Dialogue national : Le triple défi
Déficit de légitimité, organisation partisane, contenu inapproprié. La rencontre voulue par Ali Bongo pourrait souffrir de nombreux manquements si rien n’est fait.
Ministre en charge du Dialogue politique, Francis Nkea. © flickr
Dans le droit fil des explications fournies par le Premier ministre, fin décembre dernier, les organisateurs du dialogue national voulu par Ali Bongo poursuivent leur opération de communication. Récemment, le ministre des Relations avec les institutions constitutionnelles, chargé du dialogue politique, s’est longuement exprimé sur la question chez nos confrères du quotidien L’Union. Si Emmanuel Issoze Ngondet avait dévoilé le projet d’ordre du jour, non sans annoncer la mise en place d’un «comité ad hoc préparatoire paritaire», Francis Nkea Ndzigue a en assuré le service après-vente. Non seulement il a laissé l’impression de minimiser la question de la représentativité des participants, mais il a donné à l’inclusion politique un contenu nouveau, connu de lui seul.
Interrogations
Même si l’autisme et l’arrogance de l’actuelle majorité ne surprennent plus grand monde, il y a là comme une sorte d’enfermement masochiste. A quelques semaines du début de cette grand-messe, cet état de fait est particulièrement préoccupant. A quoi peut-on parvenir de cette manière ? Jusqu’où ira-t-on ainsi ? Comment le ministre en charge du dialogue politique peut-il minimiser le refus des principaux ténors de la classe politique d’y prendre part ? Comment peut-il feindre de croire en la réussite de ce conclave en l’absence du principal leader de l’opposition ? Comment espère-t-il aller au fond des débats sans convier les corps intermédiaires et l’ensemble du tissu associatif ?
Depuis des semaines, tous les observateurs de la vie publique nationale en conviennent : sans la participation du camp Ping, le dialogue voulu par Ali Bongo souffrira inévitablement d’un déficit de légitimité. Les chiffres officiels de la dernière présidentielle l’attestent : avec six provinces sur neuf dans son escarcelle, Jean Ping est territorialement majoritaire ; avec 47,24% des suffrages exprimés, il représente au bas mot la moitié du pays. Par-dessus tout, la coalition constituée autour de sa personne rassemble l’essentiel des forces politique du pays : entre, d’un côté, des personnalités comme Casimir Oyé Mba, Guy Nzouba Ndama, Léon-Paul Ngoulakia, Zacharie Myboto, Didjob Divungui Di Ndinge, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, Jean-François Ntoutoume-Emane, Jules Bourdes Ogouliguendé, Jacques Adiahénot, Alexandre Barro Chambrier, Jean Eyéghé Ndong ou Paulette Missambo et, de l’autre, des entités comme l’Union nationale (UN), l’Alliance démocratique et républicaine (Adere), l’Union eu peuple gabonais (UPG), le Parti gabonais du progrès (PGP), le Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ), on est face au plus impressionnant panel politique jamais constitué depuis la restauration de la démocratie en 1990.
L’ancien candidat consensuel de l’opposition dispose, de toute évidence, d’une vraie capacité de nuisance. La coalition formée autour de sa personne cherchera naturellement à se faire entendre. Elle mettra tout en œuvre pour vider toute rencontre organisée sans elle de sa substance. Les différents partis et personnalités politiques s’efforceront de montrer de quel côté penche le peuple. Ils auront à cœur de souligner leurs priorités. Sur le fondement de l’accord du 15 août 2016, Casimir Oyé Mba, Guy Nzouba Ndama et Léon Paul Ngoulakia engageront toutes leurs forces dans cette bataille. Bien entendu, leurs soutiens en feront de même. En dépit des gesticulations de certains cadres, les principales formations politiques de l’opposition ne seront pas de ce rendez-vous.
