1992-2017 : Que reste-t-il du Far, 25 ans après ?
Créé lors d’une fusion entre le Parti socialiste gabonais (PSG) de Jean-Pierre Bagnéna et d’anciens cadres du Mouvement de Redressement national (Moréna) et de l’Union socialiste gabonaise (USG), le Forum africain pour la reconstruction (FAR) n’est plus que l’ombre de lui-même. Ce parti qui était appelé à devenir l’un des partis-phares du Gabon s’est éteint très vite, trop vite…
Léon Mbou Yembit. © union.sonapresse.com
Membre éminent de toutes les coalitions de l’opposition, que ce soit la Coordination de l’opposition démocratique (COD) ou le Haut-Conseil de la résistance (HCR), le Forum africain pour la reconstruction (Far) donne l’impression d’avoir cessé d’exister. Son leader, Léon Mbou Yembi, 71 ans cette année, vieux lutteur pour l’instauration d’une démocratie véritable au Gabon, n’a pas été vu en public pendant plusieurs mois… avant de réapparaître le mois dernier, à la faveur d’une rencontre avec le Premier ministre au sujet du dialogue politique en préparation dans l’Exécutif. Une audience qui avait suscité quelques interrogations dans l’opinion.
Le «vieux lutteur» a-t-il changé de braquet ? Alors que l’on aurait pu l’attendre aux côtés des autres leaders de l’opposition et de la société civile, lors du «Dialogue national pour l’alternance» (DNAP), tenu du 18 au 23 décembre dernier. Il a préféré aller rencontrer son ancien étudiant de l’Ecole nationale d’administration (ENA) à l’Immeuble du «2-décembre», quand on l’attendait en d’autres lieux. Le «vieux leader» est écartelé dans cette contradiction. Son absence à ce dialogue a été une sérieuse occasion manquée de se relancer. Mais, en dehors de cette audience à la Primature, quid du Forum africain pour la reconstruction ? Ni élu national, ni élu local, le Far n’est vraiment plus que l’ombre de lui-même. Et c’était prévisible.
En effet, quelques jours après sa création, le PSG de Jean-Pierre Bagnéna se retira très vite de cette fusion pour «garder son autonomie, son identité et sa personnalité», déclarait alors ce dernier. Quelques mois plus tard, les anciens cadres de l’USG, Vincent Essone Mengué et Marguerite Makaga notamment, filèrent vers le Rassemblement national des bûcherons de Paul Mba Abessole et Pierre-André Kombila Koumba. D’autres militants de ce parti suivirent le même cheminement, à savoir Bonjean François Ondo, Joseph Etoughé Otsaghé, Simon Mengome Atome et bien d’autres. Léon Mbou Yembi n’avait pas su anticiper cette situation ou prendre d’autres options, et il a fini par donner à l’opinion le sentiment qu’il s’en accommodait et que, même, il n’avait aucune stratégie pour faire face à la lente et inéluctable désagrégation de son parti, ni à la mort annoncée du Forum africain pour la reconstruction.
