade et à la voie (alors plutôt difficile) de la négociation. Tout cela donnait du coup une image inquiétante et peu reluisante du régime.
L’arrivée du Général de division Mapangou Moussadji à la tête des Forces de Police nationale sera donc très scrutée par l’opinion et par les chancelleries occidentales et africaines. Mettra-t-il fin au «tout répressif» lors des manifestations ? C’est ce que souhaitent les chancelleries soucieuses des droits de l’homme et lasses de voir la police nationale «cogner, frapper, canarder des manifestants pacifiques». Secondé par deux autres Généraux, Serge Ngoma, ancien Préfet de Police de Libreville, et Julienne Mouyabi, assisté par le Général Ambroise Ngari, son directeur de cabinet, et par six Colonels qui portent le titre de Conseillers, Marcel-Yves Mapangou Moussadji, qui a été pendant trois ans le second de Jean-Clotaire Oyé Nzué, dispose de suffisamment de ressources humaines et opérationnelles pour offrir à la Nation une police de qualité. Contrairement à ce qui s’est dit le week-end dernier sur les réseaux sociaux, l’avenir de la Police ne peut donc être sombre, tant pour la carrière des policiers que pour leur rapport à la population.
Le 6ème Commandant en chef des Forces de Police nationale sous Ali Bongo sait qu’il sera jugé très vite par l’opinion.
10 Commentaires
Les mêmes causes produisent les memes effets… je ne pense pas que ce monsieur fasse mieux que son prédecesseur car il prendra ses ordres du palais du bord de mer comme les autres avant lui …..
Au dela du repressif, si il pouvait arreter le racket des agents de police sur la voie publique…cela serait un bon debut de « bonne vertue » et des competences decisionnelles de nouvel Co chef.
Belle analyse de David Makoumba Dissumba. La répression systématique, tel était la police d’Oyé Nzué. Gourdins, matraques, gaz lacrymogènes, il n’y avait que ça chez les policiers, même lorsque c’était les élèves qui manifestaient. Oyé Nzué parti, que la police change de braquet, et ce serait bien.
Attendons voir, laissons lui sa chance !
Oyé Nzé était le type même de l’incompétent.
Le plus grand défaut d’un policier est le manque de sang-froid , il a été dépassé par ses responsabilités. Il avait même perdu le respect de ses subordonnés.
Votre analyse c’est comme si vous ignoriez que le commandement des forces de l’ordre est comme le poste de premier ministre: un homme fantôme dont l’autorité est sapé par ceux a qui appartient le pays. Vous pensez vraiment qu’un général qui n’est pas du Haut-Ogooué a le comment effectif des FPN devant les commandants et généraux du Haut-Ogooué qui n’obeissent qu’à Ali Bongo. Prénom le ministère de l’intérieur. Lambert Matha a été le vrai ministre depuis son poste de SG et à toujours été le maître d’orchestre, le coordinateur des résultats frauduleux en particulier dans leur province.
Vous faites exprès ou quoi, comme toujours…vraiment Machiavel avait raison: tout peuple merite ses dirigeants. Vous pensez vraiment ce que vous dites? Le plus fidèle des fidèles du President. Vous pensez qu’il a été limogé pour la violence sur les élèves?? nooon vraiment les Gabonais kiééé! On a encore du chemin à parcourir pour être un peuple respecté. Ces jours ci avez vous entendu ou vu des violences policières sur le peuple??? Quand il ya eu des violences sur les enfants avez vous entendu le ministre de l’interieur ou le Prsident de la Repubique regrété ces actes, Non! Arrêter de faire semblant, personnes ne vous voit, soyez honnetes avec vous mêmes à moins que vous êtes reelement naïfs, mais à ce point cela m’étonne. Vous pensez que le raquête, la violence, l’irresponsbilité des policiers face aux citoyens, tout cela vient des policiers?? Pardon reveillez vous, nom de Dieu aka!
Il était reproché au général d’avoir laissé Jean ping voyager à Port-Gentil alors que le ministre de l’intérieur lui avait demandé de l’interdire de voyager.
GABONREVIEW je vous respecte. Là avec cette infos, vous voulez nous faire prendre des vessies pour des lanternes là!!! hein? vous voulez mettre cette expulsion sur le dos des élèves, hein?
Vous n’avez visiblement pas lu le texte, vous vous êtes contenté de la légende de la photo. On aurait pu multiplier les exemples du tout répressif. Les grenades contre les élèves du lycée Indjendjet Gondjout était simplement l’un des plus absurdes. Merci de continuer à nous suivre.
C’est ce vendredi que Marcel Yves Mapangou prend officiellement ses fonctions de patron de la police nationale. Il va symboliser une nouvelle ère dans ce corps.
vous avez bien dit qu’il est resté le second d’Oyé Zué pendant ces trois ans du tout-repressif. comment Oyé Zué prenait-il ses décisions sans s’asseoir avec ses seconds? vs faites rire GR. les flics ne pensent pas et ne décident de rien. ils exécuetent les volontés de celui qui les met là et les démet quand bon lui semble. mauvais ou bon travail. le nouveau comchef ne sera en rien différent.