Diversité
Prétendre organiser une concertation en se passant de Jean Ping est irréaliste. Envisager cette rencontre comme une messe basse entre hommes politiques est irresponsable. Or à la lecture du propos du ministre des Relations avec les institutions constitutionnelles, seuls les acteurs politiques sont concernés. A aucun moment, Francis Nkea Ndzigué n’évoque la participation des corps intermédiaires, du milieu associatif ou corporatiste. Comment aller au fond des sujets en absence des figures marquantes et principales organisations de la société civile nationale ? Comment examiner les politiques sectorielles sans les syndicats et organisations non gouvernementales concernées ? Pourtant réputé proche de l’actuelle majorité, le patronat pourrait aussi ne pas être invité. Faute de réalisme, le dialogue voulu par Ali Bongo pourrait manquer de crédibilité. Faute de responsabilité, il pourrait se vider de tout sens avant même d’avoir débuté. Au-delà des questions logistiques, ses organisateurs gagneraient à mieux cerner la question de l’organisation.
Et pourtant, la seule leçon à tirer de la Conférence nationale de 1990 est la nécessité de ratisser au-delà de la classe politique. De la diversité des participants dépendent la richesse et la profondeur des échanges. Faut-il le rappeler ? Sur le pont depuis plusieurs années, les acteurs non étatiques ont beaucoup à dire et à proposer. Sur la république, la démocratie, les principes de dévolution du pouvoir, l’état de droit, les libertés fondamentales, le vivre ensemble, la santé, la prévoyance sociale, l’école, la formation, les infrastructures, les ressources naturelles, ils ont des idées. D’une manière ou d’une autre, il faudra bien en tenir compte. Dès à présent, les organisateurs du dialogue voulu par Ali Bongo doivent repenser leur stratégie. Pour cela, ils doivent se rendre à l’évidence : sans la participation de Jean Ping et ses soutiens, leur initiative n’aura aucun intérêt. Au-delà, ils doivent comprendre la nécessité de s’ouvrir à toutes les forces sociales. Si Emmanuel Issoze Ngondet et Francis Nkea Ndzigue veulent mettre en œuvre l’idée chère à Ali Bongo, ils doivent encore travailler…
23 Commentaires
dialogue encore.
vous n’avez pas été choisis travailler seulement ne parlez plus.
trop parler c’est maladie
Pourquoi vous forcez les choses? Rien ne peut marcher avec vous, laissez le pays géré par le Président élu Jean PING!!!
Ping n’est pas le leader de l’opposition! le leader de l’opposition s’appelle Ali Bongo, lui qui a perdu aux elections.
@Mme Bouenguidi,
Il s’agit fort heureusement de votre lecture de la situation. Elle souffre d’un grave déficit d’objectivité et trahit vos affinités politiques.
@Rodyp. Guy Rossatanga Rignault…. C’est comment ? Massard vous a finalement donné le bureau ? Vous avez quitté votre ancien bureau de SGA ? Vous devez être très objectif vous…. C’est vrai que rouler en VX rend très objectif…. Surtout quand on a suspendu ses enseignements à l’UOB pour protester contre le fait que la loi s’applique à nous…. Rossatanga ne me pousse pas à parler…Bôlô…
Il est vrai que l’on ne doit inventer la roue : En 1993, le père MBA ABESSOLO, vainqueur des élections présidentielles, a vu sa victoire changer de camp à la suite d’une paix des braves qui a débouché sur les accords de Paris dont les les seuls bénéficiaires furent les hommes politiques. A preuve, le même soit disant prêtre, depuis ce jour, est devenu subitement milliardaire au détriment du peuple qui, dans la volonté générale d’en finir avec un régime qui avait de la considération qu’aux étrangers, avait cru en lui en votant massivement pour son parti. Aujourd’hui, les accords de Paris reviennent avec une autre appelation et aboutiront à l’enrichissement , une fois de plus, des personnes qui, en réalité, militent pour elles et non pour le peuple qu’elles ont rélegué au rang de bête de sauvage en le dépeçant quand les consignes des rites démoniaques auxquels elles sont assujeties le recommande et en le privant systématiquement des retombées de l’exploitation économiques des richesses de son sous sol dans le but de le maintenir dans un état d’éternel mandiant dont la vie est une tragédie savamment orchestrée. Aussi, la bande à Ping est également coupable de ce traitement car ayant adherée à des mêmes pratiques pendant leur lune de miel avec le pouvoir sans créer des améliorations des conditions de vie de ce peuple qui est devenu une marionette que les marionnetistes – Pouvoir et opposition – mènent à la disparition complète au nom de la course folle à l’enrichissement, et, à la servitude démoniaque.