Heureusement pour le Far que son président, Léon Mbou Yembi, fut élu à deux reprises à l’Assemblée nationale. Ce qui lui permit de faire illusion quelque temps… Et depuis, plus rien. Le «vieux lutteur» a-t-il abdiqué ? L’ancien directeur général de l’ENA, qui avait toujours été considéré comme un opposant radical, irréductible et incompressible, est-il «rentré dans les rangs» pour une opposition façon-façon, alors qu’il y a encore tant et tant à faire et à obtenir pour une démocratie réelle dans le pays ? Certains accusent le professeur de Philosophie d’avoir gardé la tête du parti trop longtemps. Ce qui serait, selon eux, à l’origine de la situation actuelle. 25 ans de présidence pour si peu, regrettent-ils…
Affichant l’ambition, à sa création, à être un parti national, le Far n’a plus de militants que dans la localité de Yétsou et dans le département de la Mougalaba. Un ancien maire, quelques anciens conseillers municipaux et départementaux restés fidèles au parti, et à l’ancien député de la localité, Léon Mbou Yembi lui-même. Malgré cela, le parti se meurt, le «vieux leader» est fatigué, les rares militants qui lui restent sont désemparés parce qu’ils ne reçoivent plus de mot d’ordre. Du coup, à Yétsou, sur ces terres dévastées du «farisme» et du «mbouyémbisme», c’est dorénavant le Parti démocratique gabonais qui dicte la loi. Finalement, à quoi lui sert de rester à la tête du parti si c’est pour l’emmener dans le mur ? Le «vieux leader» va-t-il raccrocher les gants sans adouber quelqu’un d’autre ? En tout cas, l’avenir du Far est une équation à plusieurs inconnues… Pour certains observateurs, ce parti s’est d’ores et déjà éteint au moment où apparaissent de nouvelles forces, telle que l’Union nationale (UN), l’Alliance pour un nouveau Gabon (ANG), l’Alliance pour la Renaissance nationale (ARENA), voire Démocratie nouvelle (DN) ! Léon Mbou Yembit réalise-t-il l’ampleur de la catastrophe… au sens vertueux du terme ?
0 Commentaires
Le FAR est mort. Vive le FAR !
FAR, cela ne signifie-t-il pas loin en anglais? Eh bien MBOU YEMBIT est loin des réalités gabonaises. Il était peut être qu’un activiste politique en son temps. Malheureusement pour lui, sa carrière est semblable au développement de sa contrée: GIETSOU…
Léon!.. Gardes ta position. La meilleure histoire politique est celle que les hommes de conviction ne changent que pour le bien de la cité. Cette liberté est inaliénable. Je pense à Socrate et à bein d’autres: Etre libre c’est être responsable.
Politiquement, on y gagne en rayonnement!…
Mais bon! ça c’est “lunaire” pour @ jean jacques! il ne comprendra jamais…kiakiakiakia
S’Il faut choisir entre ce vieillard sage et le votre chinois, je prefere le vieillard mbou yembi il est sage et calme intelligent.s’il participe au dialogue c’est bien pour le pays, Au Gabon il ya 3 camps de l’opposition. un camp que dirge qui pleur les privileges, pronne la haine. xenophobie,barbarie, le desordre, la torture, la criminalité. sauvagerie. ce camps est commandé par le vieillard, moukagni, myboto, chambier,jacky 1000 diplome,eyeghé, nzouba, ngoulakia, zibi,, moundounga.
le deuxieme camps. on retrouve, moubamba, manganga, etc eux sont pour le changement la rupture , la fin des malettes, privileges, pour la construction.
et le 3 et dernier camp, on retrouve mayila, casimir,ils sont pret à repartir au PDG mais en voulant les postes comme PM, VPR, MIN DES FIN. OU AFF. ETRANGERES. SI Ali leur dit seulement venez on travail ensemble voici les portes feuilles giteux, ils ne vont pas reflechir deux fois ils vont abandonné ping et les autres.
Il ne reste plus rien de ce parti si ce n’est son président mendiant du dialogue pour pouvoir se mettre quelque chose sous la dent.
c’est la deuxième fois que je soutiens un raisonnement de jean-jacques
Le Far est incontestablement mort. Ni conférence de presse, ni point de presse, encore moins un congrès. Lors d’un événement comme la présidentielle de 2016, Mbou Yembi n’a rien dit. Toute la preuve est là.
J’oubliais, Gabonreview a fait un article instructif, il y a quelques années, sur « Ces partis politiques en état de mort clinique ». Je vous renvoie à cet article.
joseph etoughe otsaghe et bonjean ondo ne sont jamais allés au RNB. Ils sont restés au FAR, mais se sont mis en réserve des activités du parti qui peinait à renouveler ses dirigeants.