Regrettant des mesures contradictoires avec les textes régissant les libertés syndicales, le vice-Premier ministre s’est opposé aux menaces contenues dans la circulaire de son collègue de l’Education nationale, visant les enseignants grévistes. D’autant qu’une rencontre était prévue le 2 février avec les syndicats du secteur.

Ben Moubamba (à droite), pas d’accord avec les mesures prises par son collègue Florentin Moussavou. © D.R.

 

Cacophonie au sein du gouvernement. Sur la gestion de la crise dans le secteur de l’éducation, le vice-Premier ministre et son collègue de l’Education nationale sont loin de partager la même approche. Si le second, Florentin Moussavou, a annoncé, le 30 janvier, des sanctions contre les enseignants grévistes, le premier, Bruno Ben Moubamba, a exprimé via son blog sa «grande stupéfaction» devant des mesures qu’il juge «contradictoires» avec les textes régissant les libertés syndicales auxquels le Gabon est tenu de respecter, notamment le droit de grève défendu par l’Organisation internationale du travail (OIT) et la loi 18/92 sur les organisations syndicales en République gabonaise. Seulement, dans sa volonté de rétablir la continuité du service public dans les établissements scolaires et les administrations, le ministre de l’Education nationale semble désormais nier ce droit à ses partenaires sociaux.

Mais le plus «surprenant», regrette Bruno Ben Moubamba, c’est que l’initiative de Florentin Moussavou va à l’encontre de la discussion engagée ces dernières semaines avec les grévistes. Une discussion dont le ministre de l’Education nationale est pourtant informé, et dans laquelle le VPM serait lui-même impliqué. Et le vice-Premier ministre de raconter : «J’ai été contacté récemment par les syndicats concernés qui ont demandé une aide pour parvenir au dialogue et trouver une issue à la crise. Suite à ce contact, j’ai reçu pendant deux heures le ministre de l’Education nationale et il m’a confirmé à quel point la situation était bloquée. Nous avons convenu que j’allais proposer au Premier ministre la création rapide d’une commission interministérielle sous mon autorité afin de mener cette discussion avec toutes les parties prenantes pour mettre un terme au conflit». Une rencontre entre le VPM et les syndicats est d’ailleurs prévue le 2 février. Là encore, Florentin Moussavou aurait été informé et n’aurait opposé aucun refus.

Si l’attitude de Florentin Moussavou dénote, selon Bruno Ben Moubamba d’une «absence de respect dû à (sa) fonction», celle-ci peut également être perçue comme l’expression d’un complexe de la part du ministre de tutelle, dont les rares échanges avec les syndicalistes ne sont jamais parvenus à mettre fin à la crise qui dure depuis plus d’un an. Le ministre de l’Education nationale verrait-il mal le fait que les syndicalistes aient sollicité le VPM plutôt que lui accorder à nouveau leur confiance ? On pourrait croire que oui. Pour sa part, Bruno Ben Moubamba n’a pas manqué de regretter «l’absence de ‘‘dialogue social’’ depuis le début de l’année scolaire». Aussi, a-t-il implicitement invité son collègue à «ne pas ajouter davantage de tensions dans notre pays suffisamment éprouvé depuis plusieurs mois». Gageons que l’intéressé entendra la voix de la raison.

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Milangmissi dit :

    S’agissant de Monsieur Moussavou je lui dirais « L’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûrs d’eux et que les sencés sont plein de doutes !  »
    Geneviève d’Angenstein

    Aux gabonais en larmes je dirais ceci « Être encombré d’un idiot est pénible, mais être encombré d’un idiot plein d’initiative est pire. » Proverbe russe

  2. La souveraineté du peuple Gabonais dit :

    Floretin Moussavou est sans doute l un des ministres de l education les plus incompétents de ces 10 dernières annees dans notre pays.
    Il a reussit à faire pire que Seraphin Moudounga.C est un véritable exploit.
    Et comme au royaume de Bongo c est pas toujours la compétence qui prime,un monsieur comme ça est maintenu en fonction.
    Voilà le Gabon que certains Gabonais souhaitent voir continuer.
    Honte à vous!

  3. Feuille de Manioc dit :

    Les enseignants au Gabon sont très politisés : Ils font de l’obstruction, paralysent l’enseignement et mettent en péril l’avenir de la jeunesse. Normal que les sanctions tombent ! J’approuve totalement. L’intervention de Moubamba qui se désolidarise de son collègue ministre est irresponsable ! C’est vrai que ce prédicateur qui s’écoute parler et qui se mêle de tout et se prend pour le Premier Ministre créé une cacophonie gouvernementale qui fait passer le premier ministre pour un chef de gouvernement incapable de diriger ses ministres.

  4. MWANE NYAMBI dit :

    Le parlement européen trouvera la solution…

  5. moutou1 dit :

    Conséquence d’un président illégitime qui a volé les élections.

  6. Le Griot dit :

    Pourquoi revoir les coefficients sans construire des écoles,pourquoi négligé au tant nos écoles!!!quel avenir pour le Gabon.

  7. ma vie, ma terre, ma patrie, le Gabon dit :

    Cacophonie totale….NZOUBA avait vraiment raison un président BOUROU BOUROU entouré des ministres BOUROU BOUROU pour que vive la gouvernance BOUROU BOUROUOUESQUE…….

  8. AGORA dit :

    Mmmm!!!Sa sent le ministre bientôt viré iciii!!!!!

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