Non,niet, Nada,no…au dialogue de personnes qui terrorisent le peuple…Le seul dialogue à accepter c’est le départ de BOA.point.
A-t-on besoin du dialogue national pour faire jouir la population , dans son ensemble, de ses richesses? Quelle est cette répugnance qui oblige les hommes politiques de ce pays à piller leur pays au profi de l’étranger? Comment peut on importer la pauvreté, par toutes les voies, dans un pays immensement riche comme le Gabon?
ON veut faire un Dialogue national inclusif et sans tabou en le faisant simplement avec les partis politiques c’est quelle ânerie ça? le problème de ce pays ce sont les hommes. on veut traiter de tous les problèmes mais on n’associe pas les syndicalistes, la société civile, les associations (pas les milles et unes…)apolitiques, les confessions religieuses (charlatans) la diaspora et l’ensemble des forces vives du pays. on veut règler les problèmes du pays et on a honte de copier ce que Mr PING et sa galaxie on fait. ils ont invité tout le monde même des inconnus venir s’exprimer et tous ceux qui avaient quelque chose à dire sont allés parler, voila ce que l’on appelle dialogue national.
Dommage que tu fais ton commentaire dans l’esprit partisan.je te signale au cas où tu l’aurais oublié avec ou sans dialogue ALI BONGO reste le Président du Gabon.Parlant de Jean PING,on doit l’attacher pour venir au dialogue?Tous ceux qui refusent de participer au dialogue seront les premiers à revendiquer tel ou tel aspect de la vie politique du pays.Ils seront les premiers à demander de revoir le code électoral, la constitution et autres…..Voila l’occasion de débattre de tous ces problèmes au lieu de jouer au populiste comme le fait PING et sa bande.Mais moi j’ai foi que dialogue aura lieu et la majorité des gabonais y prendront part et pour le bien de notre pays et de notre démocratie.
Vous aussi vous êtes en train de faire un commentaire partisan cher Monsieur. Donc ne le reprochez pas aux autres.La planète entière sait désormais qui est votre champion ALI BONOBO. il représente tout ce qui est abjecte en matière de valeur humaine(vol,tricherie,meurtre,mensonge,hypocrisie,viol…). Je suis simplement dégouté de savoir que vous dépensez votre énergie pour soutenir un sans papiers. Pitoyable
Les dialogues c’est pour ceux qui cherchent des mercenaires pour continuer à piller son pays. Quand on aime son pays comme Kérékou du Bénin ou Rawlings du Ghana et autres, on n’a pas besoin d’organiser un dînée de vampire pour mettre son pays sur la voix d’une démocratie véritable. Enfin des gens qui depuis des décennies entretiennent un système électorale opaque où la compilation des résultats se fait à hui-clos après avoir fait semblant de faire un dépouillement publique. On s’accroche à tout ce qui fait obstacle à l’alternance démocratique pour empêcher que chaque élection présidentielle des gabonais meurt et on va croire à la bonne fois des gens pareils. Ce dialogue ne servira à rien comme ceux qu’on a eu sous Omar Bongo. A défaut de faire partir Ali par la force, il vaut mieux attendre le dialogue qu’organisera son fils Nourredine au pouvoir, peut-être que lui aura plus de respect pour la dignité et la souveraineté du peuple. Ce n’est pas en une nuit et un jour que le profil psychologique d’Ali Bongo qui est un mégalomane, un menteur et un tricheur né va changer. Le mépris envers une écrasante majorité des gabonais qui refuse la participation à ce dialogue et la volonté d’exclusion sont la preuve qu’Ali Bongo est irrécupérable et plus jamais il n’aura la moindre considération de l’avis du peuple.
