Finalement, à quoi sert l’ANPI-Gabon ?
Née de la fusion entre l’Agence de promotion de la petite et moyenne entreprise (Promo-Gabon), le Centre de développement des entreprises (CDE) et l’Agence de promotion des investissements et des exportations (Apiex), au moment où le gouvernement précédent affirmait qu’un changement de braquet était nécessaire pour booster la venue des investisseurs et susciter la création d’un grand nombre d’entreprises, l’Agence nationale de promotion des investissements pour le Gabon (ANPI-Gabon) connaît un «retard à l’allumage» inexplicable pour certains, et de «l’attentisme» pour d’autres. En un mot, l’ANPI-Gabon n’est pas devenu le «pôle d’attractivité économique et industrielle» qu’elle devait être !
Nina Alida Abouna, DG de ANPI-Gabon, signe un protocole avec le DG de l’Autorité générale égyptienne de l’investissement et des zones franches (GAFI), pour la promotion de l’investissement bilatéral. © D.R.
«L’ANPI-Gabon a été créée, nous a-t-on dit, pour susciter et impulser l’investissement au Gabon, mais elle n’a rien impulsé du tout», tranche un ancien employé du Centre de développement des entreprises (CDE, dissoute lors de la fusion-création de la nouvelle agence). Si cette déclaration peut paraître subjective, elle n’a pourtant rien d’étonnant dans la situation socio-politique et économique actuelle qui n’appelle pas à la nuance ! Sauf que les critiques, parfois féroces, fusent de toutes parts. Que ce soit les anciens employés des agences dissoutes, les observateurs de la vie économique du Gabon ou même de simples observateurs, tous soulignent que l’ANPI-Gabon fait de la politique, mais pas d’action pour impulser des avancées dans le domaine de l’investissement.
Investisseurs : Pas de bousculement au portillon
Sa directrice générale, Nina Abouna, 41 ans, est souvent présente dans les voyages présidentiels pour, affirme l’ancien employé cité plus haut, «parader» devant les caméras et, parfois, signer des «protocoles de coopération» n’aboutissant que rarement, ou ne se concrétisant jamais. Et, de fait, au moment où plusieurs acteurs et opérateurs économiques quittent ou annoncent leur départ du Gabon, on ne voit pas, dans le même temps, d’autres grands groupes se bousculer au portillon pour venir récupérer la place des partants. Alors qu’elle est censée favoriser l’émergence du «Gabon de l’entreprise» à travers des dispositions destinées à la mise en place d’un climat propice aux investissements et au développement des affaires, l’ANPI-Gabon paraît en deçà des missions qui sont les siennes, paraît bien légère dans son action, voire dans sa lisibilité. La jeune DG est toujours «très occupée». Oui, mais à quoi ?
Coincé derrière le ministère du Budget, entre le Cours Pasteur et la rue Cureau, on ne voit nulle part une enseigne indiquant clairement l’adresse de cette agence publique qui perçoit pourtant une dotation annuelle de l’Etat. Très peu en effet peuvent indiquer où se situe cette agence qui devait être au cœur de la stratégie de développement du pays, un acteur majeur de la promotion du Gabon économique. Aucune action menée vers les investisseurs potentiels en dehors des voyages présidentiels dont bénéficie la principale responsable de cette entreprise publique. Même si elle a été un tantinet visible ces dernières semaines, elle n’avait, de tradition, aucune visibilité dans les médias, alors que sa principale mission est d’abord de se faire connaître, avant d’aller vers le monde de l’entreprise. Pourquoi une telle atonie ? Pourquoi un tel manque de dynamisme et d’action ? L’arrivée tardive de la subvention de l’Etat peut-elle tout expliquer ? Conséquence : cette agence n’a rien à voir, par exemple, avec le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI) qui s’implique dans le processus de développement de la Côte d’Ivoire. A la différence de l’agence ivoirienne, l’ANPI-Gabon n’a pas une présence significative sur la toile. Si on l’a vue dans quelques journaux locaux, de par le passé elle n’achetait que très rarement des pages publicitaires dans les journaux à grands tirages d’Afrique et du monde, comme le fait son homologue ivoirienne, pour amener les investisseurs potentiels à s’intéresser au Gabon. En Tanzanie, autre exemple, l’Office Public de promotion des investissements a choisi huit secteurs pour que le pays devienne un Etat semi-industrialisé d’ici 2025 : les infrastructures, l’agriculture, l’extraction minière, le tourisme, la pêche, la production de l’électricité et les technologies de l’information et de la communication. «C’est dans ces secteurs que nous cherchons à augmenter les investissements», indique le chef de cet Office. L’intérêt des investisseurs pour la Tanzanie – pays connu pour la lutte contre la corruption et pour la transparence de ses règles commerciales – continue de progresser, le pays étant perçu comme un marché à fort potentiel de croissance, susceptibles d’offrir des opportunités de retour sur investissement très intéressantes. Au Gabon, visiblement, Nina Abouna «gère» sans grande réflexion. Elle «dirige» sans grande ambition. On attendait d’elle des idées neuves, le sens de l’innovation, et une offensive vers le monde de l’entreprise.