Une chose est réelle, le pouvoir veut faire un semblant de dialogue ou monologue pour faire croire à l’opinion et se légitimer comme à son habitude. Le PDG n’a pas voulu d’un dialogue avant les élections Présidentielles comme le souhaitait le peuple, ils ont fait élire Ali BONGO par la force…Alors,au point où nous sommes s’ils veulent l’apaisement de la crise actuelle, c’est prendre l’exemple de la RDC pour une transition sans Ali et PING.
bien dit.
qu il ait participation de toutes les couches de la societe ou pas au dialogue d ali bongo , cela importe tres peu aux imposteurs, car le temps dont je vous ai toujours parlE leur a ete tres favorable pour diminuer la colere et tuer la passion des gabonais…..
alors ali, en fin de compte s en sortira plus que jamais fort…
En RDC, le mandat de Kabila tirait a sa fin, cest pas pareil.
Mais la formule utilisee sous les auspices religieues serait bien.
C’est l’occasion de proposer des reformes institutionnelles dignes.
Ce dialogue politique n’est pas un dialogue populiste, socioecono.
Les reformes de politiques sectorielles c’est le Gouvernement.
Salut à toi ROXANE!
Suis d’accord avec toi quand tu dis que ce dialogue n’aurait aucun sens si PING et ses alliés n’y prennent pas part. J’ajouterai meme que si les Pinguistes ne participe pas à ce dialogue, les réactions des sénateurs PDG, de BILy bi NZE et consorts suite au vote des Eurodéputés n’auront servi à rien. Le seul point divergent entre toi et moi, ROXANE, c’est le fait qu tu sollicite la participation active de la société civile dans un dialogue politique. Car il s’agit d’un dialogue politique inclusif sans tabou. Quand il s’agira de dialogue sociale on pourra appeler les force sociale. Le dialogue dont on parle est un dialogue née de la contestation d’une élection politique.
Je vous ai tous lu. Je partage les mêmes avis que certains. Mais, qu’est ce qui pousse ali à organiser le dialogue ? il sait très bien qu’il a perdu les élections et il a arraché la victoire du peuple par la force. Qui va accepter qu’on lui vole sa victoire ? Aucun peuple du monde ne peut l’accepter. Comme disait Michel MENGA hier sur TV+. Sur quoi on parlera de ce dialogue ? Si ya dialogue, c’est qu’il a eu un problème. Ce problème c’est le quel ? L’élection présidentielle. Comment s’est déroulée cette élection ? Qui l’a gagnée ? Et que s’est-il passé après l’élection ? La refonte des institutions n’est que abjecte, les vrais problèmes à débattre ce sont les points que j’ai énuméré plus haut. Nous avons une bonne loi électorale, mais ses sont des institutions qui organisent ces élections qui causent problème. Le fait que tous les représentants de candidats ou partis sortent du bureau de vote avec un procès verbal signé par tous, garanti la transparence du vote, si nous voulons bien faire les choses. Ce procès verbal s’il n’est truqué peut rendre le verdict des urnes que tout le monde peut accepter. Dialoguer, oui, sur quoi ? C’est la question que je pose aux imergents. Merci.
ALI BONGO n’est pas habileté à convier les gabonaises et gabonais au dialogue politique . Parce que n’ayant aucune LEGITIMITE . Un échoué devenu admis par la force des armes .Monsieur Michel Ngoua ntoutoumou stp revite le passé .
Democratiquement .
Quand je lis ceux qui se demandent de quoi débattait – on au dialogue,je rigole et je realise que la passion rend aveugle. Retenez ceci :
Ping n’est pas obligé d’y participer mais dialogue est nécessaire. Le véritable problème du gabon est le code électoral » malade » par la faute de ceux qui sont devenus aujourd’hui des donneurs de leçons. Ce dialogue permettra de donner du crédit sinon santé meilleure au dit code.
C’est justement les gens comme vous, M. NGOUA, qui enfoncez ALI BONGO, vous ne lui rendez pas un bon service, heureusement qu’il s’en est rendu compte, Vous serez tous jugés!!!
je suis désolé,il n’est pas question de rendre service à ALI BONGO.Et quel service?C’est vous qui donnez les faux espoirs à PING.ALI BONGO est reconnu dans le monde entier comme étant le Président du Gabon.il participe à toutes les grandes rencontres.Mais enfin,vous vivez dans quel monde?
Le dialogue ne regarde pas l’élection présidentielle.Le Président parlait du dialogue bien avant la tenue de la présidentielle