Retombées
Malheureusement, cette inaction a des répercussions immédiates sur la situation économique du Gabon. Depuis la création de cette entité, peu de grands groupes ont montré leur intérêt sur le Gabon, en dehors de déclarations faites généralement à la sortie d’audiences présidentielles ou ministérielles qui n’ont par la suite rien donné concrètement, parce que l’ANPI-Gabon, bras séculier de la politique gouvernementale dans ce domaine, n’a pas toujours su assurer le service après-vente.
Du coup, beaucoup en viennent à affirmer que ce n’est pas avec l’ANPI-Gabon que le Gabon va gagner des marges d’action entrepreneuriale à l’extérieur ou à enrayer le départ des grosses écuries. Ni des dispositions fiscales incitatives, ni même l’accueil dans des locaux dignes d’une telle agence, n’existent. La directrice générale manque-t-elle vraiment à ce point d’ambition pour son agence et pour le pays ? S’est-elle vraiment choisi les techniciens qu’il faut à une telle structure ou s’est-elle contenté de recruter «parents, amis et connaissances» ? Nombreux murmurent qu’elle n’a pas toujours les moyens financiers idoines. Il lui faut en tout cas hâter le pas pour trouver des solutions concrètes et avoir enfin des résultats qui s’inscrivent dans la durée, sauf si le périmètre de l’ANPI-Gabon est moins ambitieux qu’annoncé il y a deux ans.
10 Commentaires
Honnêtement, si on avait donné cette agence à un gars compétent comme Serge Mickoto ou Alfred Nguia Banda (on a vu comment il a transformé le CGC), l’ANPI marcherait bien, mais on est au Gabon, pays où on choisit parents amis et connaissances « pour qu’ils ne manquent de rien ».
@boulingui: ah car Selon toi, Serge Mickoto est competent? Sur quoi te bases tu pour avancer une telle bêtise? Qu’à til fait de concret depuis 2011 avec les 500 milliards du fonds des générations futures à part les panneaux publicitaires sur les bords de route et les cumuls de mandat? Monsieur « Air France » est surcote, nul, et il représente ce qu’il y a de plus destructif pour le gabon. Faudrait d’ailleurs se penser sur son cas oh! @Gabonreview – à bon entendeur!
Loool mdrr pas quand même ce Serge Thierry Mickoto, il n’est pas le seul il a déjà assez de postes qu’il cumul (DG FGIS, Superviseur de la FMCT, PCA de la GOC, Représentant du Président de la République à la CDC, membre du CA de la SCG-Ré et autres). Non Mickto est aussi un gros cumulard. Concernant Nina Abouna, elle n’a pas l’étoffe de gérer cette structure elle a tout simplement été parachuté. Un appel à candidature avait été taillé à sa mesure parce que elle est Mme ACC…
C’est vrai Alida Nina Abouna n’a pas l’étoffe pour diriger une telle structure. Elle serait bien au poste de Chargée d’études.
L’agence est dirigée par une autre Très Très proche de l’ancien DCPR qu’il faudra dégager également. Elle fait partie de ces personnes sans réelles compétences et persuadées durant 7 ans qu’elles n’avaient à rendre compte à personne à part à leur dieu le mexicain.
Nina Abouna à quel bilan dans ce pays ? Comment une chose aussi essentielle que la promotion des PME pour un pays comme le Gabon qui souhaite élargir son assiette fiscale, diversifier son économie et ses exportations, on confie le principal opérateur dont c’est la mission à une petite dame qui n’a pour principales préoccupations que ses ongles, ses chaussures à talon compensés ainsi que d’obtenir toujours plus de crédits du budget de l’Etat pour l’organisation de ses manifestations pedegistes où elle se sert considérablement au passage.
Elle est de la trempe des Ali Akbar. Ces gens qui grâce au parapluie du mexicain ont fait croire qu’il pouvait tout dire, tout mépriser, tout piller, en se gardant d’avoir la moindre compétence.
De vrais prestidigitateurs.
NGUIA BANDA n’est compétent que pour ceux qui le connaissent mal. Demandez lui de faire son bilan à la tête de toutes les structures qu’il managé, vous vous en rendrez compte!
Devient-on compétent lorsqu’on démissionne du PDG? Pourquoi avez-vous cette mauvaise tendance de blanchir tous les voleurs qui quittent le PDG pour la soi-disant opposition?
Dites moi ce n’est pas le même NGUIA BANDA qui était à la tête de la CDE? Centre de développement des entreprises? autre ancêtre de l’ANPI? je me demande ce qu’il avait apporté dans cette agence…
Alfred Nguia Banda avait à peine entamé la restructuration de cette boîte qu’on lui a fait comprendre qu’elle allait fusionner avec deux autres entreprises pour former l’ANPI. Il fut alors nommé DG de la SGEPP.
Bonjour,
En écho à votre article sur l’ANPI-Gabon, nous vous invitons à visiter FocustatGabon.com, notre plateforme internet destinée notamment aux investisseurs nationaux et internationaux.
Mon cher Jacques-Mathias,
Je croyais que FocustatGabon était le site de l’ANPI. Rien du tout. Pourquoi envoies-tu les lecteurs de gabonreview sur ce site ? Bizarre…